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ESPRIT

DES

LIVRES DÉFENDUS,

OU

ANTILOGIES
PHILOSOPHIQUES;
OUVRAGE dans lequel on a recueilli les
Morceaux les plus curieux & les plus inté
reffans fur la Religion, la Philofophie,
les Sciences & les Arts, extrait des Livres
Philofophiques les plus modernes, & les
plus connus.

TOME TROISIEME,

LATE

LYON

VILL

Chez

QUI

1892

A AMSTERDAM;
Et fe trouve A PARIS,

[NYON, aîné, Libraire, rue Saint-Jean
de-Beauvais;

LAPORTE, Libraire, rue des Noyers.

M. DCC. LXXVII.

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S. I. Préface du Traducteur des Lettres de Memmius à Cicéron.

*NOUS

Ous croyons faire plaifir à nos lecteurs de leur donner une traduction françoise des Lettres de Memmius à Ciceron, que tous les fçavants ont reconnues unanimement pour être de Memmius. Nul homme de lettres n'ignore

* Questions fur l'Encyclopédie, Tome III.

A

LYON

1892

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que Titus Lucretius Carus, nommé parmi nous Lucrece, fit fon beau poëme pour former, comme on dit, l'efprit & le cœur de Caïus Memmius Gemellus jeune homme d'une grande efpérance & d'une des plus anciennes maifons de Rome. Ce Memmius devint meilleur philofophe que fon maître, comme on le verra par fes lettres à Cicéron.

L'amiral Ruffe Shermetof les ayant lues en manufcrit à Rome, dans la bibliotheque du Vatican, s'amusa à les traduire dans fa langue, pour former l'esprit & le cœur d'un de fes neveux; nous les avons traduites du ruffe en françois, n'ayant pas eu, comme monfieur l'ami ral, la faculté de confulter la bibliotheque du Vatican; mais nous pouvons affurer que les deux traductions font de la plus grande fidélité. On y verra l'efprit de Rome tel qu'il étoit alors, (car il a bien changé depuis;) & on y trouvera certains traits de lumiere naturelle qui ne laiffent pas de faire plaifir.

S. II. Preuves de l'Exiftence de Dieu. (a) «J'entre en matiere tout d'un coup cette fois-ci, & je dis, malgré Lu

(4) Lettre troifieme de Memmius.

crece & Epicure, non pas qu'il y a des 3 dieux, mais qu'il existe un Dieu. Bien des philofophes me fiffleront; ils m'appelleront efprit foible; mais, comme je leur pardonne leur témérité, je les fupplie de me pardonner ma foibleffe. Je suis du sentiment de Balbus, dans votre excellent ouvrage de la Nature des Dieux. La terre, les aftres, les végétaux, les animaux, tout m'annonce une Intelligence productrice. Je dis avec Platon, fans adopter fes autres principes: tu crois que jai de l'intelligence, parce que tu vois de l'ordre dans mes actions, des rapports, & une fin; il y en a mille fois plus dans l'arrangement de ce monde. Juge donc que ce monde eft arrangé par l'Intelligence fuprême.

On n'a jamais répondu à cet argument que par des fuppofitions puériles. Perfonne n'a jamais été affez abfurde pour nier que la fphere d'Archimede & celle de Poffidonius foient des ouvrages de grands mathématiciens: elles ne font cependant que des images très-foibles, trèsimparfaites, de cette immenfe fphere du monde, que Platon appelle avec tant de raifon l'ouvrage de l'éternel Géometre.Comment donc ofer fuppofer que l'original eft

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