On disait hautement, qu'un arrêt fi cruel HER O D E. N A R BA s. HERO D E. Tu meurs , & je respire encore Je Je me meurs. Il tombe dans un fauteuil. N A R B A S. De ses sens il a perdu l'usage ; Il succombe à ses maux. HER O D E. Quel funeste nuage S'est répandu soudain sur mes esprits troublés ! D'un sombre & noir chagrin mes sens sont accablés. D'où vient qu'on m'abandonne au trouble qui me gêne? Je ne vois point ma soeur , je ne vois point la reine. Vous pleurez , vous n'osez vous approcher de moi! Triste Jérusalem , tu fuis devant ton roi ! Qu'ai-je donc fait? Pourquoi suis-je en horreur au monde? Qui me délivrera de ma douleur profonde ? Par qui ce long tourment sera-t-il adouci ? Qu'on cherche Mariamne , & qu'on l'amène ici. N A R BA S. Mariamne , seigneur ! H E R O D E. Oui : je sens que sa vuë N A R BA S. HERO H E R O D E. Je veux la voir. Hélas ! HER O D E. Cruel ! que dites-vous ? N A R BA S. La douleur le transporte ; Il ne fe connait plus.; HERO D E. Quoi, Mariamne est morte ? Ah ! funeste raison , pourquoi m'éclaires-tu ? Jour triste, jour affreux, pourquoi m'es-tu'rendu? Lieux teints de ce beau fang que l'on vient de répandre, Murs que j'ai relevés, palais , tombez en cendre : Cachez sous les débris de vos superbes tours, La place où Mariamne a vû trancher ses jours. Quoi ! Mariamne est morte , & j'en suis l'homicide! Punissez , déchirez ce monstre parricide, Armez-vous contre moi , sujets qui la perdez, Tonnez, écrasez-moi , cieux qui la possédez. Fin du cinquiéme & dernier afte. On On a beaucoup regretté de très beaux vers que Mr. de Voltaire a. Suprimés dans les changemens qu'il a faits en dernier lieu à sa tragédie de MARIAMNE ; on a crû devoir les restituer ici , en y joignant les principales variantes , c. ACTE ACTE PREMIER. SC EN E P R E M I E R E. SALOME, MA ZA E L. S A LO M E. Vous ne vous trompiez point ; Hérode va paraitre ; L'indocile Sion va trembler sous fon maître. M A Z A E L. Mais c'en est fait , madame , il rentre en ses états. S A LO M E. M A Z A E L. Р SA |