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-Chrysostôme dit : « Par ces mots, de remettre les péchés sur la terre, le Sauveur a voulu nous montrer qu'il a uni le pouvoir de la divinité à la nature humaine par un lien indissoluble; car, bien qu'il se soit fait homme, il demeure néanmoins le Verbe de Dieu. >>

3o Quand on dit cet homme en parlant du Christ, le pronom démonstratif fait que le mot homme exprime le suppôt. C'est pour cela que cette proposition, le Christ en tant qu'il est cet homme est Dieu, doit plutôt être admise que celle-ci, le Christ en tant qu'homme est Dieu.

ARTICLE XII.

Celle-ci est-elle vraie, le Christ en tant qu'homme est une hypostase ou personne?

Il paroît que cette proposition est vraie. 1° Une chose qui convient à chaque homme, doit aussi convenir au Christ en tant qu'il est homme, d'après cette parole de l'Apôtre que nous avons déjà citée : « Il a été fait semblable aux hommes. » Or tout homme est une personne. Donc le Christ en tant qu'homme est une personne aussi.

2o Le Christ en tant qu'homme est une substance appartenant à la nature raisonnable, et non assurément une substance universelle; ce qui veut dire qu'il est une substance individuelle de telle nature. Or, comme le dit Boëce, De duab. nat., «la personne n'est pas autre chose qu'une substance individuelle de la nature raisonnable. » Donc le Christ en tant qu'homme est une personne.

3o Le Christ en tant qu'homme est une chose appartenant à la nature humaine, un suppôt, une hypostase de cette nature. Or dire tout cela, de forcé; ce n'est qu'en faisant en quelque sorte violence aux termes qu'on peut leur donner une telle signification. Il faut donc en définitive conclure avec l'auteur que cette proposition doit être repoussée. Prise dans son sens direct et obvie, non-seulement elle blesse le sens chrétien, mais encore elle s'offre sous un aspect choquant et contradictoire.

cuilibet homini, convenit Christo, secundùm quòd est homo; est enim aliis hominibus simi lis, secundùm illud Philip., II: « In similitndinem hominum factus. » Sed omnis homo est persona. Ergo Christus, secundùm quòd homo, est persona.

gnanter dixit, in terra dimittendi peccata, | stasis vel persona. Illud enim quod convenit ut ostenderet quòd humanæ naturæ potestatem divinitatis unit indivisibili unione; quia, etsi factus est homo, tamen Dei Verbum permansit.» Ad tertium dicendum, quòd cùm dicitur: Iste homo, pronomen demonstrativum hoc, nomen homo trahit ad suppositum. Et ideo magis est hæc vera : Christus, secundùm quòd iste homo, est Deus, quàm ista: Christus, secundùm quòd homo, est Deus.

ARTICULUS XII.

Utrùm hæc sit vera: Christus, secundùm quòd homo, est hypostasis vel persona.

Ad duodecimum sic proceditur (1). Videtur quòd Christus secundùm quòd homo, sit hypo

(1) De his etiam III, dist. 10, qu. 1, art. 2;

2. Præterea, Christus, secundùm quòd homo, est substantia rationalis naturæ, non autem substantia universalis : ergo substantia individua. Sed nihil aliud est persona, quàm <« rationalis naturæ individua substantia, »> ut Boetius dicit in lib. De duabus naturis. Ergo Christus, secundùm quòd homo, est persona.

3. Præterea, Christus, secundùm quòd homo, est res humanæ naturæ, et suppositum, et hypostasis ejusdem naturæ. Sed omnis hypostasis et Rom., I, lect. 3.

c'est exprimer une personne. Donc il faut dire aussi que le Christ en tant qu'homme est réellement une personne.

Mais voici ce qui prouve le contraire : Le Christ en tant qu'homme n'est certainement pas une personne éternelle. S'il étoit donc une personne, il s'ensuivroit qu'il y en auroit deux en lui, une temporelle et l'autre éternelle; ce qui est erroné, comme nous l'avons démontré plus haut.

(CONCLUSION.Cette proposition, le Christ en tant qu'homme est une hypostase ou personne, est vraie, si le mot homme placé en réduplication désigne le suppôt ou la nature qui peuvent exister dans une personne, non humaine, mais divine.)

