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cuilibet et inviolatum esse iubet: novit enim furtum ac rapinam a Deo, omnis iuris auctore ac vindice ita fuisse prohibita, ut aliena vel concupiscere non liceat, furesque et raptores, non secus ac adulteri et idololatrae, a caelesti regno excludantur.-Nec tamen idcirco pauperum curam negligit, aut ipsorum necessitatibus consulere pia mater praetermittit: quin imo materno illos complectens affectu, et probe noscens eos gerere ipsius Christi personam, qui sibi praestitum beneficiam putat, quod vel in minimum pauperem a quopiam fuerit collatum, magno illos habet in honore: omnia qua potest ope sublevat ; domos atque hospitia iis excipiendis, alendis et curandis ubique terrarum curat erigenda, eaque in suam recipit tutelam. Gravissimo divites urget praecepto, ut quod superest pauperibus tribuant; eosque divino terret iudicio, quo, nisi egenorum inopiae succurant, aeternis sint suppliciis mulctandi. Tandem pauperum animos maxime recreat ac solatur, sive exemplum Christi obiiciens, qui cum esset dives propter nos egenus factus est; sive eiusdem verba recolens, quibus pauperes beatos edixit et aeternae beatitudinis praemia sperare iussit. Quis autem non videat optimam hanc esse vetustissimi inter pauperes et divites dissidii componendi rationem? Sicut enim ipsa rerum factorumque evidentia demonstrat, ea ratione reiecta aut posthabita, alterutrum contingat necesse est, ut vel maxima humani generis pars in turpissimam mancipiorum conditionem relabatur, quae diu penes ethnicos obtinuit; aut humana societas continuis sit agitanda motibus, rapinis ac latrociniis funestanda, prout recentibus etiam temporibus contigisse dolemus.

Quae cum ita sint, Venerabiles Fratres, Nos, quibus modo totius Ecclesiae regimen incumbit, sicut a Pontificatus exordiis populis ac Principibus dira tempestate iactatis portum commonstravimus quo se tutissime reciperent: ita nunc extremo, quod instat, periculo commoti Apostolicam vocem ad eos rursus attollimus; eosque per propriam ipsorum ac reipublicae salutem iterum iterumque precamus, obtestantes, ut Ecclesiam, de publica regnorum prosperitate tam egregie meritam, magistram recipiant et audiant; planeque sentiant rationes regni et religionis ita esse coniunctas, ut quantum de hac detrahitur, tantum de subditorum officio et de imperii maiestate decedat. Et cum ad Socialismi pestem avertendam tantam Ecclesiae Christi virtutem noverint inesse, quanta nec humanis legibus inest, nec magistratuum cohibitionibus, nec militum armis, ipsam Ecclesiam in eam tandem conditionem libertatemque restituant, quae saluberrimam vim suam in totius humanae societatis commodum possit exerere.

Vos autem, Venerabiles Fratres, qui ingruentium malorum originem et indolem perspectam habetis, in id toto animi nisu ac contentione incumbite, ut catholica doctrina in omnium animos inseratur atque alte descendat. Satagite ut vel a teneris annis omnes assuescant Deum filiali amore complecti, eiusque numen vereri; Principum legumque maiestati obsequium praestare; a cupiditatibus temperare, et ordinem quem Deus sive in civili sive in domes tica societate constituit, diligenter custodire. Insuper adlaboretis oportet ut Ecclesiae catholicae filii neque nomen dare, neque abominatae sectae favere ulla ratione audeant; quin imo, per egregia facinora et honestam in omnibus agendi rationem ostendant, quam bene feliciterque humana consisteret societas, si singula membra recte factis et virtutibus praefulgerent.-Tandem cum Socialismi sectatores et hominum genere potissimum quaerantur qui artes exercent vel operas locant, quique laborum forte pertaesi divitiarum spe ac bonorum promissione facillime alliciuntur, opportunum videtur artificum atque opificum societates fovere, quae sub religionis tutela constitutae omnes socios sua sorte contentos operumque patientes efficiant, et ad quietam ac tranquillam vitam agendam inducant.

