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LE SEIZIÈME DIMANCHE

APRÈS LA PENTECôte.

A LA MESSE.

A résurrection du fils de la veuve de Naïm a ravivé Dimanche la confiance de l'Eglise ; sa prière monte d'autant plus instante vers son Epoux, de cette terre où il laisse pour un temps son amour s'exercer dans la souffrance et les larmes. Entrons avec elle dans ces sentiments, qui lui ont inspiré le choix de l'Introït du jour.

INTROÏT.

YEZ pitié de moi, Sei

A gneur, parce que j'ai crié

vers vous tout le jour; car, Seigneur, vous êtes doux et bon, et plein de miséricorde pour tous ceux qui vous invoquent.

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Ps. Seigneur abaissez Ps. Inclina, Domine, vers moi votre oreille et aurem tuam mihi, et exaucez-moi ; car je suis exaudi me : quoniam pauvre et dans l'indigence. inops et pauper sum ego. Gloire au Père. Ayez pitié. | Gloria Patri. Miserere.

Telle est notre impuissance dans l'ordre du salut, que, si la grâce ne nous prévenait, nous n'aurions pas même la pensée d'agir, et que, si

elle ne suivait en nous ses inspirations pour les conduire à terme, nous ne saurions jamais passer de la simple pensée jusqu'à l'acte même d'une vertu quelconque. Fidèles à la grâce au contraire, notre vie n'est plus qu'une trame ininterrompue de bonnes œuvres. Demandons pour nous et tous nos frères, dans la Collecte, la continuité persévérante d'un secours si précieux.

UA nos

COLLECTE.

Τ
Domine, gratia sem-
peret præveniat et sequa-
tur: ac bonis operibus
jugiter præstet esse in-
tentos. Per Dominum.

gratiam Qu

UE Votre grâce, Seigneur, nous prévienne et nous suive toujours, et qu'elle nous rende sans cesse adonnés aux bonnes œuvres. Par notre Seigneur.

Les autres Collectes ci-dessus, page 99.

ÉPÎTRE.

Lectio Epistolæ beati | Lecture de l'Epître du bienPauli Apostoli ad heureux Paul, Apôtre, Ephesios. CAP. III. aux Ephésiens. CHAP. III.

RATRES, Obsecro vos,

Es Frères, je vous sup

Fae deficiatis in tribu-M plie de ne point perdre

lationibus meis pro vo- courage en me voyant soufbis, quæ est gloria ves- frir tant de tribulations pour tra. Hujus rei gratia vous, puisque c'est là votre flecto genua mea ad Pa- gloire. C'est pourquoi je trem Domini nostri Jesu fléchis les genoux devant le Christi, ex quo omnis Père de notre Seigneur Jépaternitas in cœlis, et in sus-Christ, de qui relève terra nominatur, ut det toute famille au ciel et sur vobis secundum divitias la terre, afin que, dans les gloriæ suæ, virtute cor- richesses de sa gloire, il roborari per Spiritum vous donne d'être fortifiés ejus in interiorem homi- par son Esprit quant à nem, Christum habitare l'homme intérieur,qu'il fasse per fidem in cordibus habiter le Christ par la foi vestris in charitate radi- | dans vos cœurs, et qu'étant

enracinés et fondés dans la | cati, et fundati, ut possitis comprehendere cum omnibus sanctis, quæ sit latitudo, et longitudo, et sublimitas, et profundum : scire etiam supereminentem scientiæ charitatem Christi, ut impleamini

charité, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de ce mystère, connaître aussi l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez comblés de toute la plénitude de Dieu. A celui qui peut tout faire, bien au delà de ce que nous demandons ou comprenons, par la vertu qui opère en nous: à lui gloire dans l'Eglise et le Christ Jésus dans toute la suite des siècles. Amen.

in omnem

plenitudinem Dei. Ei autem, qui potens est omnia facere superabundanter quam petimus, aut intelligimus, secundum virtutem, quæ operatur in nobis ipsi gloria in Ecclesia, et in Christo Jesu in omnes generationes sæculi sæculorum. Amen.

