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dit-il, qu'après avoir prêché aux au tres, je ne devienne reprouvé moimême ; & des perfonnes chargées de pechez nourriffent leurs paflions dans les plaifirs, flattent leurs corps, fremiffent au feul nom de mortification, fe pâme à la vue d'un inftrument de pénitence: mon Dieu, que cela prouve bien le petit nombre des Elus ! fi dans ces affemblées mondaines où tout bril le, où l'on ne parle que de plaifirs, on s'avifoit de parler des cilices ou de pareilles aufteritez, on feroit rire: mais à la mort, l'horreur qu'on aura eu de ces pénitences, ne fera-t-elle point gemir & pleurer ? dans quelque état que vous foyez, vous avez befoin de mâter votre chair par des aufteritez. Sçachez d'un Directeur fage & zelé celles qui vous conviennent; n'écoutez point une féduifante délicateffe, qui en nous perfuadant que ces pénitences ne font point propres pour nous, prouveroit par là que nous fommes peu propres pour le Ciel. N'en pratiquez point cependant, quelque legeres qu elle foient, fans confeil, & fans permiffion; l'indifcretion dans la ferveur peut être auffi nuifible, que la lâcheté dans une

vie tiéde. Quand on fuit un bon guide, on ne s'égare point.

2% Si votre délicateffe s'allarme par cette partique, animez-vous par cette réflexion que faifoit faint Auguftin pour vaincre fa lâcheté : pourquoi avec le fecours de la grace ne pourrai-je pas faire, ce qu'ont fait, & font encore tous les jours tant de perfonnes de mon âge, de mon fexe, & de ma condition; ce que fait mon frere dans l'état religieux; ce que pratique ma foeur dans le monaftere? par quel titre, par quel privilege en ferai-je exempt? Eff-ce parce qu'ils font plus innocens, plus faints que je ne fuis? c'eft pour cela même que je dois moins me difpenfer de ces pénitences. Commencez toujours par obferver avec plus de régularité. les jeûnes de l'Eglife, & les abftinen ces qu'elle preferit: mais n'en demeu rez pas là; ajoûtez encore certaines petites aufteritez. Rien ne contribue tant à affoiblir, à dompter les paffions, & rien ne confole tant à la fin de la vie.

LE JEUDI DE LA SEMAINE SAINTE.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Dieu, de qui Judas a reçû la punition de fon peché, & le larron la récompenfe de fa confeffion : faitesnous reffentir l'effet de votre miféricorde; afin que comme notre Seigneur Jefus-Chrift a traité dans fa Paffion l'un & l'autre felon kur merite, il détruife ce que nous avons du vieil homme, & nous. faffe la grace d'avoir part à fa réfurrection glorieufe, lui qui étant Dieu vit & regne, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée de la premiere lettre de l'Apôtre faint Paul aux Corinthiens. Chap. 11.

que

Es Freres, de la maniere fe MFont vos font vos assemblées, ce n'est plus manger la Céne du Seigneur. Car chacun fe met d'abord à manger ce qu'il a pour fouper tellement que l'un fouffre la faim, & que l'autre fait des excès. Eft-ce que vous n'avez pas des maifons pour manger & pour boire: ou que vous méprifez l'Eglife de Dieu, & que vous prétendez donner de la con

fufion à ceux qui n'ont rien? que vous dirai-je ? que je vous loue? non, en cela je ne vous loue point. Car j'ai apris du Seigneur ce que je vous ai aufli enfeigné, , que le Seigneur Jefus, la nuit même qu'il fut livré, prit du pain, & que rendant des actions de graces, it le rompit, & il dit: prenez & mangez; ceci eft mon corps qui fera livré pour vous faites ceci en memoire de moi. De même après fouper il prit la coupe, & il dit: cette coupe eft le Tefta: ment nouveau par mon fang: faites ceci en memoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mángerez de ce pain, & que vous boirez de cette coupe, vous annoncerez la mort du Seigneur ; jufqu'à ce qu'il vienne. Quiconque donc mangera de ce pain ou boira cette coupe indignement, fera coupable de crime contre le corps, & le fang de Jefus-Chrift. Mais que l'homme s'examiné foi-même à fonds, & qu'après cela il mange de ce pain, & boive de cette coupe; car celui qui mange, & boit indignement, mange & boit fa condamnation, faute de difcerner le corps du Seigneur ; c'est pour pour cela qu'il

y a beaucoup de malades, & d'infirmes, & qu'il en meurt beaucoup. Que fi nous nous jugions nous-mêmes, fans doute nous ne ferions pas jugez. Mais en même-tems que nous fommes ainfi jugez, le Seigneur nous châtie, afin que nous ne foyons point condamnez avec ce monde.

L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon faint Jean. Chap. 13. A Vant la Fête de Pâque, Jefus fça

chant que fon tems étoit venu pour paffer de ce monde à fon Pere; comme il avoit aimé les fiens,qui étoient dans le monde, ils les aima jufqu'à la fin. Et après le fouper, le démon ayant infpiré à Judas, fils de Simon l'Ifcariote, de livrer Jefus ; lui qui fçavoit que tout lui avoit été mis entre les mains par fon Pere, qu'il étoit venu de Dieu, & qu'il retournoit à Dieu : fe leve de table, quitte fes vêtemens, & prend un linge qu'il met devant lui. Il verfe enfuite de l'eau dans un bassin, & il commence à laver les pieds de fes Difciples, qu'il effuye avec le linge qu'il avoit devant lui. Il vint donc à Simon Pierre. Mais Pierre lui dit:

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