Nous avons déjà dit que le mot homme placé en réduplication pent s'entendre ou du suppôt ou de la nature. Quand on dit, par conséquent, le Christ en tant qu'homme est une personne, si c'est le suppôt qu'on veut ainsi désigner, il est évident que la proposition est vraie, puisque le suppôt de la nature humaine n'est autre que la personne du Fils de Dieu. Si c'est la nature qu'on veut désigner par là, il fant encore distinguer ou bien on entend que la nature humaine doit nécessairement exister dans une personne, et de la sorte la proposition est encore vraie, puisque toute subsistance de la nature humaine est une personne; ou bien on entend que la nature humaine dans le Christ doit avoir sa personnalité propre, provenant des principes de cette même nature; et de la sorte la proposition est fausse, puisque la nature humaine dans le Christ ne subsiste pas en dehors et séparément de la nature divine, ce qui est néanmoins requis pour constituer une personne (1).

(1) Quoique la nature humaine soit complète dans le Christ et qu'elle ne soit privée d'aucune de ses parties intégrantes, puisque le Christ est homme parfait, selon l'expression du symbors de saint Athanase, la personnalité propre à cette nature est non détruite, comme nous l'avons

et suppositum, et res humanæ naturæ, est persona. Ergo Christus, secundùm quòd homo, est persona.

Sed contra Christus, secundùm quòd homo, non est persona æterna. Si ergo Christus, secundùm quòd homo, sit persona, sequeretur quòd in Christo sint duæ personæ, una temporalis et alia æterna; quod erroneum, ut suprà dictum est (1).

suppositi, vel ratione naturæ. Cùm ergo dicitur: Christus, secundùm quòd homo, est persona, si accipiatur ratione suppositi, manifestum est quòd Christus, secundùm quòd homo, est persona; quia suppositum humanæ naturæ. nihil est aliud quàm persona Filii Dei. Si autem accipiatur ratione naturæ, sic potest intelligi dupliciter: uno modo, ut intelligatur quòd naturæ humanæ competat esse in aliqua persona; et hoc etiam modo verum est, omne enim quod subsistit in humana natura, est persona. Alio modo potest intelligi, ut naturæ humanæ in Christo propria personalitas debeatur, causata ex principiis humanæ naturæ ; et sic Christus, secundùm quòd homo, non est persona, quia Respondeo dicendum, quòd sicut suprà dic-humana natura non est per se seorsum subsistum est (art. 10), iste terminus homo, in re-tens à divina natura, quod requirit ratio perduplicatione positus, potest accipi vel ratione sonæ.

(CONCLUSIO. Hæc propositio: Christus, secundùm quòd homo, est hypostasis vel persona, vera est, si vox homo in reduplicatione accipiatur ratione suppositi vel naturæ, cui competit esse in aliqua persona, non quidem humana, sed divina.)

(1) Quæst. 2, art. 2, ubi de unione in persona; et art. 6, de non accidentali unione; ut es qu. 4, art. 2: Utrùm assumpserit personam; et art. 5: Utrùm assumpserit hominem,

Je réponds aux arguments: 1° Il est vrai que tout homme doit nécessairement être une personne, puisque c'est là le caractère de tout être subsistant dans la nature humaine; mais c'est une chose propre à cet Lomme que nous nommons le Christ, que la personne subsistante dans sa nature mème ne provient pas des principes de cette même nature, puisque c'est là une personne éternelle. Suivant donc qu'on l'entend, on peut dire que le Christ en tant qu'homme est ou n'est pas une personne.

2° Quand en définissant la personne on l'appelle une substance individuelle, cette expression emporte l'idée d'une substance complète et subsistant en dehors de toute autre ; car autrement la main de l'homme pourroit être appelée une personne, puisque c'est là une sorte de substance individuelle. Et néanmoins, comme cette substance individuelle n'a, pour ainsi dire, d'existence que dans une autre, on ne peut pas l'appeler personne. Et il en est de même de la nature humaine dans le Christ, quoiqu'elle puisse encore là être appelée un être individuel ou particulier.

