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Juif defcendu de Jacob. Roboam, roi des Juifs, fils & fucceffeur de Salomon, ayant excité un foulevement dans fes états par la dureté de fon gouvernement, dix tribus, ayant à leur tête Jéroboam, se révolterent ouvertement contre leur roi, & formerent un royaume particulier qui fut appellé Ifraël, par oppofition au royaume de Juda compofé des deux tribus de Juda & Benjamin, qui feules étoient reftées fideles à Roboam.

ISRAELITES. Les Juifs furent ainfi appellés, parce qu'ils defcendoient de Jacob furnommé Ifraël. Lorfque les dix tribus, qui fe révolterent contre Roboam, eurent formé le royaume d'Ifraël, les habitants de ce royaume furent plus particulierement nommés Ifraelites.

ITE, MISSA EST. (P) Ces paroles fignifient: Allez vous-en, la Meffe eft finie. C'eft la formule avec laquelle le diacre, dans les Meffes hautes, congédie les fideles qui ont affifté aux divins Mysteres. Le prêtre la récite auffi, mais à voix baffe.

Les prêtres d'Ifis employoient une formule à-peu-près femblable pour congédier l'affemblée, lorfque les cérémonies du culte de la déeffe étoient achevées; cette formule s'appelloit l'envoi des peuples.

ITOGAY. Voyez NATIGAY.

IWANGIS: forciers des ifles Moluques, qui font auffi le métier d'empoifonneurs. On prétend qu'ils déterrent les corps morts, & s'en nourriffent; ce qui oblige les Moluquois à monter la garde auprès de la fépulture des morts, jufqu'à ce que leurs cadavres foient réduits en pouffiere.

IXORA. C'eft le nom le plus connu d'un des dieux principaux des Indiens. On l'appelle autrement Ishuren, Efwara, Ruddiren, Rutrem. Ce feroit une grande entreprise de vouloir tranfcrire ici tous fes noms; car il en a huit mille. Toutes les abfurdités, que l'on trouve dans les contes de fées, n'approchent pas des fables impertinentes, que les Indiens débitent fur le compte d'Ixora. Voici fon hiftoire en abbregé. Ennuyé du féjour céleste, il lui prit envie de venir fur la terre; & d'abord il fe fit religieux. Il fe diftingua, dans cette

profeffion, par un grand nombre de crimes & d'infamies que les Légendes Indiennes rapportent pieufement, pour l'instruction des fideles. Il fe maria enfuite avec la fille du roi des montagnes, nommée Parvardi, & vécut tranquillement avec fa femme, pendant l'espace de mille ans. Les autres dieux, entr'autres Brama & Viftnou, indignés que Rutrem deshonorât ainfi fa divinité par un fi long séjour avec une mortelle, allerent le trouver & l'arracherent, malgré lui, des bras de fa chere Parvardi. Elle en mourut de douleur; mais elle revint au monde quelque temps après, & fut fille d'un autre roi, nommé Daxaprojabadi. Ixora l'époufa une feconde fois. Elle lui donna un fils, mais à la naiffance duquel il n'eut aucune part. (Voyez VINAIAGUIEN). Quelque temps après, ayant coupé, dans une difpute, une des têtes de fon frere Brama, il n'eut pas plutôt commis cette action, qu'il s'en repentit; &, pour l'expier, il fe condamna à une févere pénitence. Après s'être dépouillé tout nud, & s'être couvert de cendres, il alla fe cacher au milieu des tombeaux, tenant on main le crane de fon frere, & s'abandonna, dans ces triftes lieux, à la plus exceffive douleur. Le temps adoucit un peu fon chagrin; & il commença à s'ennuyer de la folitude. Pour fe diffiper, il alla mendier de village en village. Etant arrivé dans un endroit qui fervoit de retraite à plufieurs Bramines, il fut furpris de trouver ces bons pénitents dans la compagnie de plufieurs femmes très-belles. Il forma auffi-tôt le deffein de s'affocier ces aimables pénitentes; &, fe défiant de fon mérite, il employa la magie pour s'en faire aimer. Par la vertu de fes fortiléges, toutes les femmes quitterent les Bramines pour le fuivre. Ces religieux, irrités d'un outrage fi fenfible, coururent après le raviffeur & le mirent dans un état à ne plus fe faire aimer des femmes. Telle eft l'origine du culte infame que les Indiens rendent à Ixora, fous le nom de LINGAM. (Voyez cet article). La difgrace d'Ixora ne l'empêcha pas de fe marier avec le fleuve du Gange, que les Indiens difent être une très-belle femme; mais on conçoit bien qu'il n'en eut point d'enfants. Il eut, depuis,

