FABLE XXII. L'ALOUETTE ET SES PETITS, AVEC LE MAÎTRE Ne t'attends qu'à toi seul; c'est un commun proverbe Voici comme Ésope le mit En crédit : Les alonettes font leur nid Dans les blés quand ils sont en herbe, Que tout aime et que tout pullule dans le monde, Tigres dans les forêts, alouettes aux champs. Avoit laissé passer la moitié d'un printemps D'imiter la nature, et d'être mère encore. Les blés d'alentour mûrs avant que la nitée 1 Se trouvât assez forte encor Pour voler et prendre l'essor, I Vient avecque son fils, comme il viendra, dit-elle, Sitôt que l'alouette eut quitté sa famille, Trouve en alarme sa couvée. L'un commence : Il a dit que, l'aurore levée, Rien ne nons presse encor de changer de retraite; La nichée. Le mot nitée est en usage dans quelques provinces. (W.) L'aube du jour arrive, et d'amis point du tout. Ces blés ne devroient pas, dit-il, être debout. << Ainsi dit-on un oiseau être allé à l'essor, quand il «a prins l'amont suivant le vent. » Nicoi, THRÉSOR DE LA LANGUE FRANÇOISE, in-folio, 1606, pag. 260. Cette définition de Nicot explique parfaitement l'expression de La Fontaine ; et ces mots l'alouette à l'essor veulent dire que l'alouette s'éleva en l'air, et vola suivant le vent. (W.) Nous prenions dès demain chacun une faucille : FIN DU QUATRIÈME LIVRE. |