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I DAMA S.

Mais le fang de Varus, répandu par vos mains,

Peut attirer fur vous le courroux des Romains.
Songez-y bien, feigneur, & qu'une telle offense...

BRU

BRUTUS,

TRAGÉD Ì E,

Représentée pour la première fois
le 11. Décembre 1730.

Q 4 AVER

AVERTISSEMENT.

CEtte

Ette tragédie fut jouée pour la première fois en 1730. C'eft de toutes les pièces de notre auteur celle qui eut en France le moins de fuccès aux représentations; elle ne fut jouée que feize fois, & c'est celle qui a été traduite en plus de langues, & que les nations étrangères aiment le mieux. Elle eft ici fort différente des premières éditions.

DISCOURS

SUR LA

TRAGÉDIE.

A MY LORD

BOLINGBROOKE.

De la Rime, & de la difficulté de la verfifica tion Française. Tragédies en profe. Exemples de la difficulté des vers Français. La rime plait aux Français, même dans les comédies. Caractère du théâtre Anglais. Défaut du théâ tre Français. Exemple du Caton Anglais. Comparaison du Manlius de Mr. de la Foffe, avec la Venife de Mr. Otway. Examen du Jules Céfar de Shakespear. Spectacles horribles chez les Grecs. Bienséances & unités. Cinquiéme acte de Rodogune. Pompe & dignité du Spectacle dans la tragédie. Confeils d'un excellent critique. De l'amour.

Si je dédie à un Anglais un ouvrage repréfenté à Paris, ce n'eft pas, MYLORD, qu'il n'y ait auffi dans ma patrie des juges très-éclairés, & d'excellens efprits auxquels j'euffe pû rendre cet hommage. Mais vous fa

vez que la tragédie de Brutus eft née en Angleterre. Vous vous fouvenez que lorsque j'étais retiré à Wandsworth, chez mon ami Mr. Fakener ce digne & vertueux citoyen, je m'occupai chez lui à écrire en profe Anglaife le premier acte de cette piéce, à peu près tel qu'il eft aujourd'hui en vers Français. Je vous en parlais quelquefois, & nous nous étonnions qu'aucun Anglais n'eût traité ce fujet, qui de tous eft peut-être le plus convenable à votre théâtre (*). Vous m'encouragiez à continuer un ouvrage fufceptible de fi grands fentimens. Soufrez donc que je vous préfente BRUTUS, quoiqu'écrit dans une autre langue, docte fermonis utriufque lingue, à vous qui me donneriez des leçons de Français auffi-bien que d'Anglais, à vous qui m'apprendriez du moins à rendre à ma langue cette force & cette énergie qu'infpire la noble liberté de penfer; car les fentimens vigoureux de l'ame paffent toujours dans le langage; & qui pense fortement, parle de même.

Je vous avoué, MYLORD, qu'à mon retour d'Angleterre, où j'avais paffé près de deux années dans une étude continuelle de votre langue, je me trouvai embarraffé, lorfque je voulus compofer une tragédie Française. Je m'étais prefque acoûtumé à penfer en Anglais :

(*) Il y a un Brutus d'un auteur nommé Lée; mais c'est un ouvrage ignoré,

je

qu'on ne représente jamais à Londres.

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