plufieurs autres aventures dont voici la plus mémorable. Un certain géant, qui avoit fervi & honoré Ixora, pendant très-long-temps, demanda quelque grace à ce dieu, pour prix de fa fidélité. Ixora lui accorda le privilége de réduire en cendres tous ceux fur la tête defquels il mettroit la main. Le géant voulut faire l'effai de fon pouvoir fur le dieu qui le lui avoit accordé, & l'imprudent Ixora auroit infailliblement été la victime de fa bonté indifcrette, fi, par la vertu de l'art magique, il n'eût trouvé le fecret de fe renfermer dans une coquille: encore cet afyle n'eût-il pas été abfolument für pour lui, fi fon frere Viftnou n'étoit venu fort à propos à fon fecours. Viftnou fe préfenta aux yeux du géant fous la forme d'une très-belle femme. Le géant, enchanté d'un fi aimable objet, laiffa Ixora dans fa coquille, & ne fongea qu'à faire fa cour à cette belle femme. Il ne la trouva point cruelle. Elle exigea feulement de lui qu'il allât fe laver à la riviere voiline la tête & les cheveux qu'il avoit fort fales, promettant de ne lui rien refufer, lorfqu'il auroit rempli cette condition. Le géant vola vers la riviere; &, voulant se bien nettoyer les cheveux, il porta les mains fur fa tête; mais, par le funefte privilége, qu'il venoit de recevoir, il fut auffi-tôt confumé & réduit en cendres, Vistnou alla, dans l'inftant, apprendre à fon frere la deftinée du géant, & lui raconta par quel ftratagême il l'avoit délivré d'un fi preffant danger. Ixora fortit de fa coquille; &, après avoir témoigné fa reconnoiffance à Vistnou, il le conjura de vouloir bien reprendre, une feconde fois, la figure de cette belle femme, qui avoit enchanté le géant, afin qu'il eût le plaifir de jouir d'une vue fi agréable. Vistnou, après quelques difficultés y confentit enfin. Mais Ixora, toujours foible fur l'article des femmes, ne vit pas plutôt Viftnou fous une fi belle forme, qu'il en devint éperduement amoureux, & cet amour ne fut pas fans effet; car il parut tout-à-coup dans les mains de Viftnou un bel enfant qui fut nommé Arigaraputren, c'eft-à-dire fils de Viftnou & de Ru trem; (c'eft un des noms d'Ixora.) Au refte, nous avertissons le lecteur, que les hiftoires des dieux Indiens

varient felon les différents cantons; &, fi l'on vouloit recueillir toutes les légendes de la côte de Malabar, de celle de Coromandel, du royaume de Carnate & d'autres endroits des Indes, on feroit des volumes d'abfurdités & d'impertinences qui réjouiffent un moment, & fatiguent enfuite.

Ixora eft représenté avec un teint fort blanc. Il a trois yeux dont l'un eft au milieu du front; feize bras & autant de mains qui portent chacune quelqu'attribut. Son habillement eft compofé d'une peau de tigre, & d'un cuir d'éléphant, entouré de ferpents. Il a le col environné d'une fourrure à laquelle eft fufpendue une cloche avec trois chaînes, dont l'une eft formée avec des fleurs, l'autre avec quelques-unes des têtes de Brama, & la troifieme avec les os d'une de fes femmes, nommée Chatti. La monture ordinaire d'Ixora eft un boeuf nommé Irishipatan, qui a fa part des honneurs que l'on rend à fon maître.

J

JAC

ABAJAHIS: hérétiques Mahométans, qui nient la prefcience de Dieu, & qui foutiennent qu'il gouverne le monde felon les occafions, fans avoir fçu de toute éternité ce qui devoit arriver, & qu'il en a acquis la connoiffance, comme font les hommes, par l'ufage & par l'expérience.

JABARIS ou GIABARIS: fectaires Mahométans, qui, felon Ricaut, foutiennent que l'homme n'a aucun pouvoir, ni fur fa volonté ni fur fes actions, mais qu'il eft abfolument conduit par un agent fupérieur, & que Dieu, exerçant une puiffance abfolue fur fes créatures, les destine à être heureufes ou malheureuses, felon qu'il le trouve à propos. Quand il s'agit d'expliquer cette opinion, ils difent que l'homme eft tellement forcé & néceffité à faire tout ce qu'il fait, que la liberté de faire bien ou de faire mal ne dépend pas de lui; mais que Dieu produit en lui fes actions, comme il fait dans les créatures inanimées & dans les plantes, le principe de leur vie & de leur être. Cette doctrine de la prédeftination est universellement reçue en Turquie, & dans la plupart des pays Mahometans.

JAÇA. C'eft fous ce nom que les habitants de l'ifle de Ceylan adorent le diable. On verra, dans le cours de cet ouvrage, que cet être malfaifant, auquel on donne le nom de diable, reçoit les hommages de prefque tous les peuples idolâtres, tandis que l'Etre fuprême, dont ils ont tous une idée, reste toujours fans honneurs. Nous en avons déja indiqué la raison. Les efprits. foibles & groffiers font moins frapés de l'efpérance du bien, que de la crainte du mal. Il y a des fêtes inftituées en l'honneur du diable, dans l'ifle de Ceylan. Les habitants lui bâtiffent une cabane qu'ils décorent de feuillages & de guirlandes de fleurs. Pour meubler cette cabane, ils emploient plufieurs des ornements qui font dans les pagodes. Au milieu, ils dreffent une table couverte de toute forte de mets ; &,

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