3o De même que la personne est quelque chose de complet et de subsistant dans une nature raisonnable, de même l'hypostase, le suppôt, une chose de la nature sont dans le genre de la substance quelque chose qui subsiste de soi. Par conséquent, la nature humaine dans le Christ ne constituant pas une personne en dehors de la personne du Fils de Dieu, elle n'est pas non plus dans le sens que nous venons de déterminer, une hypostase, un suppôt, une chose de la nature. Dans le sens donc où l'on ne peut pas attribuer au Christ en tant qu'homme le titre de personne, il ne faut lui attribuer non plus aucune de ces autres qualifications.

dit, mais rendue impossible, parce qu'elle est éminemment remplacée par la personne divine. Toute expression dès-lors qui tendroit à rétablir la personnalité humaine doit être soigneuse. ment écartée, comme portant atteinte à la base même du dogme de l'Incarnation, qui repose sur l'unité de la personne, de la personne même du Fils de Dieu. Or c'est évidemment là l'inconvénient que présente la proposition que l'auteur vient de discuter et de condamner.

Ad primum ergo dicendum, quòd omni ho- | individua sicut in alio existens, non potest dici mini convenit esse personam, secundùm quòd persona. Et eadem ratione nec humana natura omne subsistens in humana natura est persona. in Christo; quæ tamen potest dici individuum Sed hoc est proprium homini Christo, quòd vel singulare quoddam. persona subsistens in humana natura ejus, non Ad tertium dicendum, quòd sicut persona sit causata ex principiis humanæ naturæ, sed significat quid completum et per se subsistens sit æterna. Et ideo uno modo est persona, se- in natura rationali, ita hypostasis, supposi➡ cundùm quòd homo, alio modo non, sicut dictum et res naturæ (1) in genere substantiæ

tum est.

significant quiddam per se subsistens. Unde, Ad secundum dicendum, quòd substantia sicut humana natura non est per se persona individua quæ ponitur in definitione personæ, seorsum à pers na Filii Dei, ita etiam non est importat substantiam completam per se subsis- per se hypostasis, vel suppositum, vel res natentem separatim ab aliis; alioquin manus ho- turæ. Et ideo in sensu in quo negatur ista : minis posset dici persona, cùm sit substantia Christus, secundùm quòd homo, est perquadam individua. Quia tamen est substantia sona, oportet etiam negari omnes alias.

(1) Ut ex professo I. part., qu. 29, art. 9, explicatum est et probatum, ubi suppositum dicitur esse res naturæ, quia communi alicui naturæ supponitur.

QUESTION XVII.

De ce qui concerne l'unité du Christ quant à son être même.

C'est en général que nous avons à considérer ici ce qui concerne l'unité de l'être dans le Christ; car pour ce qui regarde soit l'unité soit la pluralité considérées d'une manière spéciale, nous avons à le déterminer suivant l'ordre des matières; ainsi nous avons déjà établi, quest. IX, que dans le Christ il y a plus d'une science, et nous aurons à établir plus tard, quest. XXXV, qu'il y a plus d'une nativité.

Nous avons donc à considérer l'unité dans le Christ: d'abord, quant à son être; puis, quant à sa volonté ; et enfin, quant à son opération

Sur l'unité du Christ quant à son être, nous avons deux questions à poser: 1° Le Christ est-il une seule chose ou deux? 2° N'y a-t-il qu'un seul être dans le Christ?

ARTICLE I.

Le Christ est-il une seule chose ou deux ?

Il paroit que le Christ n'est pas une chose, mais deux. 1o Saint Augustin dit, De Trin., 1,7: « La forme de Dieu ayant pris la forme du serviteur, l'une et l'autre de ces deux choses sont Dieu à cause de celui qui prend; l'une et l'autre sont homme à cause de celui qui est pris. » Or on ne dit l'un et l'autre que lorsqu'il y a deux êtres distincts. Donc il y a dualité dans le Christ.

2o Partout où il y a une chose et puis une autre, il est évident qu'il faut en admettre deux. Or c'est là ce qu'on peut dire du Christ, à l'exemple de saint Augustin, Enchirid., cap. 35: « Lorsque, étant dans la

QUESTIO XVII.

De pertinentibus ad unitatem in Christo quantum ad esse, in duos articulos divisa.

Deinde considerandum est de his quæ pertinent ad unitatem in Christo, in communi; nam de his quæ pertinent ad unitatem vel pluralitatem in speciali, suis locis determinandum est; sicut suprà (qu. 9) determinatum est quòd in Christo non est una tantùm scientia, et infrà (qu. 35) determinabitur quòd in Christo non est una tantùm nativitas.

Considerandum est ergo primò de unitate Christi quantum ad esse; secundò, quantum ad velle; tertiò, quantum ad operari.

Circa primum quæruntur duo: 1° Utrùm Christus sit unum vel duo. 20 Utrùm in Christo sit tantùm unum esse.

