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remplisse tout, et hors duquel il n'y ait plus rien. Il ne peut y avoir qu'un seul Etre infiniment parfait, c'est-à-dire, qui possède toutes les perfections, et hors duquel il n'y ait aucune perfection qui ne vienne de lui. Une si grande Majesté ne peut avoir d'égal, parce qu'elle renferme en elle-même toute la plénitude de la grandeur et de la Majesté. Cette vérité brille par-tout dans les écritures, où il semble que Dieu nous dit à haute voix : « Connoissez que je suis le » seul, et qu'il n'y a point d'autre Dieu » que moi. Ecoutez, ô Israël, disoit Moïse » au peuple hébreu, le Seigneur votre Dieu » est l'unique Seigneur. Je suis le Seigneur, » dit Dieu lui-même, et il n'y en a point » d'autre; que tous ceux qui sont à l'orient » et à l'occident sachent qu'il n'y a point » d'autre Dieu que moi; il n'y en a ni avec » moi, ni hors de moi. » Isaïe 45. C'est pour rendre cette vérité sensible, que dans l'ancien Testament il n'y avoit qu'un seul Temple où il voulût être adoré, et un seul Autel où il fût permis de lui offrir des sacrifices. Il y a sans doute lieu de s'étonner qu'une vérité si claire ait été autrefois si généralement ignorée, et que presque tous les peuples de la terre aient adoré un grand nombre de Divinités. Cette erreur si grossière a été l'effet du péché. Lorsque Dieu créa l'homme, il se manifesta à lui. Dans ce moment l'homme connut clairement

qu'il n'y avoit qu'un Etre suprême qui a fait toutes choses, et de qui toutes choses dépendent. Il transmit à sa postérité cette Religion sainte et pure, qui se conserva pendant quelque temps. Les hommes alors, pour connoître l'unité de Dieu, n'avoient besoin que du témoignage de leurs pères. Cette tradition étoit d'ailleurs si conforme à la raison, qu'il sembloit qu'elle ne pût jamais être oubliée ni obscurcie; mais, depuis le péché, la raison étoit foible et corrompue. A mesure que l'on s'éloignoit de l'origine des choses, les hommes brouillèrent les idées qu'ils avoient reçues de leurs ancêtres, et ils ne voulurent plus adorer que ce qu'ils pouvoient voir. De là l'idolâ trie se répandit dans tout l'univers. L'idée de Dieu fut confondue avec celle de la créature. Ainsi l'on adora toutes les choses où l'on voyoit quelque puissance extraor dinaire. Le soleil et les astres, qui se faisoient sentir de si loin, furent les premiers objets de l'adoration publique. Les grands rois, les conquérans, qui pouvoient tout sur la terre, eurent, bientôt après, les honneurs divins. Un si grand mal fit des progrès étranges on en vint jusqu'à adorer des bêtes et des reptiles. Tout étoit dieu, excepté Dieu même. Le monde qu'il avoit fait pour manifester sa puissance, sembloit être devenu un temple d'idoles. On ne s'en tint pas encore là: les vices même et les,

passions eurent des autels. Enfin, au milieu de tant de ténèbres, l'homme adora jusqu'à l'œuvre de ses mains: il crut pouvoir renfermer l'esprit divin dans une statue, et il oublia si profondément que Dieu l'avoit fait, qu'il crut à son tour pouvoir faire un Dieu. Chaque peuple eut ses dieux particuliers, dont les uns présidoient au ciel, les autres à la mer et aux fleuves, d'autres aux enfers. Un si prodigieux aveuglement vous étonne, mon cher Théophile : éclairé des lumières de la Foi, vous comprenez qu'une puissance infinie suffit seule pour produire toutes choses, et qu'une sagesse infinie suffit seule pour gouverner l'univers. Vous sentez même que le bel ordre qui y règne atteste un seul Créateur, un seul et unique Maître, et que cet ordre admirable ne pourroit subsister, s'il y avoit plusieurs Dieux. Cependant, ce n'étoient pas seulement des peuples grossiers et barbares qui tombèrent dans cet excès de folie et d'aveuglement; c'étoient les nations les plus polies et les plus éclairées à tout autre égard, les Egyptiens, les Grecs et les Romains. Ces peuples surpassoient tous les autres en talens et en connoissances; mais en matière de religion, ils n'étoient pas moins aveugles. On voyoit chez eux de grands orateurs, des poètes célèbres, d'excellens historiens, en un mot, des génies rares en tous genres; et cependant ces peuples étoient dans la

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plus profonde ignorance sur la nature de la Divinité; et ce que l'on auroit peine à croire, si l'expérience ne l'eût prouvé, l'erreur la plus absurde a été non-seulement la plus universelle, mais encore la plus enracinée et la plus incorrigible parmi les hommes. Ils ne seroient jamais sortis des ténèbres de l'idolâtrie, si une lumière surnaturelle ne fût venue au secours de la raison, et si Dieu n'eût parlé lui-même aux hommes pour leur apprendre ce qu'il est, et comment il veut être honoré.

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Hélas! nous serions nous-mêmes plongés dans cet aveuglement, Seigneur, si vous n'aviez daigné nous éclairer. La raison seule abandonnée à elle-même auroit été aussi insuffisante pour nous, qu'elle l'a été pour tous les peuples de la terre qui ne vous connoissent pas l'usage qu'en ont fait tous les hommes, pendant un si grand nombre de siècles, ne montre que trop clairement celui que nous en aurions fait nous-mêmes. Sa lumière obscurcie par le péché, nous auroit laissé comme eux dans les erreurs les plus grossières, et dans l'ignorance de la vérité qu'il nous importe le plus de connoître. Mais vous avez daigné parler vousmême aux hommes, et leur révéler non-seulement les vérités naturelles qu'ils avoient oubliées, mais encore les mystères incom préhensibles de votre divine essence, et les desseins impénétrables de votre miséricorde

infinie. Grand Dieu ! de quelle nuit profonde avez-vous tiré l'univers ! et dans quels siècles heureux nous avez-vous fait naître ! Si nos lumières sont plus pures, à qui en sommes-nous redevables ? N'est-ce pas à la Religion sainte que nous professons. Cette lumière divine nous a éclairés dès le berceau. Les premières leçons qu'on nous a données dans notre enfance, nous en ont plus appris que n'en ont jamais su les Sages du Paganisme. Que d'actions de grâces ne vous devons - nous pas, pour nous avoir préservés de cet aveuglement ! Car, quelle folie n'est-ce pas d'adorer plusieurs Dieux ! Vous êtes, Seigneur, l'être infini, l'ètre par excellence, et nulle autre ne peut vous égaler. Vous remplissez toutes choses, et il ne reste plus de place dans tout l'univers, ni même dans ma pensée. Tout ce qui n'est pas vous, est infiniment moins que vous ; tout ce qui n'est pas vous, n'est que néant. Périssent tous les fantômes de divinité que l'on a osé vous comparer! périsse toute idole à laquelle on adresseroit des hommages qui ne sont dûs qu'à vous ! 'Au Roi des siècles, immortel et invisible, à l'unique Dieu soit honneur et gloire dans tous les siècles. Amen.

Pratique. Remercier Dieu de nous avoir appelés à la connoissance de la vérité.

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