Nostris autem vestrisque coeptis, Venerabiles Fratres, Ille aspiret, cui omnis boni principium et exitum acceptum referre cogimur.-Caeterum in spem praesentissimi auxilii ipsa Nos horum dierum erigit ratio, quibus Domini Natalis dies anniversaria celebritate recolitur. Quam enim Christus nascens

1 II. Cor, vlii. 9.

senescenti iam mundo et in malorum extrema pene dilapso novam intulit salutem, eam nos quoque sperare iubet; pacemque, quam tunc per Angelos hominibus nuntiavit, nobis etiam se daturum promisit. Neque enim abbreviata est manus Domini ut salvare nequeat, neque aggravata est auris ejus ut non exaudiat. His igitur auspicatissimis diebus Vobis, Venerabiles Fratres, et fidelibus Ecclesiarum vestrarum fausta omnia ac laeta ominantes, bonorum omnium Datorem enixe precamur, ut rursum hominibus appareat benignitas et humanitas Salvatoris nostri Dei, qui nos ab infensissimi hostis potestate ereptos in nobilissimam filiorum transtulit dignitatem.-Atque ut citius ac plenius voti compotes simus, fervidas ad Deum preces et ipsi Nobiscum adhibete, Venerabiles Fratres; et B. Virginis Mariae ab origine Immaculatae, eiusque sponsi Iosephi ac beatorum Apostolorum Petri et Pauli, quorum suffragiis maxime confidimus, patrocinium interponite.-Interim autem divinorum munerum auspicem Apostolicam Benedictionem, intimo cordis affectu, Vobis, Venerabiles Fratres, vestroque Klero ac fidelibus populis universis in Domino impertimur.

Datum Romae apud S. Petrum, die 28 Decembris 1878.
Pontificatus Nostri Anno Primo.

LEO PP. XIII.

2 La., lix. 8.

* Tit., iii 4.

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APPENDIX

ADDRESS OF CARDINAL LANGENIEUX AND THE REPLY OF THE SOVEREIGN PONTIFF, ON THE OCCASION OF THE PILGRIMAGE OF FRENCH WORKMEN, ON THE SOCIAL QUESTION.

20th October, 1889.

I.

ADDRESS OF CARDINAL LANGENIEUX, ARCHBISHOP OF RHEIMS.

Très Saint Père,

J'ai l'insigne honneur de présenter à Votre Sainteté le premier groupe du pélerinage des ouvriers français, qui viennent apporter à Vos pieds, avec le témoignage de leur foi et de leur amour, la respectueuse expression de leur reconnaissance et de leur filiale confiance en Votre paternelle et toute puissante protection.

Sachant, parce qu'ils sont chrétiens et que Votre Sainteté a daigné le leur rappeler, que l'Église s'est toujours préoccupée, avec un soin jaloux, des classes ouvrières, qu'elle a ennobli le travail et l'a rendu méritoire devant Dieu,1 ils ont entendu, avec une grande joie, Votre Béatitude leur dire, il y a deux ans, que cette même Église, dans le passé, alors que sa voix était mieux écoutée et plus obéie, venait en aide aux travailleurs autrement que par les largesses de sa charité, qu'elle avait créé et encouragé ces grandes institutions corporatives, qui ont si puissamment aidé au progrès des arts et des métiers, et procuré aux ouvriers eux-mêmes une plus grande somme d'aisance et de bien-être; que cette sollicitude, elle l'avait inspirée autour d'elle à tous ceux qui jouissaient d'une influence sociale, en sorte qu'elle se manifestait dans les statuts et règlements des cités, dans les ordonnances et les lois des pouvoirs publics.

Ce que l'Église a fait autrefois, Votre Sainteté l'a affirmé, elle veut le faire encoro aujourd'hui. Avec quel élan de reconnaissance nos chers ouvriers n'ont-ils pas accueilli Votre parole, Très Saint Père, lorsque Vous ajoutiez: "Nous ne cesserons de faire pour l'amélioration de votre sort tout ce que Notre charge et Notre cœur de Père pourraient Nous suggérer ".?

Et, en effet, il y a quelques mois à peine, Votre Béatitude daignait louer le projet de pourvoir, par une législation commune aux nations industrielles de l'Europe, à la protection de la classe ouvrière contre les maux, dont elle souffre en ce qui tient le plus au cœur de l'homme chrétien: son foyer.

