Obrazy na stronie
PDF
ePub

Errant, défespéré, plein d'horreur & d'allarmes :
Peut-être il déteftait cet horrible attentat.

BRUTUS.

Allez, pères conscrits, retournez au sénat;
Il ne m'appartient plus d'ofer y prendre place;
Allez, exterminez ma criminelle race.

Puniffez - en le père, & jusques dans mon flanc
Recherchez fans pitié la fource de leur fang.
Je ne vous fuivrai point, de peur que ma présence
Ne fufpendît de Rome, ou fléchit la vengeance.

Grands

SCENE IV.

BRUTUS feul.

Rands dieux, à vos décrets tous mes vœux font foumis. Dieux vengeurs de nos loix, vengeurs de mon pays, C'est vous qui par mes mains fondiez fur la juftice, De notre liberté l'éternel édifice,

Voulez-vous renverfer fes facrés fondemens ?

Et contre votre ouvrage armez

vous mes enfans?

Ah! que Tibérinus en fa lâche furie

Ait fervi nos tyrans, ait trahi fa patrie;

Le coup en eft affreux; le traître était mon fils.
Mais, Titus! un héros, l'amour de fon pays,
Qui dans ce même jour, heureux & plein de gloire,
A vû par un triomphe honorer fa victoire!
Titus, qu'au capitole ont couronné mes mains!
L'espoir de ma vieilleffe, & celui des Romains!
Titus! Dieux !

SCENE

NE V. .

SCENE

BRUTUS, VALERIUS, Suite, liceurs.

VALERIU S.

DU

U fénat la volonté fuprême

Eft, que fur votre fils vous prononciez vous-même,

[blocks in formation]

Des conjurés, feigneur, le refte eft condamné ;

Au moment où je parle ils ont vécu

BRUTU s.

peut-être.

Et du fort de mon fils le fénat me rend maître ?

VALERIU S.

Il croit à vos vertus devoir ce rare honneur.

[blocks in formation]

Que Brutus voit le prix de cette grace infigne,

Qu'il ne la cherchait pas ... mais qu'il s'en rendra digne...

Mais mon fils s'est rendu fans daigner résister;

Theatre. Tom. I.

[merged small][ocr errors]

Il pourrait ... pardonnez fi je cherche à doutersC'était l'appui de Rome, & je fens que je l'aime.

VALERIU S.

Seigneur, Tullie...

BRUTU S.

Eh bien...

VALERIUS.

Tullie au moment même

N'a que trop confirmé ces foupçons odieux.

BRUTUS.

Comment, Seigneur ?

VALERIUS.

A peine elle a revû ces lieux,

A peine elle aperçoit l'appareil des fuplices,
Que fa main confommant ces triftes facrifices,
Elle tombe, elle expire, elle immole à nos loix
Ce refte infortuné de nos indignes rois.
Si l'on nous trahiffait, feigneur, c'était pour elle.
Je refpecte en Brutus la douleur paternelle;
Mais tournant vers ces lieux fes yeux appefantis,
Tullie en expirant a nommé votre fils.

Juftes dieux !

BRUTU s.

VALERIU S.

C'est à vous à juger de fon crime; Condamnez, épargnez, ou frapez la victime. Rome doit approuver ce qu'aura fait Brutus.

BRUTU S.

Licteurs, que devant moi l'on amène Titus.

Jbid: confi Scene V.

VALERIU S.

Plein de votre vertu, feigneur, je me retire:
Mon efprit étonné vous plaint, & vous admire;
Et je vais au fénat apprendre avec terreur
La grandeur de votre ame & de votre douleur.

SCENE VI.

BRUTUS, PROCULUS.

BRUTUS.

Non, plus j'y penfe encor, & moins je m'imagine,

Que mon fils des Romains ait tramé la ruïne.
Pour fon père & pour Rome il avait trop d'amour;
On ne peut en ce point s'oublier en un jour.
Je ne le puis penfer, mon fils n'est point coupable.
PROCUL Ű S.

Meffala, qui forma ce complot déteftable,
Sous ce grand nom peut-être a voulu se couvrir r;
Peut-être on hait fa gloire, on cherche à la flétri

Plût au ciel!

BRUTUS.

PROCUL U S.

De vos fils c'eft le feul qui vous reste; Qu'il foit coupable, ou non, de ce complot funefte, Le fénat indulgent vous remet fes deftins; Ses jours font affurés, puifqu'ils font dans vos mains. Vous faurez à l'état conferver ce grand homme; Vous êtes père enfin.

BRUZ

[blocks in formation]

BRUTUS, PROCULUS, TITUS

dans le fond du théatre, avec des lifteurs.

LE voici.

PROCULUS.

TITUS.

C'eft Brutus! ô douloureux momens!

O terre, entr'ouvre-toi fous mes pas chancelans!
Seigneur, foufrez qu'un fils....

BRUTUS.

Arrête, téméraire.

De deux fils que j'aimai les dieux m'avaient fait père,
J'ai perdu l'un. Que dis-je? ah! malheureux Titus,
Parle ai-je encor un fils?

[merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Répon donc à ton Juge, opprobre de ma vie.

(Il s'affied.)

Avais-tu réfolu d'opprimer ta patrie,

D'abandonner ton père au pouvoir absolu,

De trahir tes fermens?

TITUS.

Je n'ai rien réfolu;

« PoprzedniaDalej »