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gues devenaient plus légères par l'habitude, et l'affabilité, la bonté du chef pouvaient même y faire trouver une sorte de plaisir. » De ce moment, Nabis mit fréquemment ses troupes en bataille hors de la ville, dans la plaine baignée par l'Eurotas. Les satellites du tyran étaient presque toujours au centre. Pour lui, accompagné de trois cavaliers tout au plus, auxquels se joignait la plupart du temps Alexamène, il parcourait à cheval le front de l'armée, se portant d'une aile à l'autre. La droite était occupée par les Étoliens, qui servaient déjà comme auxiliaires, et par les mille qu'Alexamène avait amenés. Ce chef étolien avait pris l'habitude, tantôt de parcourir les rangs avec Nabis et quelques officiers, et de donner au tyran les avis qu'il jugeait convenables; tantôt de pousser avec son cheval jusqu'à l'aile droite où étaient ses compatriotes, puis de revenir bientôt vers le tyran, comme s'il fût allé leur donner quelques ordres nécessaires pour les manoeuvres qu'il s'agissait d'exécuter. Enfin, le jour qu'il avait résolu de mettre son dessein à exécution, après avoir accompagné le tyran durant quelques moments, il va rejoindre les siens, et dit aux cavaliers qui avaient été envoyés avec lui de l'Étolie : « Jeunes guerriers, voici l'instant d'exécuter audacieusement sous mes ordres l'entreprise confiée à votre intrépidité. Préparez vos courages et vos bras, et que chacun de vous fasse ce qu'il me verra faire. Je vous en préviens, quiconque montrerait de l'hésitation, ou nuirait à l'accomplissement de mon projet en agissant d'après sa propre volonté, ne reverrait jamais ses dieux pénates. » Ces mots les firent tous frémir d'horreur; mais ils se rappelèrent les ordres qu'ils avaient reçus avant leur départ. Le tyran s'avançait après avoir quitté l'aile gauche. Alexamène

bat. Jacentem equites confodiunt multis frustra in loricam ictibus datis, tandem in nudum corpus vul

nera pervenerunt: et, priusquam a media acie subcurreretur, exspiravit.

XXXVI. Alexamenus cum omnibus Ætolis citato gradu ad regiam occupandam pergit. Corporis custodes, quum res in oculis gereretur, pavor primo cepit: deinde, postquam abire Ætolorum agmen videre, concurrunt ad relictum tyranni corpus et spectatorum turba ex custodibus vitæ mortisque ultoribus est facta. Nec movisset se quisquam, si extemplo, positis armis, vocata in concionem multitudo fuisset, et oratio habita tempori conveniens; frequentes inde retenti in armis Ætoli sine injuria cujusquam sed, ut oportuit in consilio fraude cœpto, omnia in maturandam perniciem eorum, qui fecerant, sunt acta. Dux regia inclusus diem ac noctem in scrutandis thesauris tyranni consumsit: Ætoli, velut capta urbe, quam liberasse videri volebant, in prædam versi. Simul indignitas rei, simul contemtus, animos Lacedæmoniis ad coeundum fecit: alii dicere, exturbandos Ætolos, et libertatem, quum restitui vide

ordonne à ses cavaliers de tenir leurs lances en arrêt, et de fixer sur lui leurs regards; lui-même recueille ses esprits troublés, pour se disposer à l'exécution d'un coup si hardi. Au moment où Nabis approche, le chef étolien fond sur lui, perce le cheval et renverse le tyran. Les cavaliers ne donnent pas à celui-ci le temps de se relever, et le frappent de leurs lances; après plusieurs coups inutilement portés sur la cuirasse, ils atteignent enfin une partie sans défense, le blessent, et, avant que ses gardes, placés au centre de l'armée, aient eu le temps de venir à son secours, il expire.

