Même verset en langue homérique : « La belle Ruth répondit à la sage Noëmi, honorée >> des peuples comme une déesse: Cessez de vous opposer » à ce qu'une divinité m'inspire : je vous dirai la vérité >> telle que je la sais sans déguisement. Je suis résolue » de vous suivre. Je demeurerai avec vous, soit que vous >> restiez chez les, Moabites, habiles à lancer le javelot, >> soit que vous retourniez au pays de Juda, si fertile en » oliviers. Je demanderai avec vous l'hospitalité aux » peuples qui respectent les supplians. Nos cendres » seront mêlées dans la même urne, et je ferai au » Dieu qui vous accompagne toujours, des sacrifices >> agréables. כל ככ >> Elle dit : et comme lorsque le violent zéphyre amène » une pluie tiède du côté du midi, les laboureurs pré» parent le froment et l'orge, et font des corbeilles de » joncs très-proprement entrelacées; car ils prévoient » que cette ondée va amollir la glèbe, et la rendre propre » à recevoir les dons précieux de Cérès; ainsi les paroles de Ruth, comme une pluie féconde atten» drirent tout le cœur de Noëmi ». כל Autant que nos foibles talens nous ont permis d'imiter Homère, c'est peut-être là l'ombre du style de cet immortel génie. Mais le verset de Ruth, ainsi délayé, n'a-t-il pas perdu ce charme original qu'il a dans l'Ecriture? Quelle poésie peut jamais valoir ce seul tour d'oraison : cc Populus tuus, populus » meus, Deus tuus, Deus meus ». Il sera aisé maintenant de prendre un passage d'Homère, d'en effacer les couleurs, et de n'en laisser que le fond à la manière de la Bible. Par là nous espérons (du moins aussi loin que s'étendent nos lumières), avoir fait connoître aux lecteurs quelques-unes des beautés de la Bible. Heureux si nous avons réussi à leur faire admirer cette grande et sublime pierre, qui porte toute l'église de JésusChrist! « Si l'Ecriture, dit saint Grégoire-le-Grand, » renferme des mystères capables d'exercer » les plus éclairés, elle contient aussi des » vérités simples, propres à nourrir les » humbles et les moins savans; elle porte » à l'extérieur de quoi allaiter les enfans, » et dans ses plus secrets replis de quoi » saisir d'admiration les esprits les plus su» blimes. Semblable à un fleuve dont les >> eaux sont si basses en certains endroits, » qu'un agneau pourroit y passer, et en » d'autres, si profondes, qu'un éléphant y »nageroit >>. nisme se divise en trois branches; poésie, beaux-arts • littérature: que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la poésie. CHAPITRE II. Vue générale des poëmes où le merveil- leux du christianisme remplace la mythologie. L'Enfer LIVRE SECON D. POÉSIE DANS SES RAPPORTS AVEC LES HOMMES. CHAPITRE II. Suite des Epoux. Ulysse et Pénélope. 49 CHAPITRE III. Suite des Epoux. Adam et Eve. CHAPITRE V. Suite du Père. Lusignan. CHAPITRE VIII. La Fille. Iphigénie et Zaïre. CHAPITRE IX. Caractères sociaux. Le Prêtre. CHAPITRE X. Suite du Prêtre. La Sibylle. Parallèle de Virgile et de Racine. CHAPITRE XI. Le Guerrier. Définition du beau idéal. 102 CHAPITRE XII. Suite du caractère du Guerrier. 107 LIVRE TROISIÈME. SUITE DE LA POÉSIE, DANS SES RAPPORTS AVEC LES HOMMES. PASSIONS. CHAPITRE VII. Suite du précédent. Paul et Virginie. 143 CHAPITRE VIII. La religion chrétienne considérée elle- CHAPITRE IX. Du vague des Passions. LIVRE QUATRIÈM E. SUITE DE LA POÉSIE DANS SES RAPPORTS DU MERVEILLEUX, OU DE LA POÉSIE DANS SES CHAPITRE PREMIER. Que la Mythologie rapetissoit la CHAPITRE IV. Si les Divinités du paganisme ont poéti- 236 |