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qu'elle ne foit fi fenfible. On a une douleur fouveraine quand on eft plus faché d'avoir offenfé Dieu, que d'avoir perdu ce qu'on avoit de plus cher au inonde, & qu'on préfere Dieu à tout. On a une douleur univerfelle, quand on détefte univerfellement tous les pechez mortels, qu'on a commis fans en excepter un feul. Votre contrition a-telle toujours eu ces conditions? combien de gens s'imaginent d'avoir eu la contrition, quand ils ont recité du bout des lévres un acte de contrition qu'ils ont appris par coeur, ou qu'ils ont trouvé dans leurs heures. Rien ne prouve mieux le vuide & la fauffe apparence de nos contritions, que notre peu d'amandement; defabufons-nous : c'eft une marque qu'on a été peu contrit, quand on ne fe convertit point. Voulez-vous connoître fi vous déteftez véritablement le peché, voyez fi vous en détestez véritablement toutes les occafions; fi vous les fuyez; fi vous prenez tous les prefervatifs; fi vous avez recours à la priere. Faute de véritable contrition, que de mauvaises confeffions que de confeflions du moins nulles; examinez avec foin aujourd'hui fi toutes celles que vous avez

faites font exemptes de ce défaut : marquez les points à quoi il faut inceffamment remedier; & prenez des mefures pour que deformais votre contrition n'ait pas befoin de pénitence.

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2o. C'est une faute affez ordinaire de mettre tout le tems à penfer à fes pechez, fans s'exciter à là contrition qu'on en doit avoir. Il faut mettre pour le moins autant de tems à la contrition qu'à l'examen. Etudiez-vous à faire frequemment durant le jour des actes de contrition: rendez-vous les familiers, pour n'être pas neufs à les faire aux approches de la mort. N'attendez pas d'être au pied du Tribunal de la pénitence pour détefter vos pechez; repaffez toutes les années de votre vie dans l'amertume de votre cœur toutes les fois que vous priez Dieu, & que vous affiftez à la Meffe. Plufieurs perfonnes le font à toutes les heures: la pratique eft aifée; un coup d'oeil fur toutes les iniquitez paffées, avec un vif regret d'avoir déplû à Dieu par le motif de fa bonté infinie, ne demande prefque qu'un moment de tems, & cette fainte pratique eft d'une grande utilité. Commencez dès ce jour à vous la rendre familiere.

LE MERCREDI DE LA SEMAINE SAINTE.

On dit deux principales Oraifons à la Meffe de ce jour. Celle qu'on dit avant la premiere Epître. FAites, s'il vous plaît, Dieu toutpuiffant, que nous foyons délivrez des maux que nous fouffrons fans ceffe à caufe de nos pechez, par la Passion de votre Fils unique, qui étant Dieu vit & regne, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée du Prophete Ifaïe. Chap. 62.

Oici ce

Vais fille de Sion: voici votre Sauque dit le Seigneur dites

à la veur qui vient, & qui porte fa récompenfe avec lui. Qui eft celui qui vient de l'Idumée, & qui fort de Bofra avec fes vêtemens teints de fang. Il est beau fous cet habit, & il fait paroître dans fa démarche la grandeur de fa force. C'est moi qui annonce la juftice; & qui ai le pouvoir de fauver le monde. D'où vient que votre robe eft rouge, & que vos vêtemens reffemblent bien aux habits de ceux qui foulent la vendange dans le preffoir? c'eft que j'ai

été feul dans le preffoir, fans que de toutes les Nations perfonne m'ait affifté. Je les ai foulez fous mes pieds dans ma colere. Leur fang a réjailli fur mes vêtemens, & ils en ont été tout fouillez. Car voici le jour auquel j'ai refolu d'exercer ma vengeance, & le tems de racheter mon peuple eft venu. J'ai regardé de tous côtez, fi quelqu'un viendroit pour m'aider, & je n'ai vû perfonne. J'ai cherché du fe'cours & je n'en ai point trouvé. Ainfi mon bras feul m'a fauvé, & mon indignation m'a fourni des armes. J'ai terraffé les peuples dans ma fureur; je les ai enyvrez dans ma colere. Et j'ai anéanti leur puiffance. Je n'oublierai jamais les miféricordes du Seigneur; je louerai le Seigneur notre Dieu pour tous les bienfaits que nous avons reçus de lui.

L'Oraifon qu'en dit devant la feconde. Epître.

Dieu, qui avez voulu que votre. Fils fouffrit pour nous le fupplice de la croix, afin de nous délivrer de la puiffance de notre ennemi accordez-nous comme étant vos ferviteurs

la grace de participer à fa réfurrection. Par le même Jefus-Chrift notre Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée du Prophete Ifaïe. Chap. 53.

N ces jours-là Ifaïe dit: Seigneur,

E qui a ajoûté foi à ce qu'on nous a

ouï dire? & à qui le bras du Seigneur s'eft-il fait connoître? il s'élevera devant le Seigneur comme un arbrisseau, & comme un rejetton qui fort d'une terre féche. Il eft fans éclat. Nous l'avons vû, il n'avoit rien qui attirât nos regards. Nous l'avons méconnu. Nous l'avons vû méprifé, & traité comme le dernier des hommes. Un homme de douleurs qui a éprouvé toutes fortes de miferes, fon vifage étoit méprifé, & nous ne l'avons point reconnu. Il a porté véritablement nos langueurs, & il s'eft chargé lui-même de nos douleurs. Nous l'avons pris pour un lépreux, pour un homme frappé de Dieu, & humilié. Et cependant c'est pour nos iniquitez qu'il a été percé de playes; il a été brifé pour nos crimes. Le châtiment qui nous devoit donner la paix, eft tombé fur lui ; & nous avons

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