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mement avantageux pour tous les habitans de la Grèce et de l'Asie qu'Antiochus eût pu intervenir dans leurs affaires, tandis que celles de Philippe étaient en bon état. Chacun jouirait encore de ce qui lui appartient, et tout ne passerait pas sous la domination arbitraire des Romains. » Puis il ajouta : « Présentement même, pour peu que vous mettiez de constance dans vos résolutions, il est encore possible à Antiochus, avec l'aide des dieux et le secours des Étoliens, de rendre à la Grèce, tout abaissée qu'elle est, son ancienne dignité. Toutefois cette révolution ne peut s'opérer qu'au moyen d'une liberté qui se maintient par ses propres forces, sans dépendre d'une volonté étrangère. » Les Athéniens, qui obtinrent immédiatement après l'ambassadeur du roi la permission de dire ce qu'ils voudraient, se bornèrent, sans parler aucunement d'Antiochus, à rappeler aux Étoliens leur alliance avec Rome, et les obligations que la Grèce entière avait à T. Quinctius. Ils les invitèrent « à ne pas perdre, , par une démarche inconsidérée, tout le fruit de cette alliance. Les résolutions promptes et hardies avaient quelque chose de séduisant au premier aspect; mais l'exécution en était difficile, et le résultat souvent déplorable. Les ambassadeurs romains, au nombre desquels se trouvait T. Quinctius, n'étaient pas éloignés. Tandis qu'il n'y avait encore aucune rupture, il valait mieux discuter avec eux leurs prétentions et leurs griefs, que d'entraîner l'Asie et l'Europe dans une guerre funeste. »

XXXIII. La multitude, avide de nouveauté, était toute dévouée à Antiochus, et ne voulait pas même qu'on admît les Romains dans l'assemblée; mais les principaux, surtout les plus âgés, eurent le crédit de leur faire donner audience. En conséquence de ce décret,

nienses quum retulissent, eundum in Ætoliam Quinctio visum est. Aut enim moturum aliquid, aut omnes homines testes fore, penes Ætolos belli culpam esse : Romanos justa ac prope necessaria sumturos arma. Postquam ventum est eo, Quinctius in concilio, orsus a principio societatis Ætolorum cum Romanis, et quoties ab iis fides mota fœderis esset, pauca de jure civitatium, de quibus ambigeretur, disseruit. « Si quid tamen æqui se habere arbitrarentur, quanto esse satius Romam mittere legatos, seu disceptare, seu rogare senatum mallent; quam populum romanum cum Antiocho, lanistis Ætolis, non sine motu magno generis humani, et pernicie Græciæ dimicare? nec ullos prius cladem ejus belli sensuros, quam qui movissent. » Hæc nequidquam velut vaticinatus Romanus. Thoas deinde ceterique factionis ejusdem cum adsensu omnium auditi, pervicerunt, ut, ne dilato quidem concilio, et absentibus Romanis, decretum fieret, quo arcesseretur Antiochus ad liberandam Græciam, disceptatumque inter Ætolos et Romanos. Huic tam superbo decreto addidit propriam contumeliam Damocritus prætor eorum : nam quum id ipsum decretum posceret eum Quinctius, non veritus majestatem viri, «< aliud in præsentia, quod magis instaret, prævertendum sibi esse, dixit: decretum responsumque brevi in Italia, castris super ripam Tibe

