dans le peché, & vous nous faites des leçons? & ils le mirent dehors. Jesus oüit dire qu'ils l'avoient mis dehors, & lui dit, l'ayant trouvé: croyez-vous au Fils de Dieu? qui est-ce, Seigneur, répondit-il, afin que je croye en lui? vous l'avez vû, lui dit Jesus, & c'est lui-même qui vous parle. Je croi, Seigneur, dit-il alors: & se jettant à ses pieds, il l'adora. PRATIQUES DE PIETE. de plus grand 10. Puisqu'il n'y a point malheur durant cette vie que l'aveuglement spirituel, ne craignez rien tant que ce malheur. Quelque incurable qu'il soit en soi, il ne l'eft point à l'égard du Divin Medecin de notre ame; mais il faut que l'ame veuille guérir. Le Sauveur n'ignoroit pas que l'aveugle qui crioit si fort après lui dans le chemin de Jericho, demandoit qu'il lui rendit la vûe, il ne voulut cependant la lui rendre qu'après qu'il lui eut dit: Seigneur, ne permettez pas que je ferme jamais les yeux aux lumieres de la grace. Luc. 18. Faites-lui tous les jours la même courte priere. Meditez tous les jours quelqu'une des grandes veritéz de notre réligion; & lorsque vous en serez moins touché, craignez que ce ne foit un commencement d'un aveuglement de votre ame, qu'il importe de prévenir dès le com mencement. 2°. Confiderez quel cas vous faites des Pratiques de Pieté les plus ordinaires. L'aveuglement spirituel naît souvent de ces legeres négligences des plus petits devoirs. On doit tout craindre en matiere de falut, lorsqu'on fait peu de cas des petites choses. Un mal d'yeux paroît ordinairement peu de chose,, mais s'il continuë, malgré les remedes, on court risque de perdre les yeux. La négligence des petits devoirs paroît peu considérable; mais si après tant de moyens falutaires fans aucun fruit, fi la négligence & la tiedeur continuent, si vous violez vos regles, vos pratiques de pieté sans remord, si vous n'appercevez pas les conféquences de ces fréquentes infidelitez au service de Dieu, si vous n'êtes point touché des petites fautes qui vous font ordinaires; li après tant de confessions, de communions, de méditations sans amendement & sans fruit, vous êtes tranquilles: craignez de tomber dans cet aveuglement. LE JEUDI DE LA QUATRIEME SEMAINE DE CAREME. L'Oraison qu'on dit à la Meffe de ce jour. FAites ô Dieu tout-puissant, que mortifiant nos corps par ces jeûnes folemnels, nous ressentions en même tems la joye sainte que la pieté inspire, afin qu'en diminuant l'ardeur des affections de la terre, nous soyons plus capables de goûter les choses du Ciel. Par notre Seigneur, &c. L'EPITRE. Leçon tirée du quatrième Livre des Rois. Chap. 4. E N ces jours-là, une femme de Sunam alla trouver Elifée fur la mon tagne du Carmel, & l'homme de Dieu l'ayant apperçuë qui venoit à lui, dit à Giezi son serviteur: voilà cette Sunamite, allez au-devant d'elle, & dites-lui: tout va-t-il bien chez vous; vous, votre mari, & votre fils, se portent-ils bien? & elle lui répondit: tout est bien. Et étant venuë trouver l'homme de Dieu sur la montagne, elle se jetta à ses pieds, & Giezi s'approcha d'elle pour la retirer. Mais l'homme de Dieu lui dit: laissez-là, son ame est dans l'amertume, & le Seigneur me l'a caché, & ne me l'a point fait connoître. Alors cette femme lui dit: vousai-je demandé un fils, Seigneur? ne vous ai-je pas dit... : ne me trompez point? Elisée dit à Giezi: ceignez vos reins, prenez mon bâton à votre main, & allez vous-en. Si vous rencontrez quelqu'un, ne le saluez point; & fi quelqu'un vous saluë, ne lui répondez point; & mettez mon bâton sur le visage de l'enfant. Mais la mere de l'enfant dit à Elisée : je vous jure, Seigneur, que je ne vous quitterai point que vous n'y veniez. Il partit donc, & Ja fuivit. Cependant Giezi étoit allé devant eux, & il avoit mis le bâton fur le visage de l'enfant ; mais ni la parole, ni le sentiment ne lui étoient point revenus. Il retourna au devant de son Maître, & lui vint dire : l'enfant n'est point ressuscité. Elisée entra ensuite dans la maison, & il trouva l'enfant mort couché fur fon lit. Il ferma auffitôt la porte fur lui, & fur l'enfant, & pria le Seigneur. Après cela, il monta fur le lit, & fe coucha fur l'enfant. Il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux fur ses yeux, & fes mains fur ses mains, & il se courba sur l'enfant ; & la chair de l'enfant fut échauffée. Elisée étant descendu de dessus le lit, il se promena, & fit deux tours de Chambre. II remonta encore fur le lit, & se coucha fur l'enfant. Alors l'enfant bâilla sept fois, & ouvrit les yeux. Elisée ensuite appella Giezi, & lui dit; faites venir cette Sunamite. Elle vint aussi-tôt, & elle entra dans la chambre. Elisée lui dit, emmenez votre fils. Cette femme s'approcha de lui, se jetta à ses pieds, & se profterna profondément jusqu'en terre, & ayant pris son fils, elle s'en alla. Et Elisée revint à Galgala. L'EVANGILE. La suite du saint Evangile felon Saint Luc. Chap. 7. N ce tems-là, Jesus alla à une Ville E appellée Naim fuivi de fes Difci ples, & d'une troupe nombreuse. Comme il approchoit de la porte de la Ville, on portoit un mort au lieu de la sépulture: c'étoit un fils unique, dont la mere étoit veuve : & il y avoit avec elle un grand nombre de gens de la Ville. Dès que le Seigneur la vit, il fut touché de compassion pour elle; ne pleurez point, lui dit-il ; puis s'étant |