XXXVI. Alexamène court avec tous ses Étoliens, pour s'emparer du palais. Les gardes du tyran, témoins du meurtre de leur maître, sont d'abord saisis d'épouvante. Voyant ensuite les Étoliens s'éloigner, ils accourent autour du cadavre abandonné, et cette troupe contemple en silence celui dont elle aurait dû défendre la vie ou venger la mort. Personne n'eût remué, si Alexamène, cessant toute démonstration hostile, eût convoqué sur-le-champ une assemblée du peuple et tenu un langage conforme aux circonstances, avec la précaution néanmoins de retenir les Étoliens sous les armes, en évitant toute espèce de violence. Mais il était juste que, dans l'exécution d'un projet perfidement conçu, tout concourût à hâter la ruine de ceux qui en étaient les auteurs. Le chef, enfermé dans le palais, passa un jour et une nuit à la recherche des trésors du tyran; et les Étoliens se mirent à piller, comme s'ils eussent été les conquérans d'une ville dont ils voulaient paraître les libérateurs. L'indignité d'une pareille conduite, et le mépris avec lequel ils se voyaient traités, donnèrent aux Lacédémoniens le courage de se rassembler. Les uns

retur, interceptam repetendam alii, ut caput agenda rei esset regii generis aliquem in speciem adsumendum. Laconicus ejus stirpis erat puer admodum, educatus cum liberis tyranni : eum in equum inponunt, et, armis adreptis, Ætolos vagos per urbem cædunt. Tum regiam invadunt ibi Alexamenum cum paucis resistentem obtruncant. Ætoli circa Chalcioecon (Minervæ est templum æreum) congregati cæduntur. Pauci, armis abjectis, pars Tegeam, pars Megalopolim perfugiunt : ibi, comprehensi a magistratibus, sub corona venierunt.

XXXVII. Philopomen, audita cæde tyranni, profectus Lacedæmonem, quum omnia turbata metu invenisset; evocatis principibus, et oratione habita, qualis habenda ab Alexameno fuerat, societati Achæorum Lacedæmonios adjunxit: eo etiam facilius, quod forte ad idem tempus A. Atilius cum quatuor et viginti quinqueremibus ad Gythium accessit. Iisdem diebus circa Chalcidem Thoas, per Euthymidam principem, pulsum opibus eorum, qui romanæ societatis erant, post T. Quinctii legatorumque adventum, et Herodorum Cianum mercatorem, sed potentem Chalcide propter divitias, præparatis ad proditionem iis, qui Euthymidæ factionis erant, nequaquam eamdem fortunam, qua Demetrias per Eurylochum occupata erat, habuit. Euthymidas ab

s'écrient qu'il faut chasser les Étoliens, et ressaisir la liberté qui leur était ravie au moment même où elle semblait leur être rendue; les autres, pour donner un chef à leur entreprise, proposent de se rallier à quelqu'un de la famille royale. Il restait encore un jeune Lacédémonien de cette famille, que le tyran faisait élever avec ses enfans; on le met sur un cheval, on prend les armes, et l'on massacre les Étoliens dispersés dans la ville. Bientôt le palais est forcé; Alexamène s'y met en défense, et y est égorgé avec le peu de monde qui l'accompagnait. Le reste des Étoliens se rassemble autour du temple d'airain de Minerve, et y est taillé en pièces. Un petit nombre d'entre eux jettent leurs armes et s'enfuient, les uns vers Tégée, les autres vers Mégalopolis. Ils y sont arrêtés par ordre des magistrats, et vendus comme esclaves.

XXXVII. Informé du meurtre du tyran, Philopœmen se rend à Lacédémone, qu'il trouve plongée dans le désordre et la consternation. Il convoque les principaux citoyens, leur tient le langage qu'Alexamène aurait dû leur tenir, et réunit les Lacédémoniens à la ligue Achéenne. Cette réunion fut d'autant plus facile, qu'à peu près vers cette époque A. Atilius parut à la hauteur de Gythium avec vingt-quatre quinquérèmes. Durant ce temps, Thoas faisait contre Chalcis une pareille tentative, secondé par Euthymidas, un des principaux habitans, que ceux du parti des Romains avaient chassé après l'arrivée de T. Quinctius et des ambassadeurs, et par Hérodore de Ciane, marchand à qui ses richesses donnaient un grand crédit dans la ville; mais, malgré les mesures prises par ceux de la faction d'Euthymidas, Thoas ne réussit pas à se rendre maître de Chalcis, comme Dioclès s'était emparé de Démétriade au moyen

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