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LE DIX-HUITIÈME DIMANCHE

APRÈS LA PENTECÔTE.

L

paralytique portant son lit forme le sujet de l'Evangile du jour, et donne son nom au dix-huitième Dimanche après la Pentecôte. On a pu remarquer que le rang d'inscription de ce Dimanche le place, au Missel, à la suite des Quatre-Temps d'automne. Nous ne discuterons pas, avec les liturgistes du moyen âge 1, la question de savoir s'il doit être considéré comme ayant pris la place du Dimanche vacant qui suivait toujours autrefois l'Ordination des ministres sacrés 2, en la manière que nous avons dite ailleurs 3. De très anciens manuscrits, Sacramentaires et Lectionnaires, l'appellent de ce nom, sous la formule bien connue: Dominica vacat".

Il n'est pas non plus sans intérêt d'observer que la Messe de ce jour est la seule où soit interverti l'ordre des lectures tirées de saint Paul et formant le sujet des Epîtres, depuis le sixième Dimanche après la Pentecôte: la lettre aux Ephésiens, déjà en cours de lecture et qui sera continuée, s'interrompt aujourd'hui pour donner place au passage

1. BERNO AUG. Cap. v; etc. 2. MICROLOG. Cap. XXIX. 3. Avent. Samedi des Quatre-Temps. - 4 THOMASII OPP. Edit. VEZZOSI, t. v, p. 148, 149, 309.

LE TEMPS APRÈS LA PENTECOTE. -T, II.

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de la première Epître aux Corinthiens, dans lequel l'Apôtre rend grâces à Dieu de l'abondance des dons gratuits accordés à l'Eglise en Jésus-Christ. Or, les pouvoirs conférés par l'imposition des mains aux ministres de l'Eglise sont le don le plus merveilleux que connaissent la terre et le ciel même; et d'un autre côté, les autres parties de cette Messe se rapportent très bien aussi, comme on le verra, aux prérogatives du sacerdoce nou

veau.

La liturgie du présent Dimanche offre donc un intérêt spécial, quand il se rencontre au lendemain. des Quatre-Temps de septembre. Mais cette rencontre est loin d'être régulière, aujourd'hui du moins; nous ne saurions nous arrêter davantage sur ces considérations, sans entrer trop exclusivement dans le domaine de l'archéologie et dépasser les bornes qui nous sont imposées.

L

A LA MESSE.

'INTROÏT des Messes dominicales, depuis la Pentecôte, avait toujours été tiré des Psaumes. Parcourant le Psautier du XII au cxvIII°, l'Eglise, sans jamais revenir en arrière sur l'ordre d'inscription de ces chants sacrés, avait pu néanmoins choisir en eux l'expression qui convenait davantage aux sentiments qu'elle voulait formuler dans sa Liturgie. Désormais, sauf une fois encore où le livre par excellence de la louange divine sera de nouveau mis à contribution pour cet objet, c'est à divers autres livres de l'Ancien Testament que les Antiennes d'Introït seront empruntées. Aujourd'hui, Jésus fils de Sirach, l'auteur inspiré de l'Ecclésiastique, demande à Dieu de vérifier, par

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l'accomplissement de ce qu'ils ont annoncé, la fidélité des prophètes du Seigneur. Les interprètes des oracles divins sont maintenant les pasteurs, que l'Eglise envoie prêcher en son nom la parole du salut et de la paix; demandons, nous aussi, que jamais la parole ne soit vaine en leur bouche.

INTROÏT.

ONNEZ la paix, Seigneur, D sustinentibus te, ut Dà ceux qui espèrent en A pacem, Domine, vous, pour que vos Prophètes soient trouvés fidèles; exaucez les prières de votre serviteur et de votre peuple d'Israël.

Ps. Je me suis réjoui des paroles qui m'ont été dites: nous irons dans la maison du Seigneur. Gloire au Père. Donnez la paix.

Prophetæ tui fideles inveniantur: exaudi preces servi tui et plebis tuæ Israel.

Ps. Lætatus sum in his, quæ dicta sunt mihi in domum Domini ibimus. Gloria Patri. Da pacem.

