Ma furprise eft extrême; Plus je le vois, & plus... Ah! Seigneur, c'est C'eft lui. lui-même. PHORBAS à Icare. Pardonnez-moi, fi vos traits inconnus.. Quoi! du Mont Cichéron ne vous fouvient-il plus ? Comment ? PHORBA S. ICARE. Quoi! cet enfant qu'en mes mains vous remites, Cet enfant qu'au trépas. . . . PHORBA S. Ah! qu'est-ce que vous dites? Et de quel fouvenir venez-vous m'accabler ? ICARE. Allez, ne craignez rien, ceffez de vous troubler. Vous n'avez en ces lieux que des fujets de joie ; dipe eft cet enfant. PHORBA S. Que le Ciel te foudroie! Malheureux, qu'as-tu dit ? ICARE à Edipe. Seigneur, n'en doutez pas, Quoique ce Thébain dife, il vous mit dans mes bras. Vos deftins font connus, & voilà votre pere. @DIPE. ◇ fort, qui me confond! ô comble de misere! A Phorbas. Je ferois né de vous.... le Ciel auroit permis, Que votre fang verfé. ... PHORBA S. Vous n'êtes point mon fils. CDIPE. Eh quoi! n'avez-vous pas exposé mon enfance ? PHORBA S. Seigneur, permettez-moi de fuir votre présence, Et de vous épargner cet horrible entretien. DIPE. Phorbas, au nom des Dieux, ne me déguise rien. PHORBAS. Partez, Seigneur, fuyez vos enfans & la Reine. d DIPE. Répons-moi feulement, la réfiftance eft vaine. En montrant Icare. Le mis-tu dans fes bras ? PHORBA S. Oui, je le lui donnai Que ce jour ne fût-il le dernier de ma vie ! PHORBAS se jette aux genoux du Roi. Seigneur, qu'allez-vous faire? @DIPE. Acheve; je le veux. PHORBA S. Jocafte étoit fa mere. ICARE. Et voilà donc le fruit de mes généreux foins! Sortez, cruels, fortez de ma préfence,, De vos affreux bienfaits craignez la récom pence; Fuyez, à tant d'horreurs par vous feuls réservé, Je vous punirois trop de m'avoir confervé, L Toi par qui j'ai réglé des jours que je détefte, A mon noir afcendant tu n'as pu réfister, Je tombois dans le piége, en voulant l'éviter. Un Dieu plus fort que moi m'entraînoit vers le crime; Sous mes pas fugitifs il creufoit un abysme, Impitoyables Dieux! mes crimes font les vôtres, Secouer leurs flambeaux vengeurs des parricides. Le tonnerre en éclats femble fondre fur moi; L'Enfer s'ouvre... ô Laïus, ô mon pere! eft ce toi? Je vois, je reconnais la bleffure mortelle té. Approche; entraîne-moi dans les demeures fombres, J'irai de mon fupplice épouvanter les Ombres. Viens; je te fuis. |