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le peuple chrétien comme officiers de la sainte Eglise, c'est à eux de se rendre auprès du Seigneur et de lui demander le salut du malade. Le disciple bien-aimé nous fait savoir, en tête de son récit 1, qu'ils trouveront Jésus à Cana, la ville des noces et de la manifestation de sa gloire au banquet nuptial 2; c'est le ciel, où l'Homme-Dieu réside depuis qu'il a quitté notre terre, laissant ses disciples, privés de l'Epoux 3, s'exercer pour un temps dans le champ de la pénitence. Etymologiquement, en effet, Capharnaüm signifie le champ de la pénitence et de la consolation qui naît de la pénitence. Telle devait être cette terre pour l'homme depuis sa sortie d'Eden, telle était la consolation à laquelle devait aspirer pendant cette vie le pécheur; et c'est pour en avoir préféré d'autres, pour avoir voulu faire du champ de la pénitence un paradis nouveau, que le monde est maintenant près de finir. Car il n'a remplacé les délices vivifiantes de l'Eden que par le plaisir défendu qui tue l'âme, énerve les corps, et appelle la vengeance de Dieu.

Son seul remède est dans le zèle des pasteurs, et dans la prière de cette portion du troupeau du Christ qui ne s'est point laissée entraîner aux séductions de la licence universelle. Mais combien il importe que fidèles et pasteurs, sans retours personnels, entrent pleinement sur ce point dans les sentiments de la sainte Eglise ! En butte à l'ingratitude la plus révoltante, aux injustices, aux calomnies, aux perfidies de tout genre, la mère des peuples oublie ses injures pour ne penser qu'à la saine prospérité et au salut des nations qui l'ou

I. JOHAN. IV, 46. 2. Ibid. II, II. 3. MATTH. IX, 15.

tragent 1. Elle sait, à n'en pas douter, que le terme approche où le Très-Haut se fera justice enfin; et, cependant, elle n'en continue pas moins de lutter contre Dieu, comme Jacob 2, jusqu'à l'aurore du jour terrible qu'ont annoncé David et la sibylle 3. A la pensée de l'étang de feu dont les vapeurs maudites paraissent déjà empester l'air, et qui bientôt va engloutir en une seule fois tous ses enfants insoumis, elle semble oublier jusqu'à l'approche des noces éternelles et à la véhémence de ses désirs d'Epouse; et, ne se souvenant plus de rien sinon qu'elle est mère, elle prie comme elle l'a toujours fait, mais avec plus d'ardeur que jamais, pour le retardement de la fin, pro mora finis 5.

Afin de répondre à sa pensée, « réunissons-nous donc, comme le dit Tertullien, en une seule troupe, en une seule assemblée, pour aller trouver Dieu et l'investir de nos prières comme d'une armée. Cette violence lui est agréable 6. » Mais c'est à la condition d'être inspirée par une foi entière et que rien ne puisse ébranler. Si c'est notre foi qui nous donne la victoire sur le monde ', c'est elle aussi qui triomphe de Dieu dans les cas les plus extrêmes. Songeons, comme notre mère l'Eglise, au péril imminent de tant de malheureux qui dansent follement sur l'abîme, où demain va s'engloutir en rugissant leur désespoir. Sans doute, ils sont inexcusables; Dimanche encore, on les avertissait des pleurs et des grincements de dents réservés, sous les ténèbres extérieures, aux contempteurs des noces sacrées. Mais ils sont nos frères, et nous ne devons pas nous résigner si facilement

1. Allocutions de Léon XIII.

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2. Gen. xxxII, 24-28.

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3. Sequ. Dies iræ. 4. Apoc. xx1, 8. 5. TERTULL. Apol.

XXXIX. 6. Ibid.

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7. I JOHAN. V, 4.

8. MATTH. XXII,

au deuil de leur perte. Espérons contre toute espérance. L'Homme-Dieu, qui connaissait de science certaine l'inévitable damnation des pécheurs obstinés, en a-t-il moins versé pour eux tout son sang? Nous voulons mériter de nous unir à lui par une pleine ressemblance; ayons donc la résolution de l'imiter en cela même, dans la mesure qui peut être la nôtre : prions sans repos ni trêve pour les ennemis de l'Eglise et nos ennemis, tant que leur damnation n'est pas consommée. Dans cet ordre, rien n'est inutile, rien ne se perd. Quoi qu'il arrive, le Seigneur sera grandement glorifié de notre foi et de l'ardeur de notre charité.