Merci, Très Saint Pere, au nom de la grande famille ouvrière ! Ceux qui ont souci du sort des travailleurs vont donc unir leurs efforts, dans le but de 1 Allocution de Sa Sainteté aux ouvriers français, 1887. 2 lbid.

mettre l'enfance à l'abri des fatigues prématurées et des périls de l'atelier, de rendre les mères de famille à leur ménage et à leur fonction, de protéger les ouvriers contre un labeur excessif, en empêchant la prolongation du travail journalier au delà des heures équitables, de garantir le repos du Dimanche, espérant combattre ainsi, d'une manière efficace, la peste morale qui se glisse dans les veines de la société humaine.

Oui, Tres Saint Père, nous osons le répéter, une peste morale envahit le monde du travail; elle attaque, à la fois, la moralité, la justice, la dignité humaine, la vie domestique de l'ouvrier," ces quatre biens que Votre Sainteté a déclaré ne pouvoir jamais être ni menacés ni compromis; et chaque jour nous apporte une démonstration plus évidente du jugement, porté autrefois par Votre Béatitude sur les écoles modernes de l'économie sociale, lesquelles, "infectées d'incrédulité, considèrent le travail comme le but suprême de l'homme à l'état de machine plus ou moins précieuse, selon qu'il est apte à plus ou moins de production "3

C'est le résultat logique de l'organisation actuelle de notre société, qui ne repose plus sur les assises de la foi. Et le mal augmente encore par les charges, que font peser sur l'industrie les agissements progressifs de la spéculation usuraire, non moins que l'accroissement constant des impôts, porté forcément à l'excès chez les nations toujours armées les unes contre les autres.

En face de cette situation qu'elles n'ont pas faite, qu'elles sont obligées de subir, que les violences ne feraient qu'aggraver, les classes ouvrières, ne pouvant ni porter efficacement secours à leurs membres, ni être effectivement répresentées dans les conseils de la nation, faute d'associations semblables à celles que Votre Saintetè a si magnifiquement louées, resteraient seules, abandonnées à elles-mêmes, à la fois impuissantes et révoltées, si elles n'avaient recours à l'Église, dont le pouvoir sacré a toujours pesé d'un poids suprême dans la république chrétienne, même de notre temps, puisque, sous le Pontificat de Votre Sainteté, nous en avons eu de si mémorables et si consolants exemples.

Aussi, Très Saint Père, tandis que les uns, sous l'influence des idées égoïstes, qui régissent aujourd'hui le monde, cherchent, dans l'antagonisme entre patrons et ouvriers, le remède aux maux dont ils souffrent, et ne croient pouvoir conquérir une part de leurs droits que par un bouleversement de la société, tandis que d'autres espèrent encore par des efforts individuels, généreux et pérséverants mettre fin au malaise actuel,-les ouvriers qui sont aux pieds de Votre Sainteté et tous ceux qu'ils représentent, se soumettent, en tant que chrétiens, pour obéir à Dieu, aux pénibles conséquences de leur humble situation. Comprenant que leurs souffrances ne tiennent pas principalement au mauvais vouloir des individus, mais aux causes profondes qui ont désorganisé la société, ils repoussent toute suggestion de haine contre les personnes et d'atteinte à la propriété, toute insinuation de révolte contre l'autorité, tout recours aux moyens violents pour améliorer leur sort, mais ils en appellent à la justice des pouvoirs publiques, auxquels il appartient de sauvegarder les intérêts des citoyens et particuliérement des petits et des faibles qui ont les plus besoin de protection;-et, regardant encore plus loin et plus haut, vers ce sommet lumineux d'où découle toute vérité, d'où est descendue toute civilisation, ils élèvent respectueusement la voix et les mains vers Vous, Très Saint Père, en qui ils vénèrent l'Autorité et la Paternité de Dieu, répétant le cri suppliant des Apôtres au Divin Matrie: Domini salva nos, perimus.