MON ON cœur a proféré une parole excellente; c'est au Roi que je dédie mes œuvres '. L'enthousiasme du Psalmiste chantant l'épithalame sacré est passé dans l'âme du Docteur des nations, et lui inspire cette lettre merveilleuse qui résume les sublimités de son enseignement comme un hymne d'amour. Devenu le prisonnier de Neron, Paul montre bien que la parole de Dieu n'est pas arrêtée sous les liens qui retiennent l'apôtre captif 2.

L'Epître aux Ephésiens n'est pas, de beaucoup, la plus longue de ses lettres; il n'en est point pourtant auxquelles soient faits de plus nombreux emprunts dans toute la série des Dimanches après la Pentecôte nous devons en conclure qu'elle présente, mieux qu'aucune autre, la pensée dominante à laquelle l'Eglise voudrait ramener ses fils

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dans cette partie de l'Année liturgique. Apprenons donc le mystère de l'Evangile1, en écoutant le héraut qui reçut pour mission spéciale d'annoncer aux nations ce trésor resté caché en Dieu depuis les siècles éternels 2. C'est comme ambassadeur qu'il vient vers nous ; les chaînes qui chargent ses bras, loin d'affaiblir l'autorité de son message, sont l'insigne glorieux qui l'accrédite auprès des disciples du Dieu du Calvaire.

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Dieu seul au reste, il le déclare, peut fortifier suffisamment en nous les sens de l'homme intérieur pour nous permettre de connaître, avec les saints, les dimensions du grand mystère du Christ habitant l'homme afin de le remplir de la plénitude de Dieu. C'est pourquoi, fléchissant les genoux devant Celui de qui découle tout don parfait et qui nous a engendrés dans la vérité par son amour 4, il lui demande d'ouvrir par la foi et la charité les yeux de notre cœur, afin que nous comprenions les richesses glorieuses de l'héritage qu'il réserve à ses fils et le déploiement de puissance dont sont l'objet nos âmes ici-bas même 5.

Mais si la sainteté est nécessaire pour obtenir l'épanouissement complet de la vie divine dont parle l'Apôtre, observons également que le désir de saint Paul et sa prière étant pour tous, il s'en suit que personne n'est exclu de cette vocation sublime. Et par le fait, selon la remarque de saint Jean Chrysostome, les chrétiens auxquels il s'adresse vivent au milieu du monde, ayant femme, enfants et serviteurs, puisqu'il leur trace des règles de conduite sur tous ces points". Les saints

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d'Ephèse, comme de partout, ne sont autres que les fidèles du Christ Jésus 1, c'est-à-dire ceux qui suivent fidèlement l'impulsion du Seigneur dans la condition qui leur est propre. Or il ne tient qu'à nous de suivre la grâce; nos résistances seules empêchent l'Esprit de faire de nous des saints. L'accès des régions supérieures où le mouvement progressif de la sainte Liturgie a, depuis la Pentecôte, introduit l'Eglise est ouvert à tous. Si, peut-être, le nouvel ordre d'idées amené par ce mouvement a semblé plus d'une fois dépasser nos forces, peut-être aussi ne pourrions-nous point nous rendre le témoignage d'avoir mis à profit comme il convenait, depuis l'Avent et Noël, les enseignements, les grâces de tout genre, qui devaient développer en nous concurremment la vie chrétienne et la lumière. L'Eglise s'est mise à la portée de tous au commencement du Cycle; mais elle ne pouvait rester stationnaire, et, par égard pour nos tiédeurs, négliger de conduire les hommes de bonne volonté à cette union divine qu'on leur avait annoncée comme devant « couronner à la fois le Cycle et l'âme sanctifiée par le Cycle 2. » Gardons-nous cependant de perdre courage. Le Cycle de la Liturgie ne se déroule pas une fois seulement au ciel de la sainte Eglise. Bientôt, revenant à son point de départ, il adaptera de nouveau la puissance de ses rayons à notre faiblesse. Si alors, instruits par l'expérience, nous ne nous contentons pas d'admirer comme à distance la gracieuse poésie, la douceur et les charmes de ses débuts; si nous voulons sérieusement grandir avec cette lumière qui n'est autre que le Christ 3,

1. Eph. I, 1.

2. Le Temps de Noël. Chap. III.-- 3. JOHAN.

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