2. Dieu nous montre fon amour

par fes bienfaits: prouvons-lui le notre par nos bonnes œuvres, & pour ainfi dire, par notre fervice. Si vous avez reçû le Saint-Esprit, vous ferez embrafez du feu du divin amour, & votre amour fe manifeftera par vos œuvres; ayez la confolation de voir que vous aimez Dieu en aimant les pauvres. Viftez durant ces Fêtes, les pauvres dans les Hôpitaux, & dans les prifons; Dieu nous a comblez de fes dons, en nous donnant fon Efprit Saint, faites vos largeffes aux pauvres. Gardez-vous bien de paffer ces Fêtes dans des parties de plaifir, ou à la campagne; c'est l'efprit du monde, c'eft le demon qui a introduit ces abus irréligieux & crians, d'aller paffer à la campagne les Fêtes de la Pentecôte, pour rendre inutiles, pour étouffer les dons du Saint-Efprit, que nous pourrions avoir reçûs dans cette grande folemnité. Paffez ces trois jours à la ville, dans la priere, & dans les exercices des bonnes oeuvres. Affiftez aux Offices de l'Eglife, & que votre devotion foit une preuve que vous avez reçû l'Esprit-Saint.

LA TROISIEME FETE DE LA

PENTECOTE.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Ous vous fupplions, Seigneur,

Nde nous affifter fans ceffe, par la vertu de votre Efprit-faint, afin que purifiant par fa miféricorde les tâches invifibles de nos coeurs, il nous déli-vre encore de tous les maux de cette vie. Par notre, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée des Actes des Apôtres. Chap. 8.

Ectoient à Jerufalem, ayant appris N ces jours-là, les Apôtres qui que Samarie avoit reçû la parole de Dieu > ils leur envoyerent Pierre & Jean, qui étant venus, prierent pour ces Samaritains afin qu'ils reçuffent le Saint-Efprit; car il n'étoit point en core defcendu fur aucun d'eux : mais ils avoient feulement été baptifez au nom du Seigneur Jefus. Alors ils leur impofoient les mains, & ceux-ci recevoient le Saint-Efprit.

L'EVANGILE La fuite du faint Evangile felon Saint Jean. Chap. 10.

EN

N ce tems-là; Jefus dit aux Pharifiens en verité, en verité je vous le dis: celui qui n'entre point par la porte dans la bergerie, & qui y monte par un autre endroit, eft un larron & un voleur; mais celui qui entre par la porte eft le Pasteur des brebis. C'eft à lui que le portier ouvre, & les brebis entendent fa voix. Il appelle fes propres brebis chacune par leur nom, & les fait fortir. Et quand il a fait fortir fes propres brebis, il marche devant elles, & les brebis le fuivent, parce qu'elles connoiffent fa voix. Pour le Pafteur qui n'eft pas le leur, elles ne le fuivent point; mais elles s'enfuyent de lui, parce qu'elles ne connoiffent pas la voix de ceux qui ne font point leurs Pafteurs. Jefus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent point ce qu'il leur difoit. C'eft pourquoi il leur ajouta : en verité, en verité je vous le dis, je fuis la porte de la bergerie. Tous ceux qui font venus font des larrons, & des voleurs, & les brebis ne les ont pas écoutez. Je

fuis la porte, fi quelqu'un entre par

moi il fe fauvera; il entrerà, il fortira, & il trouvera des pâturages. Le larron ne vient que pour voler, pour égorger & pour faire du dégat; mais moi je fuis venu afin qu'elles ayent la vie, & qu'elles l'ayent plus abondam

ment.

2°

PRATIQUES DE PIETE" N s'imagine que tout est fait, quand on s'eft abftenu de toute ouvre fervile durant les Fêtes. Ce n'eft là que la moindre de nos obligations. Nous avons manqué au principal de nos devoirs, lorfque ces grandes folemnitez ne produifent en nous qu'une ceffation de travail. Ne paffez point celle de la Pentecôte, fans avoir part aux dons du Saint-Efprit, fur tout au don du confeil, de ferveur, de courage & de force: Muniffez-vous contre les artifices du demon dans ces tems de relâche

ment. Et ayez foin que bien loin de voir finir avec les Fêtes, votre devotion, elle devienne tous les jours plus genereufe, & plus fervente. Et foyez en garde plus que jamais contre les

tentations.

2o. Le demon n'oublie rien après les plus grandes folemnitez de l'Eglife,

pour nous en faire perdre tout le fruit. Prenez aujourd'hui une ferme resolution d'être plus réligieux & plus devot que vous n'avez été avant ces Fêtes. Les premieres occafions font toujours critiques. Declarez-vous d'abord pour la vertu. Tout menagement avec l'efprit du monde eft pernicieux à l'ame. Toute cette Octave eft une Fête continuće, reglez dès ce jour tous vos exercices de réligion, & foyez-y trèsexact. Ne manquez pas tous les jours de vifiter le foir le très-faint Sacrement, & d'ý dire les Litanies de la Sainte Vierge, & le Veni Creator.

DE LA FETE DE LA TRE'S SAINTE TRINITE'.

L'Oraison qu'on dit à la Meffe de ce jour. Dieu tout-puiffant & éternel, qui

avez fait connoître à vos ferviteurs, par la lumiere de votre foi, la gloire de l'éternelle Trinité & adorer dans elle l'unité de votre nature fouveraine, rendez-nous fermes dans cette même foi, afin que nous demeurions inébranlables dans tous les maux & les accidens du monde. Par notre Seigneur, &c.