Obrazy na stronie
PDF
ePub

Quelques-uns penfent que c'eft le rocher d'où ce fleuve prend fa fource, qui, par fa forme à-peu-près femblable à la tête d'une vache, a fait naître cette opinion parmi des peuples qui regardent la vache comme un animal prefque facré. Quoi qu'il en foit, les bords du Gange font ornés de chapelles, d'autels & d'idoles. Les Indiens jettent dans fes eaux de l'or, des perles & des pierreries, qui font autant d'offrandes qu'ils font en fon honneur. Les peuples voifins accourent en foule fur les bords de ce fleuve pour s'y baigner & s'y purifier. C'eft principalement aux environs de la Ville de Benarez, que ces pélerins fe raffemblent, parce qu'ils y trouvent une célébre pagode où ils font leurs dévotions. Avant de fe baigner dans le fleuve, ils reçoivent de quelques vieux Bramines deux ou trois brins de paille, qui fervent à rendre l'ablution plus efficace, & que, pour cette raison, ils tiennent refpectueufement entre leurs mains, pendant qu'ils fe baignent. En fortant de l'eau, des Bramines leur marquent le front avec de la fiente de vache. Les pélerins, pour payer leur peine, ont coûtume de leur faire quelques préfents proportionnés à leurs facultés, qui confiftent en riz ou en argent; & cela, fans préjudice des offrandes qu'ils doivent préfenter aux idoles dans les temples & lieux de dévotion bâtis tout exprès aux environs. Dans ce même endroit, eft un puits fameux par la dévotion des peuples, dont les eaux, comme celles du Gange, ont la vertu de rendre purs & faints ceux qui s'y lavent. Les dévots ont jetté tant de fleurs dans ce puits facré, qu'elles en ont infecté les eaux en s'y pourriffant; ce qui n'empêche pas qu'on n'y defcende encore très-fouvent par des degrés pratiqués exprès. Mais, lorfqu'on en fort, on a befoin de fe laver, parce que l'eau en eft extrêmement bourbeufe. Cet inconvénient ne ralentit point la dévotion des Indiens; & ils s'eftiment heureux, lorfqu'ils peuvent rapporter du fond de ce puits un morceau de terre. On prétend que les Indiens croient qu'un de leurs Dieux s'eft autrefois baigné dans ce puits, & que c'eft à cette opinion qu'on doit attribuer la dévotion & le respect qu'ils témoignent pour ce puits. Les ablutions font or

dinairement accompagnées de certaines prieres que l'on récite à voix baffe. Pendant qu'on fe baigne, il faut avaler, par trois fois, un trait de l'eau qui fert de bain; mais cette derniere cérémonie, auffi-bien que celle des prieres, ne fe fait quelquefois qu'après être forti de l'eau. Il y a une forte d'ablution qu'on peut pratiquer fans entrer dans l'eau : voici en quoi elle consiste. Celui qui veut fe laver, répand de l'eau fur un certain efpace de terre, qui répond à la longueur de fon corps: puis il s'étend fur cet efpace; &, dans cette fituation, il récite les prieres accoûtumées. Il finit par baiser jufqu'à trente fois cette terre que l'eau du Gange a confacrée. Il y a une circonstance qui rend cette cérémonie affeź gênante; c'eft que, pendant tout le temps qu'elle dure, il faut observer de tenir le pied droit immobile.

ABOUBEKRE, beau-pere de Mahomet, fondateur d'une des principales fectes du Mahometifme, que l'on nomme Sunni, & qui est adoptée par les Turcs.

ABRACADABRA; nom d'une idole des Syriens. La barbarie de ce mot en avoit fait encore une forte d'amulette ou préfervatif fuperftitieux, qu'on prétendoit avoir plufieurs vertus; & Sirenus Simonicus ancien médecin, qui vivoit dans le fecond fiécle, croyoit bonnement qu'il guériffoit de la fiévre; mais il falloit qu'il fût difpofé de la maniere fuivante:

Abracadabra

Abracadabr

Abracadab

Abracada

Abracad

Abraca

Abrac

Abra

Abr

A b

A

ABRACALAN: ce mot tient encore à l'idolâtrie & à la fuperftition. C'étoit, comme le précédent, le

nom d'une divinité Syrienne; & chez les Juifs, il paffoit pour avoir certaines propriétés.

ABRAHAM, fils de Tharé, defcendu de Sem, patriarche fameux, qui porta d'abord le nom d'Abram, que Dieu lui fit changer en celui d'Abraham, lorfqu'il le choifit pour être le pere du peuple Juif, & la tige d'où devoit fortir le Meffie. Abraham mérita cette glorieufe deftinée, par fes vertus, fur-tout par fa foi vive & fincere, & par fon obéiffance héroïque, qui le fit élever au-deffus des mouvements de la nature, & mettre fur le bucher fon fils unique.

ABRAHAMIENS ou ABRAHAMITES, hérétiques du neuvieme fiécle, ainfi nommés d'Ibrahim ou Abraham, leur chef, qui renouvella les erreurs des Pauliciens ou Paulianiftes, en niant la Divinité de Jefus Christ. Cet Abraham étoit d'Antioche; & cette ville fut auffi le berceau de fa fecte. Il eut un adverfaire redòutable dans Cyriaque, patriarche d'Antioche, dont le zéle & les foins vinrent à bout de diffiper & de confondre une erreur fi pernicieuse.

ABRAXAS ou ABRACAS, mot grec, qui, par luimême, ne fignific rien, mais dont les lettres, prifes enfemble, expriment le nombre de trois cent foixante-cinq, felon la maniere de compter des Grecs, qui n'ont point d'autres chiffres que les lettres de l'alphabet.

