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TITU
IT US.

Demeure, malheureux, ou crain mon défespoir.

SCENE VIII.

TITUS, MESSALA, ALBIN.

L'Ambaffad

ALBIN.

'Ambaffadeur Toscan peut maintenant vous voir, Il est chez la princeffe.

TITUS.

.. Oui, je vai chez Tullie...

J'y cours. O dieux de Rome! O dieux de ma patrie! Frapez, percez ce cœur de fa honte allarmé,

Qui ferait vertueux, s'il n'avait point aimé.

C'est donc à vous, fénat, que tant d'amour s'immole? A vous, ingrats!... allons...

A Messala.

Tu vois ce Capitole

Tout plein des monumens de ma fidélité.

MESSA LA.

Songez qu'il eft rempli d'un fénat détesté.

TITUS.

Je le fais. Mais... du ciel qui tonne fur ma tête J'entens la voix qui crie: Arrête, ingrat, arrête, Tu trahis ton pays... Non, Rome! non, Brutus ! Dieux qui me fecourez, je fuis encor Titus.

La

La gloire a de mes jours accompagné la course;
Je n'ai point de mon fang deshonoré la fource;
Votre victime eft pure, & s'il faut qu'aujourd'hui
Titus foit aux forfaits entraîné malgré lui,

S'il faut que je fuccombe au deftin qui m'opprime,
Dieux! fauvez les Romains, frapez avant le crime.

Fin du troifiéme aɛte.

ACTE

A CTE IV.

SCENE PREMIER E. ·

TITUS, ARONS, MESSALA.

TITUS.

Oui, j'y fuis réfolu, partez, c'est trop attendre;

Honteux, desespéré, je ne veux rien entendre ;
Laiffez-moi ma vertu, laiffez-moi mes malheurs.
Fort contre vos raisons, faible contre ses pleurs,
Je ne la verrai plus. Ma fermeté trahie

Craint moins tous vos tyrans, qu'un regard de Tullie.
Je ne la verrai plus! oui, qu'elle parte... ah dieux!

ARON S.

Pour vos intérêts feuls arrêté dans ces lieux,
J'ai bientôt paffé l'heure avec peine acordée,
Que vous-même, feigneur, vous m'aviez demandée.

TITUS.

Moi, que j'ai demandée?

ARONS.

Hélas! que pour vous deux

J'attendais en fecret un deftin plus heureux!

J'efpérais couronner des ardeurs fi parfaites;

Il n'y faut plus penser.

TITUS.

Ah! cruel que vous êtes!

319

Vous avez vû ma honte, & mon abaissement,
Vous avez vû Titus balancer un moment.
Allez, adroit témoin de mes lâches tendreffes,
Allez à vos deux rois annoncer mes faibleffes.
Contez à ces tyrans terraffés par mes coups,
Que le fils de Brutus a pleuré devant vous.
Mais ajoutez au moins, que parmi tant de larmes,
Malgré vous & Tullie, & fes pleurs & fes charmes,
Vainqueur encor de moi, libre, & toujours Romain,
Je ne fuis point foumis par le fang de Tarquin ;
Que rien ne me furmonte, & que je jure encore
Une guerre éternelle à ce fang que j'adore.

ARONS.

J'excufe la douleur où vos fens font plongés;
Je respecte en partant vos tristes préjugés.
Loin de vous accabler, avec vous je foupire.
c'est tout ce que je peux vous dire.

Elle en mourra,

Adieu, feigneur.

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Non, je ne puis foufrir

Que des ramparts de Rome on la laisse sortir.

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Je veux la retenir au péril de ma vie.

Vous voulez...

MESSA LA.

TITUS.

Je fuis loin de trahir ma patrie.
Rome l'emportera, je le fais; mais enfin
Je ne puis féparer Tullie & mon deftin.
Je refpire, je vis, je périrai pour elle.
Pren pitié de mes maux, courons, &
Soulève nos amis, raffemble nos foldats.
En dépit du fénat je retiendrai fes pas.
Je prétens que dans Rome elle reste en ôtage.
Je le veux.

MESSA LÁ.

que ton zèle

Dans quels foins votre amour vous engage!
Et que prétendez-vous, par ce coup dangereux,
Que d'avouer fans fruit un amour malheureux ?
TITUS.

Eh bien, c'est au fénat qu'il faut que je m'adresse.
Va de ces rois de Rome adoucir la rudesse;
Di-leur que l'intérêt de l'état, de Brutus...
Hélas, que je m'emporte en deffeins fuperflus!

MESSA L A.

Dans la jufte douleur où votre ame eft en proye,
Il faut pour vous fervir...

TITUS.

Il faut que je la voye;
Il faut que je lui parle. Elle paffe en ces lieux;
Elle entendra du moins mes éternels adieux.

MESSALA

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