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par les Papes jurisconsultes du treizième et du quatorzième siècle pour sauvegarder tous les droits de la défense. Enfin le concile de Trente a donné les plus sages règlements pour assurer la bonne administration de la justice épiscopale.

Les notions qui précèdent nous paraissent suffisantes pour donner une première idée du rang et du rôle de la démocratie dans l'Église. On doit reconnaître que l'Église, sans jamais sacrifier le grand et fondamental principe de la souveraineté divine des premiers pasteurs, s'est montrée jalouse de faire, selon les circonstances des temps et des mœurs, une part honorable et utile à la démocratie.

Les éclaircissements et les développements que demandent les matières si intéressantes que nous venons de toucher dans ce chapitre se trouveront à la fin du second volume de cet ouvrage. Nous les renvoyons en ce lieu, avec ceux qu'exigeait le sujet traité dans le chapitre précédent, pour ne pas différer plus longtemps d'aborder la question capitale de ces deux premiers volumes, celle des rapports de l'épiscopat avec la papauté. La solution de cette question peut seule nous permettre de porter un jugement définitif sur la nature de la constitution de l'Église.

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lique. - III. Cette charte doit être interprétée principalement par les actes des conciles généraux. IV. Ce qu'il faut chercher dans ces actes. V. Avertissement au lecteur.

Nos précédentes études nous ont amené à recon- I. La quesnaître que le gouvernement de l'Église réside dans

le Pape et dans les évêques : dans le Pape, vrai monarque; dans les évêques, formant une véritable aristocratie.

Tous les théologiens orthodoxes enseignent que ·la monarchie de l'Église est tempérée d'aristocratie. Mais ils sont loin de s'entendre sur la manière de concevoir ce tempérament et d'établir les rapports du Pape avec les évêques.

Ce n'est pas ici le lieu de donner un exposé complet de ces différentes doctrines, qui seront proposées et discutées dans les quatrième et cinquième livres de cet ouvrage. Mais, pour introduire le lecteur dans les études qui vont commencer, il est né

TOME I.

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tion.

cessaire de présenter de suite ici une idée générale de ces doctrines et de leurs caractères distinctifs.

Une école célèbre et digne de respect n'hésite pas à reconnaître que les évêques ne sont pas de simples vicaires du Pape; qu'ils sont de vrais princes, possédant une autorité qui leur est propre, et, en partie, d'origine divine. Les théologiens de cette école avouent que le Pape ne pourrait pas supprimer l'épiscopat, et faire gouverner l'Église par des vicaires apostoliques. Ils conviennent que les évêques peuvent participer au gouvernement général de l'Église, dans la mesure que le Pape détermine.

Malgré ces aveux et ces concessions, il n'en est pas moins évident que, dans le système de cette école, le Pape possède la monarchie pure, indivisible, absolue, illimitée. Il possède la monarchie pure, puisqu'il ne voit rien dans l'Église ni à côté ni au-dessus de lui; la monarchie indivisible, puisqu'il ne connaît aucun partage nécessaire de la souveraineté; la monarchie absolue, puisqu'il fait seul la loi et impose une obéissance absolue à la loi qu'il fait; la monarchie illimitée, puisqu'il n'est responsable qu'à Dieu de l'usage de son autorité. En dépit de toutes les formules qui affirment son caractère tempéré, la monarchie pontificale reste donc une puissance qui n'a d'autre contre - poids que les devoirs sacrés de la foi et de la vertu chrétiennes'.

1 L'école italienne et Bellarmin.

L'autre système, au contraire, tout en reconnaissant que le Pape est un vrai monarque; que les évêques lui sont subordonnés et lui doivent l'obéissance canonique, attribue à ceux-ci un droit divin et inamissible dans le gouvernement général de l'Église, une participation réelle à la souveraineté spirituelle. Les évêques ne sont pas seulement les conseillers du Pape, ils sont juges et législateurs avec lui; et, par leur union avec leur chef, forment la souveraineté ecclésiastique. Cette souveraineté est donc essentiellement complexe et composée de l'élément monarchique et de l'élément aristocratique. Par cette dualité d'éléments, elle se trouve nécessairement pondérée en elle-même. Le Pape a des droits et des devoirs à l'égard des évêques; les évêques ont des devoirs et des droits à l'égard du Pape; et l'absolu se trouve banni de leurs rapports. Ainsi la monarchie de l'Église est véritablement et efficacement. tempérée d'aristocratie'.

Ces deux systèmes sont en présence dans les écoles et dans l'Église. Quel est le vrai? Quel est celui qui procède de l'institution divine, et qui a pour lui l'Écriture et la tradition? Grande question, digne de l'attention de tout esprit élevé, de tout homme religieux, de tout homme politique; grande question surtout dans les circonstances présentes, et à la veille d'un concile général!

Dans une société divine, dans une société où

1 L'école de Paris et Bossuet.

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