Leur confiance ne sera point trompée. Ils savent en qui ils ont cru. C'est en Celui qui a daigné prendre en main les intérêts, non seulement des nations, mais des classes ouvrières, les plus nombreuses victimes de la violation

1 Conf. Lettre de S. Bac. Mgr. Jacobini à M. Decurtins, 1 Mai, 1889,

2 Allocution prima citata.

8 Lettre pastorale de Son fim. le cardinal Pecci, Archevêque de Pérouse, sur “La Civilisation et l'Eglise.

du droit des gens et du militarisme contemporain, lorsqu'il a rappelé aux puissances et aux peuples, dans l'Allocution consistoriale du 11 février dernier, que "l'Église a adouci et humanisé les barbares, en leur communiquant les lois de la justice comme règle des relations mutuelles entre nations, et en faisant une obligation aux petits et aux grands, à ceux qui obéissent comme à ceux qui commandent de ne jamais entrer en lutte pour une cause injuste ”.

Vos enfants, Très Saint Père, ont à cœur de Vous rendre grâces de ce que Vous avez bien voulu proclamer ces principes tutélaires: et, remplis d'une filiale confiance, ils osent supplier Votre Sainteté de ne point se lasser, malgré les difficultés spéciales à notre temps, de rappeler au monde le respect des lois de la justice et du droit dans les rapports nécessaires des hommes entre eux, afin de garantir à l'ouvrier, dont le travail est la seule resource, la stabilité de son foyer, la facilité de nourrir sa famille, de l'élever chrétiennement et de faire quelque épargne pour les mauvais jours.

Daigne donc Votre Sainteté, Elle-même si éprouvée par l'injustice des hommes, associer l'humble cause de ses enfants à la sienne si auguste, si chère à nos cœurs, et répandre l'abondance des bénédictions célestes sur les ouvriers a nçais, leurs familles, leur travail et leurs œuvres.

II.

REPLY OF THE POPE.

Il y a deux ans, une nombreuse phalange d'ouvriers, venus de France, se groupaient ici autour de Nous. Avec eux, et sous le plus heureux auspices, s'ouvrait alors Notre année Jubilaire, pour laquelle ils nous apportaient comme les prémices des manifestations du monde catholique. Ce jour laissa dans Notre âme une douce et forte impression, que votre présence, chers fils, et les nobles paroles que vient de Nous adresser, en votre nom, Mons. le Cardinal qui préside ce pélerinage, ne peuvent que raviver en Nous et rendre à jamais ineffaçable. Soyez les bienvenus. L'hommage que vous rendez, en ce moment, au Chef suprême de la religion catholique, révèle le fond de votre pensée. Vous avez compris,-et c'est, à la fois, votre cœur et votre intelligence qui vous l'ont dicté,- -vous avez compris, que seulement dans la religion vous trouverez force et consolation, au milieu de vos incessantes fatigues et des misères d'ici-bas. La religion seule, en effet, ouvrira vos âmes aux immortelles espérances; elle seule, ennoblira votre travail, en l'élevant à la hauteur de la dignité et de la liberté humaines. En confiant donc à la religion vos destinées présentes et futures, vous ne pouviez faire acte de plus haute sagesse. Et sur ce point, Nous sommes heureux de confirmer ici les paroles prononcées par Nous en d'autres circonstances, et que vous venez de rappeler. Nous voulons même insister, une fois de plus, sur ces vérités, persuadé, comme Nous le sommes, que pour vous aussi, votre salut sera l'œuvre de l'Église et de ses enseignements remis en honneur dans la société.

Le paganisme, vous ne l'ignorez pas, avait prétendu résoudre le problème social en dépouillant de ses droits la partie faible de l'humanité, en étouffant ses aspirations, en paralysant ses facultés intellectuelles et morales, en la réduisant à l'état d'absolue impuissance. C'était l'esclavage.-Le Christianisme vint annoncer au monde, que la famille humaine tout entière, sans distinction de nobles et des plébéïens, était appelée á entrer en participation de l'héritage divin; il déclara que tous étaient, au même titre, les fils du Père céleste, et rachetés au même prix; il enseigna que le travail était, sur cette terre, la condition naturelle de l'homme, que l'accepter avec courage était, pour lui, un honneur et une preuve de sagesse, que vouloir s'y soustraire, c'était, à la fois, montrer de la lâcheté, en trahir un devoir sacré et fondamental.

Afin de réconforter plus efficacement encore les travailleurs et les pauvres, le divin Fondateur du Christianisme daigna joindre l'exemple aux paroles: Il n'eut pas où reposer sa tête; Il éprouva les rigeurs de la faim et de la soif; Il passa sa vie tant publique que privée dans les fatigues, les angoisses et les

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