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toutes choses contribuent au bien de ceux qui aiment Dieu.

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Je dis qu'il est bien facile d'aimer l'EtreSuprême, puisqu'il réunit à un degré infini toutes les qualités aimables, tout ce qui est bon et parfait en tout genre. Il n'y a qu'à chercher à le connoître, et c'est à cela que vous devez vous appliquer, tant par de bonnes lectures que par vos réflexions. Prenez l'habitude d'apprendre quelques passages ou des psaumes, cela fait un fonds dont vous sentirez toute l'utilité dans les momens où ce secours vous sera le plus précieux; rien ne facilite plus une élévation de l'ame que ces morceaux-là, où l'on retrouve toujours quelque chose qui va à toutes les situations de la vie.

Les devoirs envers notre prochain sont très-importans, puisque l'Etre-Suprême nous a créés pour vivre en société avec nos semblables. Il a même voulu nous rendre dépendans les uns des autres, afin de nous engager à plus d'attentions, à plus d'égards, et pour mieux nous faire comprendre jusqu'où nous devons pousser ce désir de leur

être utile; il nous dit: Faites aux autres ce que vous voudriez qu'ils fissent pour vous. N'admirez vous pas celle manière simple et énergique de votre Sauveur, qui en si peu de paroles sait nous prescrire une foule de devoirs? Il sait en même temps les mettre à la portée de tous, et nous en faire sentir l'avantage, en nous faisant juger par nous-mêmes de l'intérêt que nous devons porter à notre prochain.

Devant vivre avec nos semblables, la religion nous fait un devoir de les rendre heureux, et nous fait trouver par-là la manière la plus sûre de l'être nous-mêmes.

Cherchez à acquérir un esprit de bienveillance, de charité chrétienne, et par ce moyen vous jugerez vos frères comme en les voyant au travers d'un voile, qui adoucira toutes les nuances fâcheuses; vous les verrez ainsi bien plus réellement tels qu'ils sont, que ceux qui les regardent avec un esprit de malignité qui augmente tous leurs défauts. Vous gagnerez plus que vos frères à cet esprit de charité; on vous en aimera généralement davantage, et l'on sera moins

porté à jeter la pierre contre vous ; vous vous attirerez par-là un certain respect qui en imposera à ceux même qui sont le plus enclins à la médisance. L'Ecriture nous recommande d'aimer notre prochain comme nous-mêmes : ce mot d'aimer dit tout; l'aimer comme nousmêmes c'est l'aimer avec indulgence, avec cet ́esprit de bienveillance que je vous demande comme essentiel à votre propre bonheur. Quand on l'a, on est plus disposé à jouir des plaisirs de la société; tout se présente à nous sous un jour favorable, qui-met l'ame dans une situation agréable; c'est un bien plus réel, peut-être, que vous ne le supposeż: cet état aide à faciliter nos entretiens avec l'Etre-Suprême; on est plus digne de lui, par conséquent on en est plus près ; c'est toujours à quoi il faut travailler, et c'est la plus sûre manière de réussir à trouver ce bonheur que je voudrois vous faire acquérir en vous portant à faire les sacrifices qu'il exige. Que personne ne cherche son avantage particulier, mais que chacun cherche aussi ce qui convient aux autres. J'aurois encore bien des choses à dire sur nos de

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voirs envers le prochain, mais elles se trouveront dans d'autres lettres, en parlant de nos devoirs en général.

Passons à nos devoirs envers nous-mêmes; Vous en comprendrez aisément toute l'importance c'est d'eux que dépendent tous les autres, puisque le premier est de nous instruire à fond des préceptes de notre sublime religion, qui nous entraîne avec tant de force à tout ce qui est bien.

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Nous devons chercher à nous perfectionner moralement. Pour cela il ne faut pas supposer notre éducation religieuse finie, parce que nous avons été admis à la table du Seigneur, après un examen et des études suivies ; ce sont les préparatifs nécessaires que nos parens et nos pasteurs posent comme des fondemens indispensables ; c'est leur devoir plutôt que le nôtre; mais c'est à ce moment surtout que doit commencer l'éducation que nous devons nous donner à nous-mêmes, éducation qui ne doit finir qu'avec notre existence; nous pouvons toujours acquérir, nous sommes foibles, nous avons toujours besoin de lutter, et par con

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séquent nous avons toujours des victoires à remporter, ce qui doit nous faire sentir l'importance de puiser dans la religion les principes qui nous donnent la force de remporter ces victoires.

Si je vous demandois, mon Adèle, à vous ou à tout autre jeune personne : Avez-vous l'intention, la volonté de vous perfectionner? Cette question causeroit votre indignation par l'espèce de doute qu'elle supposeroit. Vous me diriez toutes: oui, oui, de grand cœur ; et moi je vous dis que ce n'est que par l'intention que vous péchez, que vous ne le voulez pas, que vous êtes de mauvaise foi avec vous-mêmes, car ce n'est pas le vouloir que de le vouloir mal ou foiblement: avec une volonté bien ferme, on surmonte tous les obstacles; c'est ce qu'on fait pour les choses qui tiennent uniquement à cette vie, et qu'on désire avec cette ardeur que nous mettons à tout ce qui flatte nos passions. Ce qui nuit aussi quelquefois à votre perfectionnement, c'est un trop grand zèle, ou, pour parler plus juste, un zèle mal dirige, mal entendu; vous voulez trop vous

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