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L'INVENTION DE LA SAINTE CROIX.

Le 3. Mai.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Dicu, qui en la merveilleufe Invention de la fainte Croix, avez renouvellé les miracles de votre Paffion accordez-nous, s'il vous plaît, que par le prix de cet arbre de vie nous obtenions les fuffrages qui nous procurent la vie éternelle : qui vivez, &c. L'EPITRE. Leçon tirée de l'Epître du Bienheureux Paul Apôtre, aux Philippiens. Chap. 2..

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Es Freres; entrez pour cela dans les mêmes fentimens qu'a eu Jefus-Chrift lui qui étant l'image de Dieu, n'a point crû que d'être égal à Dieu; ce fut pour lui une ufurpation: qui cependant s'eft anéanti lui-même, prenant la figure d'efclave

s'étant fait femblable aux hommes, & s'étant trouvé dans la condition de l'homme.. Il s'eft abaiffé lui-même, ayant été obéiffant jufqu'à mourir, & à mourir fur la Croix. C'est cela auffi que Dieu l'a élevé, & lui a donné un nom

pour

qui eft au-deffus de tout nom afin qu'au nom de Jefus tout ce qu'il y a dans le Ciel, fur la terre, & dans les enfers fléchiffe le genoüil; & que toute langue confeffe que le Seigneur Jefus-Chrift eft dans la gloire de Dieu

le Pere.

L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon Saint Jean. Chap. 3.

N ce tems-là : un des Pharifiens

E nommé Nicodeme, homme confi derable parmi les Juifs, alla trouver Jefus la nuit, & lui dit : Maître, nous fçavons que vous êtes envoïé de Dieu pour enfeigner. Car nul ne peut faire ces miracles que vous faites, fi Dieu n'eft avec lui. Jefus lui répondit: en verité, en verité je vous le dis nul ne peut voir le Royaume de Dieu, s'il ne naît une feconde fois. Nicodéme lui dit : comment un homme qui est vieux peut-il naître ? eft-ce qu'il peut rentrer dans le ventre de fa mere, & naître tout de nouveau ? en verité, en verité, je vous le dis, repartit Jefus : nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu, s'il ne renaît de l'eau, & de L'Efprit-faint. Ce qui eft né de la chair

:

eft chair, & ce qui eft né de l'Efprit eft efprit. Ne foyez pas furpris de ce que je vous ai dit il faut que vous naiffiez une feconde fois. L'efprit fouffle où il lui plaît, & vous entendés le fon, mais vous ne fçavez d'où il vient, ni où il va. Il en eft ainfi de quiconque eft né de l'Efprit. Nicodéme lui répondit comment cela fe peut-il faire? quoi: lui dit Jefus, vous êtes Docteur en Ifraël, & vous ne fçavez pas cela? en verité, en verité je vous le dis nous parlons de ce que nous fçavons, & nous rendons témoignage de ce que nous avons vû : & vous ne recevrez point notre témoignage. Si vous ne me croyés pas lorfque je vous parle le langage de la terre, comment me croirez-vous quand je vous parlerai le langage du Ciel? perfonne n'eft monté au Ciel que celui qui eft defcendu du Ciel, c'est-à-dire, le Fils de l'homme qui eft au Ciel. Et comme Moïfe éleva en haut le ferpent dans le defert, il faut que le Fils de l'homme foit élevé de la même maniere, afin que tout homme qui croît en lui ne periffe point, mais qu'il ait la vie éternelle.

1o.

C

PRATIQUES DE PIETE'. E n'eft pas la rareté des croix durant cette vie, qui leur donne le prix; rien n'est plus commun dans toutes les conditions, & dans tous les états. Il est étonnant que l'abondance ne nous ait pas appris à en faire un bon ufage; le malheur eft que nous ne connoiifons pas le merite de cet excellent remede de nos paffions. Quelle perte n'avez-vous pas fait jufqu'ici, pour n'avoir pas fçû mettre à profit vos adverfitez, & les traverses de cette vie. Connoissez-en aujourd'hui le prix & le merite; vous avez dans votre propre fonds de quoi vous enrichir; ne reconnoiffez durant cette vie de veritable mal que le peché: pour tout ce qu'on appelle adverfitez, malheurs, pertes, difgraces, regardez tout cela d'un œil chrétien; faites-en tout le cas que vous devez; parlen-en comme d'un préfent du Ciel, comme d'une faveur infigne? foyez fûr que cette croix vous étoit neceffaire, que fans eile votre falut étoit en danger, & qu'à l'heure de la mort, & durant toute l'éternité même vous regarderez cette affliction, cette perte de biens, cette maladie, cette

difgrace comme une grace à laquelle étoit attachée votre prédeftination. Le tems de votre profperité n'eft pas le plus heureux de votre vie. Dieu ne fçauroit nos traiter avec plus de bonté, qu'en nous traitant comme Jefus-Chrift fon Fils bien-aimé, & comme il a traité tous les Saints ce n'eft point ici une pratique de dévotion arbitraire ; c'eft une des plus importantes pratiques de Religion.

2o. Rien n'eft plus ordinaire parmi les Chrétiens que de faire le figne de la Croix, rien n'eft plus falutaire, & rien cependant qu'on faffe avec moins de fruit, parce qu'il n'eft rien qu'on faffe avec moins de dévotion & de refpect: :ce figne refpectable que les Apôtres inftruits par Jefus-Chrift ont inftitué pour nous remettre dans l'efprit les principaux myfteres de notre Foi, pour faire voir aux autres que nous les croyons; car le figne de la Croix est une profeffion de foi abregée; pour attirer enfin le fecours de Dieu, & fa bénédiction par les merites de JefusChrift mort en Croix. Ne manquez pas à l'exemple des premiers Chrétiens de faire le figne de la Croix au commen

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