Mettons seulement tous nos soins à ne pas mériter les reproches qu'il adressait à la foi boiteuse ' de la génération dont faisait partie l'officier de Capharnaum. Nous savons qu'il n'a nul besoin de descendre du ciel en terre, pour donner leur efficacité aux ordres émanés de sa volonté miséricordieuse. S'il daigne multiplier autour de nous les miracles et les prodiges, nous lui serons reconnaissants pour nos frères plus faibles dans la foi, nous prendrons de là occasion d'exalter sa gloire, mais en protestant que notre âme n'avait plus besoin, pour croire à lui, des manifestations nouvelles de sa puissance.

L'ancien peuple, promenant son infortune méritée sur toutes les rives lointaines, revient, dans l'Offertoire, aux accents de la pénitence, et chante, cette fois avec l'Eglise, son admirable psaume CXXXVI qu'aucun chant d'exil n'égala jamais dans aucune langue.

1. Heb. XII, 13.

OFFERTOIRE.

UPER flumina Babylo Snis illic sedimus, et flevimus, dum recordaremur tui, Sion.

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UR la rive des fleuves de Babylone nous nous sommes assis, et nous avons pleuré, en nous souvenant de vous, Sion.

Toute la puissance du Dieu qui guérit d'une parole les âmes et les corps, réside dans les Mystères préparés sur l'autel. Demandons, dans la Secrète, que leur vertu s'exerce en nos cœurs.

SECRÈTE.

CELESTEM nobis præ-NOUS Ous vous prions, Seibeant hæc mysteria, gneur, de faire que ces quæsumus Domine, medicinam et vitia nostri cordis expurgent. Dominum.

Per

Mystères nous soient un remède du ciel, et purifient notre coeur des vices. Par Jésus-Christ.

Les autres Secrètes comme ci-dessus, page 109.

La parole rappelée dans l'Antienne de la Communion, comme ayant relevé l'homme abîmé dans sa misère, est celle de l'Evangile du banquet divin: Venez aux noces 1! Mais l'homme, déifié déjà par sa participation ici-bas au Mystère de la foi, aspire à la consommation éternelle de l'union dans le plein jour de la gloire.

COMMUNION.

EMENTO verbi tui ser

Μι vo tuo, Domine, in quo mihi spem dedisti: hæc me consolata est in humilitate mea.

souvenez-vous

S de la parole que vous avez dite à votre serviteur, et par laquelle vous m'avez donné l'espérance; c'est elle qui m'a consolé dans mon humiliation.

1. MATTH. XXII, 4.

Une fidélité constante à observer les divins commandements est la meilleure préparation que le chrétien puisse apporter à la table sainte, comme l'exprime la Postcommunion.

POUR

POSTCOMMUNION.

devenir dignes des

Ureddamur digni mu

T sacris, Domine,

neribus: fac nos, quæsumus, tuis semper obe

dons sacrés, faites, nous vous en prions, Seigneur, que nous obéissions toujours VOS commande- dire mandatis. Per Doments. Par Jésus-Christ.

L

minum.

Les autres Postcommunions ci-dessus, page 110.

A VÊPRES.

Es Psaumes, les Antiennes, le Capitule, l'Hymne et le Verset, ci-dessus, pages 49-57.

ANTIENNE DE Magnificat.

E père reconnut que c'éLetait l'heure à laquelle Jésus avait dit: Votre fils est vivant ; et il crut, ainsi que toute sa maison.

I

OGNOVIT autem pater

quia illa hora erat,

in qua dixit Jesus: Filius tuus vivit ; et credidit ipse, et domus ejus

tota.

L'Oraison ci-dessus, page 475.

MPLORONS de Dieu, en faisant nôtres ces fortes prières du Sacramentaire léonien, la circonspection qui nous est recommandée dans ces jours

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