ARTICULUS I.

Utrùm Christus sit unum vel duo.

Ad primum sic proceditur (1). Videtur quòd Christus nou sit unum, sed duo. Dicit enim Augustinus in I. De Trinit. (cap. 7): « Quia forma Dei accepit formam servi, utrumque Deus propter accipientem Deum, utrumque autem homo propter acceptum hominem. » Sed utramque dici non potest nisi ubi sunt duo. Ergo Christus est duo.

2. Præterea, ubicunque est aliud et aliud, ibi sunt duo. Sed Christus est aliud et aliu dicit enim Augustinus in Enchirid. (cap. 3›, :

(1) De his etiam III, art. 6; qu. 2, art. 1; et dist. 21, qu. 1, art. 1, quæstiunc. 26; et

forme de Dieu, il a pris la forme du serviteur, ces deux choses ont été réunies dans son unité, mais celle-là à cause du Verbe et celle-ci à cause de l'homme. » Donc il y a dualité dans le Christ.

3o Dans le Christ il n'y a pas seulement l'homme, puisqu'alors le Christ ne s'élèveroit pas au-dessus de l'humanité; il y a, par conséquent, en lui quelque chose de plus; et, dès lors aussi, deux choses distinctes. Donc il y a dualité dans le Christ.

4o Le Christ est ce qu'est le Père, et de plus il est autre chose. De là résulte toujours la distinction et la dualité.

5° De même que dans le mystère de la Trinité il y a trois personnes dans une nature, de même dans le mystère de l'Incarnation il y a deux natures en une personne. Or, à raison de l'unité de nature et nonobstant la distinction des personnes, le Père et le Fils sont un, selon cette parole, Joan., X, 30: « Mon Père et moi sommes un. » Donc, nonobstant l'unité de personne et à cause de la dualité des natures, le Christ est deux.

6o D'après le Philosophe, Physic., III, 18, l'unité et la dualité sont affirmées par dénomination. Or il y a dans le Christ dualité de natures. Donc le Christ est deux.

7° Une forme accidentelle rend une chose différente; une forme substantielle fait une différente chose, comme le dit Porphyre, De diss. Or il y a dans le Christ deux natures substantielles, l'humaine et la divine. Donc il y a deux choses différentes dans le Christ; et par là même il y a dualité.

Mais le contraire résulte de ce que dit Boëce, dans son livre des deux natures : « En tant qu'une chose est, quelle qu'elle soit d'ailleurs, elle est une. >> Or le Christ est, notre foi le proclame. Donc il est un (1).

(1) « L'être et l'unité se prennent réciproquement l'un pour l'autre ; » « une chose est en

« Cùm in forma Dei esset, formam servi accepit, | secundùm illud Joan., X: « Ego et Pater unum utrumque unus; sed est aliud propter Verbum, aliud propter hominem. » Ergo Christus est duo.

3. Præterea, Christus non est tantùm homo, quia sic purus homo esset. Ergo est aliquid aliud quàm homo; et ita in Christo est aliud et aliud. Ergo Christus est duo.

sumus » Ergo, non obstante unitate personæ, propter dualitatem naturarum Christus est duo.

6. Præterea, Philosophus dicit in III. Physic., quòd unum et duo denominativè dicuntur. Sed Christus habet dualitatem naturarum. Ergo Christus est duo.

7. Præterea, sicut forma accidentalis facit 4. Præterea, Christus est aliquid quod est alterum, ita forma substantialis aliud, ut PorPater, et est aliquid quod non est Pater. Ergo phyrius dicit (cap. De differentia ). Sed in Christus est aliquid et aliquid. Ergo Chris-Christo sunt duæ naturæ substantiales, humana tus est duo.

5. Præterea, sicut in mysterio Trinitatis sunt tres personæ in una natura, ita in mysterio Incarnationis sunt duæ naturæ in una persona. Sed propter unitatem naturæ, non obstante distinctione personæ, Pater et Filius sunt unum,

scilicet et divina. Ergo Christus est aliud et aliud. Ergo Christus est duo.

Sed contra est, quod Boetius dicit in lib. De duab. naturis : « Omne quod est, in quantum est, unum est. » Sed Christum esse confitemur. Ergo Christus est unum.

Contra Gent., lib. IV, cap. 38; et de unione Verbi, art. 2, ad 2 et 7, et art. 3 et 4, per fotum, et art. 5, ad 14.

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