Le plus sûr moyen d'obtenir la grâce est toujours l'humble aveu de notre impuissance à plaire par nous-mêmes au Seigneur. L'Eglise continue de nous en donner d'admirables formules dans ses Collectes.

QUE

COLLECTE.

UE votre action miséricordieuse dirige nos cœurs, nous vous en supplions, Seigneur, parce que nous ne pouvons vous plaire sans vous. Par Jésus-Christ.

D

IRIGAT corda nostra quæsumus Domine, tuæ miserationis operatio: quia tibi sine te placere non possumus. Per Dominum.

Les autres Collectes ci-dessus, page 99.

1. Eccli. xxXVI 18.

ÉPÎTRE.

Lectio Epistolæ beati | Lecture de l'Epître du bien

Pauli Apostoli ad Corinthios. I, CAP. I.

RATRES, Gratias ago

Deo meo semper pro

:

F
vobis in gratia Dei, quæ
data est vobis in Christo
Jesu quod in omnibus
divites facti estis in illo,
in omni verbo, et in omni
scientia sicut testimo-
nium Christi confirma-
tum est in vobis: ita ut
nihil vobis desit in ulla
gratia, exspectantibus re-
velationem Domini nos-
tri Jesu Christi, qui et
confirmabit vos usque in
finem sine crimine, in
die adventus Domini nos-
tri Jesu Christi.

heureux Paul, Apôtre, aux Corinthiens. I, CHAP. I.

Mces à mon Dieu contiES Frères, je rends grânuellement pour vous, à cause de la grâce de Dieu qui vous a été donnée dans le Christ Jésus, parce que vous avez été enrichis en lui dans toutes choses, dans la parole et dans la science, le témoignage du Christ ayant été ainsi confirmé en vous: de sorte que rien ne vous manque en aucune grâce dans l'attente de la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ, qui vous gardera encore jusqu'à la fin sans péché pour le jour de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ.

E dernier avènement du Fils de Dieu n'est plus L éloigné. L'approche du dénouement qui doit donner la pleine possession de l'Epoux à l'Eglise redouble ses espérances; mais le jugement final, qui doit consommer en même temps la réprobation d'un grand nombre de ses fils, joint chez elle la crainte au désir, et ces deux sentiments vont se faire jour plus souvent désormais dans la sainte Liturgie.

L'attente sans doute n'a point cessé d'être pour l'Eglise comme le fonds même de son existence. Séparée de l'Epoux quant à la vision de ses charmes divins, elle n'eût fait depuis sa naissance que soupirer dans la vallée de l'exil, si l'amour qui la

pousse ne l'eût pressée de se dépenser, sans retour sur elle-même, pour celui à qui allait tout son cœur. Sans compter donc, elle s'est donnée par le travail, la souffrance, la prière et les larmes. Mais son dévouement, tout généreux qu'il fût, ne lui a point fait oublier l'espérance. Un amour sans désir n'est point la vertu de l'Eglise; elle le condamne, dans ses fils, comme une injure à l'Epoux.

Si légitimes et si véhémentes à la fois étaient dès l'origine ses aspirations, que l'éternelle Sagesse voulut ménager l'Epouse, en lui cachant la durée de l'exil. L'heure de son retour est le seul point sur lequel Jésus, interrogé par les Apôtres, ait refusé de renseigner son Eglise 1. Un tel secret entrait dans les vues générales du gouvernement divin sur le monde; mais c'était aussi, de la part de l'Homme- Dieu, compassion et tendresse : l'épreuve eût été trop cruelle; et mieux valait laisser l'Eglise à la pensée, véritable d'ailleurs, de la proximité de la fin devant Dieu, pour qui mille ans sont comme un jour 2,

C'est ce qui nous explique la complaisance avec laquelle les Apôtres, interprètes des aspirations de la sainte Eglise, reviennent sans cesse, dans leurs paroles, sur l'affirmation de l'avènement prochain du Seigneur. Le chrétien, saint Paul vient de nous le dire jusqu'à deux fois en une même phrase, est celui qui attend la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ au jour qu'il viendra. Appliquant au second avènement, dans sa lettre aux Hébreux, les soupirs enflammés des Prophètes aspirant au premier 3: Encore un peu,

1. MATTH. XXIV, 3, 36.

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