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le saint concile1». Sur quoi les Pères prièrent les légats « de vouloir bien confirmer les actes par leurs souscriptions ».

2

Le sens du mot confirmer ne peut être douteux ici. Il exprime le consentement donné aux actes du concile, dont les légats ont reconnu l'autorité, comme l'attestent leurs propres paroles.

Ainsi finit la troisième session. Dans la lettre synodale qui fut écrite à l'empereur, le concile lui déclare « que la sentence qu'il vient de porter est le jugement commun de toute la terre3».

Après la cinquième session, le concile écrivit aussi au Pape pour lui rendre compte de toute l'affaire. Il constate d'abord son accord parfait avec le Siége Apostolique dans toute la procédure faite contre la doctrine et la personne de Nestorius. Il dit ensuite qu'il a fait lire aussi les actes de la déposition des pélagiens, et qu'il approuve et confirme la sentence portée contre eux par le Pape. Cette confirmation de la condamnation des pélagiens ne fut pas précédée d'un nouvel examen de la question pélagienne, parce que cette affaire avait été terminée entièrement par la sentence pontificale et l'assentiment de l'Église uni

1 Consequens est eorum quæ hesterno, hodiernoque die acta sunt..., ipsorumque pietati offerantur, quo propria obsignatione, ut moris est, planam faciant ac manifestam cum omnibus nobis canonicam assensionem. Conc. Eph., actio 3a, p. 630.

2 Suscribendo acta confirment. Ibidem.

3 Pietati vestræ certo constet judicium quod paulo ante, a nobis exiit, esse unam communemque totius terrarum orbis sententiam. Conc. Eph., actio 3a, p. 634.

4 Conc. Eph., actio 5a, p. 659 et 666.

VI. Conclusion de

verselle. La confirmation du concile ne fut donc qu'une nouvelle adhésion à une chose déjà jugée.

Quand toutes les affaires que le concile avait à traiter furent terminées, le pape Célestin lui écrivit une dernière fois pour le féliciter « d'avoir, de concert avec lui, heureusement terminé cette grande affaire1».

Par ces paroles le Pape reconnaît que tous les évêques ont jugé, que tous ont publié de concert un même jugement, et que ce concert a mis fin à une grande dispute. Le Pape ajoute à ses félicitations des avis pleins de sagesse et même des ordres relatifs à l'exécution des décrets du concile. Il se montre ainsi le modérateur des canons, en vertu d'un des plus nobles attributs de la puissance pontificale 2.

Telles sont les choses, relatives à l'objet de nos cet exposé. recherches, qui nous paraissent les plus dignes de remarque dans ce célèbre concile d'Éphèse. Si on y voit éclater d'une manière admirable la divine autorité, la primauté, l'universelle juridiction du Pontife romain prononçant le premier le décret dogmatique, juge des plus grands patriarches de l'Église, exécuteur et modérateur des canons; on y voit aussi les évêques réunis en concile, examiner, discuter librement les jugements les plus autorisés du Siége apostolique;

1 Hujusce tamen tam fideliter peractæ rei vos executores nobiscum videmus fuisse fidei defensores, qui convenientes in unum, et secundùm apostolum, non quæ vestra sunt quærentes, sed quæ Christi Jesu, negotium Domini communis egistis. Conc. Eph., pars 3a, p. 4069.

2 Conc. Eph., p. 4069.

n'y adhérer qu'avec une entière connaissance de cause; définir, décréter par leur propre autorité ce qui avait été déjà défini, décrété par le Saint-Siége; confirmer ses jugements, comme leurs propres jugements sont confirmés par le sien, et ajouter aux décrets ecclésiastiques, par l'unanimité morale des sentiments, le dernier sceau qui les rend absolument définitifs et irrévocables.

Il résulte avec une entière évidence de tout ce qui précède qu'au temps du concile d'Éphèse la souveraineté spirituelle ne résidait pas dans le pontife romain seul; mais que le corps épiscopal y participait réellement, sans détriment des droits de la primauté romaine. La monarchie pontificale était donc à cette époque une monarchie véritablement et efticacement tempérée par l'aristocratie épiscopale.