qui fut apporté par les Athéniens, Quinctius crut devoir se rendre en Étolie, ou pour opérer quelque heureux changement dans les esprits, ou pour prouver à tous les peuples de la Grèce que la guerre venait uniquement des Étoliens, et que, du côté des Romains, les hostilités étaient une mesure dictée par la justice, et presque par la nécessité. Lorsqu'il y fut arrivé avec ses collègues, il débuta dans l'assemblée par reprendre dès son origine l'alliance des Étoliens avec les Romains, rappela les diverses atteintes portées par les premiers à la foi des traités, et, après quelques mots relativement aux villes. qui faisaient le sujet de la contestation, il ajouta : << Si vous vous figurez cependant avoir le bon droit de votre côté, ne serait-il pas infiniment plus sage d'envoyer des ambassadeurs à Rome, soit pour y débattre vos intérêts, soit pour solliciter une décision du sénat, que de jouer le rôle de chefs de gladiateurs, en engageant le peuple romain et Antiochus dans une lutte qui ne peut manquer d'ébranler fortement toutes les nations, et d'entraîner la ruine de la Grèce? Au reste, les instigateurs de cette guerre seront victimes les premiers de ses suites funestes. » Cette espèce de prédiction de Quinctius ne produisit aucun effet. Thoas prit ensuite la parole, et fut écouté, lui et ceux de sa faction, avec une approbation unanime; ils emportèrent séance tenante, et sans qu'on attendît même le départ des Romains, le décret qui invitait Antiochus à venir délivrer la Grèce, et décider la querelle entre les Étoliens et le peuple romain. A ce décret si arrogant, Damocrite, préteur de la nation, joiguit un trait d'insolence personnel à Quinctius. Comme celui-ci lui en demandait communication, il lui répondit, sans égard pour un homme si digne de respect : « Que,

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ris positis, daturum : » tantus furor illo tempore gentem Ætolorum, tantusque magistratus eorum cepit.

XXXIV. Quinctius legatique Corinthum redierunt : inde, ut quæque de Antiocho, nihil per se ipsi moturi, et sedentes exspectare adventum viderentur regis, concilium quidem universæ gentis post dimissos Romanos non habuerunt : per apocletos autem (ita vocant sanctius consilium ex delectis constat viris) id agitabant, quonam modo res in Græcia novarentur, Inter omnes constabat, in civitatibus principes, optimum quemque, romanæ societatis esse, et præsenti statu gaudere: multitudinem, et quorum res non ex sententia ipsorum essent, omnia novare velle. Ætoli consilium uno die spei quoque non audacis modo, sed etiam impudentis, ceperunt, Demetriadem, Chalcidem, et Lacedæmonem occupandi. Singuli in singulas missi sunt principes; Thoas Chalcidem, Alexamenus Lacedæmonem, Diocles Demetriadem. Hunc exsul Eurylochus, de cujus fuga caussaque fugæ ante dictum est, quia reditus in patriam nulla spes alia erat, adjuvit. Literis Eurylochi admoniti propinqui amicique, et qui ejusdem factionis erant, liberos et conjugem ejus cum sordida veste, tenentes velamenta supplicum, concionem frequentem adire jubent, singu

pour l'instant, il avait à s'occuper d'affaires plus pressées; mais que dans peu il lui remettrait le décret et sa réponse, en Italie, quand il serait campé sur les bords mêmes du Tibre. » Tel était l'esprit de vertige qui tourmentait alors la nation étolienne, et même ses magistrats.

XXXIV. Quinctius et les autres ambassadeurs s'en retournèrent à Corinthe. Après leur départ, les Etoliens, pour sembler attendre dans l'inaction l'arrivée d'Antiochus, comme s'ils ne pouvaient rien par eux-mêmes et sans ce roi, ne convoquèrent point d'assemblée générale; mais, par le moyen d'un conseil secret, composé des principaux de la nation, ils firent mouvoir toutes sortes de ressorts pour susciter des troubles dans la Grèce. Il était généralement reconnu que, dans chaque république, les chefs et les meilleurs citoyens tenaient beaucoup à l'alliance des Romains et à l'état présent des choses; mais que la multitude et les mécontens désiraient un changement complet. Les Etoliens formèrent donc le projet audacieux, et même téméraire, de s'emparer en un seul jour de Démétriade, de Chalcis et de Lacédémone. Trois de leurs chefs furent envoyés vers chacune de ces villes : Thoas, vers Chalcis ; Alexamène, vers Lacédémone; et Dioclès, vers Démétriade. Celui-ci fut secondé par Euryloque, qui ne voyait pas d'autre moyen de rentrer dans sa patrie, dont il s'était banni par des motifs exposés précédemment. Avertis par ses lettres, ses proches, ses amis et ses partisans font paraître, dans une assemblée nombreuse, ses enfans et sa femme en habits de deuil, et avec les attributs des supplians, pour y conjurer chaque citoyen en particulier et tout le peuple en général, de ne pas laisser vieillir dans l'exil un compatriote innocent, contre lequel il n'y

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