Obrazy na stronie
PDF
ePub

donc; & de ce qui restoit de morceaux des cinq pains d'orge à ceux qui avoient mange, ils en remplirent douze corbeilles. Or ces gens-là ayant vû le miracle qu'avoit fait Jesus, difoient: c'est-là fans doute le Prophete qui doit venir dans le monde. Mais Jefus sçachant qu'ils alloient venir pour l'entever, & le faire Roi, s'enfuit une seconde fois fur la montagne tout seul. PRATIQUES DE PIEТЕ'.

1. Tous les états de vie font des voyes differentes, qui selon. l'ordre de la divine Providence, con duisent toutes à notre derniere' fin. C'est une tentation de s'imaginer qu'on feroit mieux ailicurs, que dans l'état qu'on a embrassé. Quelle erreur de ne s'occuper l'esprit que de ce qu'on feroit, fi l'on étoit dans une autre place, & de négliger les devoirs de celle où l'on est. Il est peu d'artifice qui réussisse mieux à l'ennemi du salut que cette inquiétude, Dieu ne vous veut à présent, que dans l'état de vie où vous êtes: ne vous appliquez qu'à en remplit toutes les obligations. Regardez comme une illusion pernicieuse, toutes ces inconstances du coeur & de l'esprit, qurépuis sent l'ame en vains regrets, & en frivoles delirs, après un choix de vie. Ne penfez donc plus qu'à remplir avec ponctualité, tous les devoirs de l'état que vous avez embrassé. Considerez aujourd'hui en particulier quels en font les devoirs, & quels font ceux que vous négligez davantage. Vous servez-vous de tous les moyens que vous avez dans votre état, de vous fanctifier ? Nul état de vie fans croix, nulle rose même fans épines. Les douceurs d'une fortune florissante, les amertumes d'une famille oberée; les embarras d'une condition tumultueuse, les soins d'un domestique; les joyes & les pleurs de cette vie, tout peut servir pour le falut; examinez quel usage vous en avez fait jusqu'ici. On perd également sa fortune, faute d'attention, ou d'industrie: examinez-vous sur tous les deux.

2o C'est une sainte pratique bien utile, de faire tous les matins une priere pour demander à Dieu la grace de se bien acquiter des devoirs de fon état. Celle qui fuit est de saint Thomas; on n'en sçauroit faire une plus belle.

[blocks in formation]

qu'à

tant qu

qui pa

n'aime

pour)

toutes

le vou

Dieu, plein de bonté, & de mifericorde, accordez-moi la grace de connoître veritablement, de fouhaiter ardemment, de rechercher avec un fage empressement, & d'accomplir parfaitement tout ce qui vous plaît, & toujours pour votre plus grande gloire. Reglez vous-même toutes chofes dans l'état où vous m'avez apellé, & faitesmoi connoître ce que vous voulez que je false. Faites que j'en connoisse tous les dévoirs, & que je les remplisse avec ponctualité, & avec fruit. Donnez-moi la grace, mon Seigneur, & mon Dicu, de ne vous jamais déplaire dans tous les differens accidens de cette vie. Que je fois humble dans la prosperité, & que les adversitez n'affoiblissent jamais ma confiance. Que je ne sente de douleur, ou de joye, que dans ce qui m'éloigne de vous, ou qui m'en approche. Que je ne souhaite de plaire qu'à vous; & que je ne craigne rien tant que de vous déplaire. Que tout ce qui passe, me touche peu; & que je n'aime que ce qui vient de vous, pour l'amour de vous, & vous plus que toutes choses. Que toute joye à laquelle vous n'avez nulle part me soit amere, & que je ne trouve du plaisir que dans ce qui vous plaît. Enfin, accordez-moi, Seigneur, par votre mifericorde, la grace de faire un tel usage de vos bienfaits durant cette vie, que j'aye le bonheur de vous poffeder & de joüir de l'éternelle felicité dans la celefte Patrie. Par Notre-Seigneur Jefus-Chrift, &c.

LE LUNDI DE LA QUATRIEME
SEMAINE DE CAREME.

F

L'Oraison qu'on dit à la Messe de ce jour.
Aites-nous la grace Dieu tout-puif-
fant, qu'en observant religieufe-
ment chaque année ce sacré tems de
Carême, nous vous soyions agréables
par la pureté de notre ame, & de notre
corps. Par notre Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée du troifiéme
Livre des Rois. Chap. 3.

E

le

N ces jours-là, deux femmes de mauvaise vie vinrent trouver Roi, & se presenterent devant lui; dont l'une lui dit: je vous supplie, Seigneur, de vouloir bien m'entendre. Nous demeurions cette femme & moi

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

dans une même maison, & je suis accouchée dans la même chambre où elle étoit. Elle est accouchée aussi trois jours après moi. Nous étions ensemble dans cette maison, & il n'y avoit qui que ce soit que nous deux. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu'elle l'a étouffé en dormant; & se levant dans le silence de la nuit, pendant que je dormois, elle m'a ôté mon fils, que j'avois moi votre servante, à mon côté, & l'ayant mis auprès d'elle, elle a mis dans mon sein fon fils qui étoit mort. M'étant levée le matin pour donner à teter à mon fils: je l'ai trouvé mort; & le considérant avec plus d'attention au grand jour, j'ai reconnu que ce n'étoit point l'enfant dont j'étois accouché. L'autre femme lui répondit: ce que vous dites n'est point vrai, mais c'est votre fils qui est mort & le mien est vivant. La premiere au contraire repliquoit: vous mentez, car c'est mon fils qui est vivant, & le votre est mort: & elles disputoient ainsi devant le Roi. Alors le Roi dit: celle-ci dit, mon fils est vivant, & le votre est mort. Et l'autre répond : non, mais c'est votre fils qui est mort, & le

« PoprzedniaDalej »