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jour. Le Pere vit que c'étoit l'heure même où Jefus lui avoit dit : votre fils eft guéri: & il crut lui & toute fa mai• fon.

PRATIQUES DE PIETE'.

1°. Le Sage, parce que ce font plû

Es défirs tuent les pareffeux, dit

tôt des défirs imaginaires que véritables; on s'imagine de vouloir ce qu'on connoît être bon & néceffaire ; mais réellement on ne le veut pas, puifqu'on ne veut rien faire pour l'acquerir. Prenez garde qu'il n'en foit de même de ces défirs infructueux, que vous avez dans vos méditations & vos lectures. Les défirs réels & efficaces nourrissent l'ame, parce qu'ils font la fource des bonnes œuvres; mais ces défirs imaginaires & paffagers la tuent, parce que l'amufant de mille projets de converfion, tous plus inutiles, ils font caufe, pour ainfi dire, qu'elle meurt de faim. C'eft en ce fens que l'on dit que l'Enfer eft plein de bons défirs. Ne vous contentez pas de dire cela eft vrai, rien de plus convainquant, rien de plus ordinaire examinez férieusement à quoi votre coeur tient; & fi vous avez véritablement renoncé à tout ce que

vous poffedez dans le fens que JefusChritt Fentend & l'exige indifpenfablement de tous ceux qui veulent être fes Difciples, c'est-à-dire, fi vous êtes dans la difpofition de facrifier tout ce que vous avez de plus précieux, & de plus cher dans le monde, plûtot que de déplaire à Dieu. L'efprit en ceci comme en bien d'autres chofes, eft fouvent la dupe du coeur; on fe flate de ne tenir à nul bien créé ; & l'on eft efclave. La peine qu'on a de payer ces ouvriers, ou ces domeftiques; de faire ces reftitutions, ou d'acquitter ces legs pieux, de faire des aumônes, ne prou ve pas un grand détachement. Ne prenez pas le change. Faites aujourd'hui fans délai ce que vous devriez déja avoir fait il y a long-tems. Les perfonnes religieufes font obligées à un grand dépouillement ; il ne fuffit pas qu'il foit fimplement affectueux; il doit être réel. Retranchez aujourd'hui même tout ce qui doit un jour allarmer votre confcience, & vous faire votre procès.

2o. Le détail doit toujours accompa gner les pratiques morales. Il n'eft plus poffible qu'il n'y ait bien du fuperflu

dans tout cet étalage de parures. Retranchez aujourd'hui quelques-uns de ces piéces inutiles, ou du moins peu nécessaires; la modestie chrétienne en trouve bien de fuperfluës, n'attendez pas qu'un revers de fortune, que l'âge ou la mort même vous en dépouillent; faites ce petit facrifice de bonne grace. Peu de perfonnes qui ne trouvent aujourd'hui quelque chofe à retrancher, ou à réformer s'ils veulent fe rendre dociles à la grace. Si donc vous entendez aujourd'hui la voix de Dieu, obéissez-lui fidélement, & n'endurciffez point vos cœurs, en réfufant, ou renvoyant à un autre jour, ce que Dieu vous infpire de faire aujourd'hui (a) Quel regret pour ceux qui ayant lû ceci, n'en auront tiré aucun fruit.

LE VINGT-UNIE'ME DIMANCHE D'APRE'S LA PENTECOTE. L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Eigneur, gardez vos ferviteurs par une affiftance continuelle de votre bonté, afin qu'ils foient délivrez de tous les manx, fous votre protection (a) Pfalm. 94.

Seigneur, vos

tout-puissante; & qu'ils ne cherchent que votre gloire dans leurs faintes actions. Par notre Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée de l'Epître de l'Apôtre faint Paul aux Ephefiens. Chap. 6.

MEs Freres : fortifiez-vous par le

Seigneur, & par fa vertu toutepuiffante. Revêtez-vous des armes de Dieu, afin de pouvoir être en garde contre les embuches du demon; car ce n'eft pas contre la chair & le fang que nous avons à combattre, mais contre les principautés & les puiffances; contre les maîtres de ce monde, de ce lieu de tenebres; contre les malins efprits qui font dans l'air. C'eft pourquoi prenez les armes de Dieu, afin de pouvoir refifter dans le tems fâcheux, & vous foûtenir, étant pourvûs de tout. Tenez-vous donc en état, ayant la verité pour ceinture autour de vos reins, & la juftice pour cuiraffe; ayant auffi la chauffure aux pieds, pour être tout prêts à aller prêcher l'Evangile de la paix prenant en toute rencontre le bouclier de la foi, par le moyen duquel vous puiffiez éteindre tous les

:

traits ardens du malin efprit. Prenez de plus le cafque du falut, & le glaive de l'efprit, ce qu'eft la parole de Dieu. L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon Saint Matthieu. Chap. 18.

E

N ce tems-là, Jefus dit à fes Dif

ciples cette parabole : le Royaume des Cieux eft femblable à un Roi qui voulût fe faire rendre compte par fes ferviteurs. Quand il eut commencé à fe faire rendre compte, on lui préfenta un ferviteur, qui lui devoit dix mille talens. Or comme il n'avoit pas de quoi payer, le maître ordonna qu'on le vendit avec fa femme, fes enfans, & tout fon bien ; & que la dette fût payée. Le ferviteur fe jettant à fes pieds, le fupplioit, & lui difoit : donnez-moi du tems, & je vous payerai tout.. Alors le maître de ce ferviteur en ayant pitié le laiffa aller, & luiremit fa dette. Mais quand le ferviteur fut forti, il rencontra un de ceux qui fervoient avec lui, lequel lui devoit cent deniers d'argent ; & le tenant à la gorge, il l'étrangloit, en difant: payemoi ce que tu me dois. Celui-ci je jettant à fes pieds, le fupplioit, & lui di

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