Ajoutons une dernière remarque à l'appui de ces dernières conclusions.

On connaît l'opposition que Jean, patriarche d'Antioche, à la tête de ses évêques et des partisans de Nestorius, fit au concile d'Éphèse; son hostilité contre saint Cyrille; ses entreprises schismatiques; ses intrigues à Constantinople pour attirer l'empereur à son parti et faire examiner une seconde fois, dans un nouveau concile, la cause de Nestorius. Mais on connaît aussi l'invincible fermeté que les Pères d'Éphèse et les catholiques de Constantinople opposèrent à toutes ces menées. Ils déclarèrent plusieurs fois qu'ils étaient prêts à subir tous les maux et même la mort plutôt que de consentir à rendre

douteuse l'autorité des décrets d'Ephèse, plutôt que d'admettre à la communion les schismatiques, tant qu'ils n'auraient pas fait leur soumission au concile. Cette fermeté amena le triomphe de la cause catholique.

Qu'on compare cette conduite des évêques catholiques, pour maintenir l'autorité du concile d'Éphèse, à celle qu'ils avaient tenue à l'égard des décrets du Pape seul dans la même cause. Après la décision du Pape, tout le monde invoque, tout le monde accepte, de concert avec le Pape lui-même, le concile comme le moyen de pacifier l'Église. Après le concile, tous les catholiques demandent le martyre plutôt que de laisser examiner de nouveau ce qui avait été défini et réglé par les décisions conciliaires. Preuve manifeste qu'on plaçait alors dans le concile légitime l'autorité dernière et irréfragable.

1. Eutyches

et sa

doctrine.

CHAPITRE V.

CONCILE DE CHALCÉDOINE, QUATRIÈME GÉNÉRAL.

SOMMAIRE.

- I. Eutychès et sa doctrine.

II. Saint Léon le Grand. - III. Faux concile d'Ephèse et ses suites. - IV. Beaux témoignages en faveur du Saint-Siége apostolique. - V. Ouverture du concile de Chalcédoine et jugement de Dioscore, patriarche d'Alexandrie. VI. Examen et approbation de la lettre de saint Léon à saint Flavien. – VII. Appréciation de ces faits. VIII. Leur résultat. IX. Autres affaires et le vingt-huitième canon.

Parmi les adversaires les plus ardents de Nestorius, se trouvait l'archimandrite d'un monastère de

Constantinople, Eutychès, célèbre par sa piété. La réaction contre l'hérésie nestorienne entraîna cet homme, d'un esprit faible et borné, à un autre excès de doctrine. Pour écarter toute idée de division dans l'Incarnation, Eutychès confondit la nature humaine avec la nature divine en Jésus-Christ, et enseigna qu'après l'Incarnation il n'y avait en Jésus-Christ qu'une seule nature. Cette grossière erreur renouvelait d'anciennes hérésies, et Eutychès, non moins que Nestorius, sapait les bases du Christianisme.

Averti par son ami Eusèbe de Dorylée, l'archimandrite ne reconnut point son erreur. Cependant la nouvelle doctrine se propageait dans les monastères de Constantinople. Il fut nécessaire de lui opposer une barrière. Le saint patriarche Flavien réunit un concile, qui d'abord témoigna à Eutychès beaucoup d'égards et de charité; mais finalement il fut obligé de le condamner et de le déposer, à cause de son obstination '.

Pour échapper à cette condamnation, Eutychès fit appel aux conciles de Rome, d'Égypte et de Jérusalem, et il adressa une lettre au pape saint Léon, qui gouvernait alors l'Église. Nous avons cette lettre où Eutychès, après avoir raconté à sa manière ce qui s'était passé dans le concile de Constantinople, proteste de sa soumission au jugement du Pape 2.

1 LABBE, Conc., t. IV; Conc. Calchedonense, actio 4a, p. 450 ad p. 231.

2 Et obsecro, nullo mihi præjudicio facto ex his, quæ per insidias contra me gesta sunt, quæ visa vobis fuerit, super fidem pro

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