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ous plaçons ici le premier Répons de l'Office du Temps après la Pentecôte, comme la meilleure introduction que nous puissions souhaiter aux enseignements de cette saison liturgique.

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LE QUATRIÈME DIMANCHE

APRÈS LA PENTECÔTE.

E quatrième Dimanche après la Pentecôte fut longtemps appelé en Occident le Dimanche de la Miséricorde, parce qu'on

y lisait autrefois le passage de saint Luc commençant par ces mots : «< Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. >> Mais cet Evangile ayant été depuis transféré à la Messe du premier Dimanche après la Pentecôte, on fit de l'Evangile du cinquième Dimanche celui du quatrième; celui du sixième passa au cinquième, et ainsi de suite jusqu'au vingttroisième. Le changement dont nous parlons n'eut lieu toutefois qu'assez tard dans un certain nombre d'Eglises, et ne fut même reçu universellement qu'au xvIe siècle.

Pendant que la série des lectures évangéliques remontait ainsi d'un degré dans presque toute sa longueur, les Epîtres, Oraisons et parties chantées. des anciennes Messes étaient, à peu d'exceptions près, maintenues en leurs places accoutumées. Le rapport que les liturgistes des x1o, XIIe et XIe siècles avaient cru trouver, pour chaque Dimanche, entre l'Evangile primitif et le reste de la Liturgie, ne

1. Cf. cum Missali hodierno BERN. AUG. De offic. Mis. cap. v; MICROLOG. De eccl. obs. cap. LXI; HONOR. AUGUSTOD. Gemma animæ, 1. iv; RUPERT. De div. Off. 1. xII; DURAND. 1. vi; etc.

pouvait donc plus se soutenir comme auparavant. L'Eglise, en écartant des rapprochements parfois trop subtils, n'entendait pas néanmoins condamner ces auteurs, ni détourner ses fils de rechercher dans leurs ouvrages une édification d'autant plus saine qu'elle est puisée souvent aux sources authentiques des anciennes Liturgies. Nous profiterons de leurs travaux, sans oublier que l'harmonie principale à chercher dans les Messes du Temps après la Pentecôte n'est autre que l'unité du Sacrifice même.

Chez les Grecs, l'absence de toute préoccupation d'agencement méthodique est plus sensible encore. Ils commencent au lendemain de la Pentecôte la lecture de saint Matthieu, et la continuent, en suivant l'ordre de la narration du livre sacré, jusqu'à la fête de l'Exaltation de la sainte Croix en septembre. Saint Luc succède alors à saint Matthieu, et se lit de la même manière. Leurs semaines et Dimanches n'ont point, en ce temps, d'autre dénomination que celle de l'Evangile de chaque jour ou de l'Evangéliste en cours de lecture; notre premier Dimanche après la Pentecôte est pour eux le premier Dimanche de saint Matthieu, celui auquel nous sommes arrivés le quatrième du même Evangéliste.

Nous avons rappelé, au temps de Pâques, la majesté du huitième jour substitué au Sabbat des Juifs, et devenu le jour sacré du nouveau peuple. «La sainte Eglise, qui est l'Epouse, disionsnous, s'associe à l'œuvre même de l'Epoux. Elle laisse s'écouler le samedi, ce jour que son Epoux passa dans le lugubre repos du sépulcre; mais,

1. Mystique du Temps pascal, p. 20.

illuminée des splendeurs de la Résurrection, elle consacre désormais à la contemplation de l'œuvre divine le premier jour de la semaine, qui vit tour à tour sortir des ombres et la lumière matérielle, première manifestation de la vie sur le chaos, et celui-là même qui, étant la splendeur éternelle du Père, a daigné nous dire: « Je suis la lumière du << monde

».

Telle est l'importance de la liturgie dominicale destinée à célébrer chaque semaine de si grands souvenirs, que les Pontifes romains se refusèrent longtemps à multiplier au Calendrier les fêtes d'un degré supérieur au rite semi-double, qui est celui du Dimanche, afin de conserver à celui-ci sa prérogative légitime et ses droits séculaires. Leur réserve à cet égard ne s'était point démentie jusque dans la seconde moitié du xvII° siècle. Elle céda enfin devant la nécessité de répondre plus efficacement aux attaques dont le culte des Saints était devenu l'objet de la part des Protestants et des Jansénistes leurs frères. Il devenait urgent de rappeler aux fidèles que l'honneur rendu aux serviteurs n'enlève rien à la gloire du Maître, que le culte des Saints, membres du Christ, n'est que la suite et le développement de celui qui est dû au Christ leur Chef; l'Eglise devait à son Epoux une protestation contre les vues étroites de ces novateurs qui n'allaient à rien moins qu'à tronquer le dogme de la divine Incarnation, en le séparant de ses ineffables conséquences. Ce ne fut donc point sans une influence particulière du divin Esprit que le Siège apostolique consentit alors à déclarer du rite double plusieurs fêtes anciennes ou nouvelles; pour appuyer la solennelle con

I. JOHAN. VIII, 12

damnation des nouveaux hérétiques, il convenait en effet de rendre moins rare la célébration des vertus des Saints en ce jour du Dimanche, réservé tout spécialement aux solennelles démonstrations de la foi catholique et aux grandes réunions de la famille chrétienne.

La liturgie dominicale ne fut point d'ailleurs complètement déshéritée, dans les jours mêmes où elle dut céder le pas désormais à quelque fête particulière. Il n'est point en effet de solennité, si élevée soit-elle, qui, tombant un Dimanche, n'emprunte du moins à celui-ci, comme Mémoire, ses Oraisons et son Evangile, lequel se dit alors. à la fin de la Messe, en place de celui de saint Jean. Rappelons aussi qu'après l'assistance à la Messe solennelle et aux Heures canoniales, l'un des meilleurs moyens d'accomplir le précepte de la sanctification du jour du Seigneur est de méditer et d'approfondir, en notre particulier, les enseignements contenus dans l'Epître et l'Evangile proposés chaque Dimanche à notre attention par la sainte Eglise.

L

A LA MESSE.

'EGLISE a commencé au lendemain de la SainteTrinité, dans l'Office de la nuit, la lecture des livres des Rois; elle est entrée cette nuit même dans l'admirable récit du triomphe de David sur Goliath, le géant Philistin. Or quel est pour l'Eglise le vrai David, sinon le chef divin qui mène depuis dix-huit cents ans l'armée des saints à la victoire ? N'est-elle pas elle-même en toute vérité la fille du roi promise au vainqueur de ce 1. I Reg. xvii, 25-27.

LE TEMPS APRÈS LA PENTECOTE.

- T. II,

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