Tous ces nombres additionnés donnent celui de trois cent foixante-cinq; nombre mystérieux & capable d'attirer les influences bienfaifantes de l'Etre fupreme, felon l'opinion de Bafilides, philofophe d'Alexandrie, qui vivoit au commencement du fecond fiécle, & qui est l'inventeur du mot Abraxas. Ce philofophe, entêté des idées chimériques de Pythagore, perfuadé que l'Etre fuprême n'avoit formé & exécuté le plan du monde, que fur le rapport qu'il appercevoit entre les nombres intelligibles, en conclut qu'il devoit y avoir dans les nombres une force fecrette, capable de déterminer l'Etre fuprême à produire certains effets plutôt que d'autres, & s'appliqua férieufement à la recherche des nombres qu'il croyoit devoir lui être les plus agréables. Ayant confidéré que l'année étoit compofée de trois cent foixante

cinq jours, & que le foleil, au bout de trois cent foixante-cinq révolutions, recommençoit fa carriere, il jugea que le nombre trois cent foixante-cinq devoit infiniment plaire au Dieu créateur; &, pour exprimer ce nombre, il forma le mot Abraxas, dont il fe fervit, dans la fuite, pour nommer la Divinité. Le mot Abraxas fut depuis gravé fur un grand nombre de pierres, qu'on nomma des Abraxas. Dans un temps où la folie des talifmans étoit fort en vogue, ces pierres myftérieuses furent regardées comme des fources de graces & de bénédictions: on y grava l'image du foleil & de fes attributs, parce que Pythagore foutenoit que Dieu réfidoit dans le foleil. Quelques nouveaux Chrétiens furent même assez foibles pour attribuer quelque vertu à ces Abraxas. Mais, pour se distinguer des autres fectateurs de Bafilides, ils y firent graver l'image de J. C. On montre, au cabinet de la bibliothèque de fainte Genevieve, un de ces talifmans, trouvé dans le XVII fiécle, une infcription, en grec, dont voici la traduction: ,,Abrafax Adonaï (ou Seigneur) des Démons, favora bles Puiffances préservez Úlpie Pauline de tout mauvais Démon.)

وو

avec

ABSOLUTION: acte par lequel, dans la Religion Catholique Romaine, un prêtre remet les péchés aux pénitents qui s'approchent du tribunal de la confeffion, avec les difpofitions néceffaires pour recevoir ce facrement. Voyez CONFESSION. Le prêtre tient ce pouvoir de remettre les péchés, de Jesus-Chrift lui-même, dont il rappelle les propres paroles, en donnant l'absolution. Les voici :,, Tout ce que vous aurez lié fur la terre, ,, fera lié dans le ciel; & tout ce que vous aurez délié fur la terre, fera délié dans le ciel."

[ocr errors]

1. Les conditions néceffaires pour être abfous d'une excommunication, parmi les Juifs, ne font pas moins humiliantes que l'excommunication même : on en jugera par les formalités que le malheureux Acofta fut obligé d'obferver pour obtenir l'absolution. En voici le récit dans les propres termes de Bayle :,, Il lui fallut monter », en chaire devant une très-nombreuse assemblée, & lire

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

,, tout haut un écrit, où il confeffoit qu'il avoit mérité mille fois la mort. Etant defcendu de chaire, il reçut ordre de fe retirer à un coin de la fynagogue, où il fe deshabilla jufqu'à la ceinture, & fe déchauffa. Le ,, portier lui attacha les mains à une colomne: en cet ,, état, le chantre lui donna les trente-neuf coups de fouet. Le prédicateur vint enfuite, le fit affeoir par terre, & le déclara abfous de l'excommunication. ,, Après cela, l'entrée du paradis ne lui fut plus fermée comme auparavant. Acosta reprit fes habits, s'alla coucher par terre à la porte de la fynagogue; & ceux qui fortirent, pafferent fur lui.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

2. Lorsqu'une perfonne, accufée au tribunal de l'inquifition, ne peut être convaincue d'héréfie par aucune preuve légitime; lorfqu'elle n'eft d'ailleurs ni fufpecte ni diffamée, les inquifiteurs fe déterminent à l'abfoudre; & voici la formule dont ils fe fervent dans cette occafion: Le faint nom de Dieu invoqué, nous déclarons qu'il ,, n'y a rien de légitimement prouvé contre vous, qui "puiffe vous faire regarder comme fufpect d'héréfie; ,, c'eft pourquoi, &c." Les réglements des inquifiteurs portent qu'ils doivent bien fe donner de garde d'inférer dans la formule d'abfolution, que l'accufé eft innocent, mais feulement qu'il n'y a pas de preuves fuffifantes contre lui, afin que, s'il arrivoit dans la fuite, que l'accufé retombât entre les mains de l'Inquifition, l'abfolution, qu'il auroit reçue, ne pût pas lui fervir de défense. La maxime générale des inquifiteurs eft, qu'en matiere d'héréfie, une fentence d'absolution ne doit jamais être regardée comme un dernier jugement.

ABSOUTE. Les Catholiques Romains appellent ainfi l'absolution publique, qui fe donne, le jeudi de la femaine fainte, avant l'office du matin. Elle eft précédée de la récitation des pfeaumes pénitentiaux, & de quelques oraisons propres à la cérémonie.

ABSTINENCE:enterme de religion, fignifie la privation de viande, ordonnée par l'Eglife, en certains jours de l'année. Ces jours font les vendredis & les famedis; &, dans l'Eglife latine, les jours de S. Marc & des Rogations. Le jeûne n'eft point d'obligation dans tous ces

jours;

« PoprzedniaDalej »