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ment l'un & l'autre. Ceffez à ce moment d'être fi peu chrétien, & fi peu fage. Formez-vous une jufte idée de votre falut, & agiffez deformais felon cette idée. N'entreprenez rien fans avoir confulté ce plan. Pefez tout au poids du falut, mefurez tout felon cette regle. Affaires, entreprifes, negoce, voyages, établiffement, condition, fortune, charges, emploi: Que *tout foit referé à Dieu; que tout foit par rapport au fa ne faites rien, felon le confeil de l'Apôtre, qui ne vous ferve pour l'autre vie. Dites à vo tre cupidité, ou plûtôt au tentateur : Ce plaifir illicite, cet emploi acquis par de fi mauvaises voyes, ce bien mal acquis, tout cela vaut-il mon falut? Et la poffeffion de tout cela, tout au plus jufqu'à la mort, me dédommagera-t-il de la perte de mon ame; Qu'on feroit peu de fautes, & qu'on fe cureroit peu de repentir, fi l'on raisonnoit toujours ainfi. On vous avoir déja donné une regle femblable; l'avezvous fuivie? Profiterez-vous davantage de celle-ci ?

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2°. Voyez quelle eftime les Saints ont eue de leur falut, & de tout ce qui

pouvait contribuer à leur mériter une étemité bienheureufe. Après quelle avere fortune ont-ils foupiré ; & pour mériter cette véritable felicité, que de facrifices, que de combats, que de victoires! parcourez tous les âges & tous les états; par tout que de grands exemples de vertu, de modeftie, de mortification! dans toutes les conditions, que d'excellens modéles! tous ces grands Saints à qui nous reffemblons fi peu, ont-ils été fages de n'avoir pas été fi lâches, fi imparfaits que nous? fommes-nous fages de n'être pas fi devots, fi humbles, fi mortifiez qu'eux? oferions-nous dire qu'ils en ont trop fait pour être Saints? oferions-nous penfer que nous en faisons affez pour mériter la même récompenfe? il est visible que nous tenons une route bien differente de la leur arriverons-nous au même terme ! & fi notre deftinée eft auffi differente de la leur, que notre vie eft diffemblable à celle de ces grands modéles : que deviendrons-nous? paffez du moins un quart d'heure aujourd'hui ou demain à méditer fur ces veritez toutes pratiques, remâchez à loifir toutes ces im

portantes reflexions. Ne vous contenpas d'avouer froidement, comme font. tant de gens, que nous ne faifons ten pour notre falut, que les affaires tem porelles abforbent tout notre tems & tous nos foins, & que nous ne fommes occupez que des amufemens de cette vie. Tout cela eft vrai, cet aveu eft fondé en raison, mais que fervira-t-il s'il n'eft pas fuivi d'un changement. de conduite? reformez vos moeurs,. domptez vos paffions, mettez en pratique ces inftructions, & commencez, dès ce jour à mener une vie plus chré-tienne.

LE SAMEDI DE LA SECONDE SEMAINE DE CAREME.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour..

Donnez, Seigneur, un effet falu

taire à nos jeûnes, afin que la mortification de notre corps, ferve à entretenir la fanté & la vigueur de noss ames. Par Notre-Seigneur, &c..

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L'EPITRE. Leçon tirée du Livre de la Genefe. Chap. 27.

N ces jours-là, Rebecca dit à fon fils Jacob: j'ai entendu Ifaac vo~ tre pere qui parloit à votre frere Efau, & qui lui difoit : apporte-moi de ce que vous aurez pris à la chaffe, & faites m'en cuire quelque chofe, afin que j'en mange, & que je vous beniffe en prefence du Seigneur avant ma mort. Suivez-donc maintenant, mon fils, le confeil que je vais vous donner, allezvous-en au troupeau, & apportez-moi des meilleurs chevreaux, afin que j'en prépare à votre pere une forte de mets que je fçai qu'il aime; qu'après que vous lui en aurez prefenté, & qu'il en aura mangé, il vous donne fa benediction avant qu'il meure. Jacob répondit: vous fçavez que mon frere Efaü a le corps tout velu, & que moi, je n'ai point de poil. Si mon pere vient à me toucher avec la main, & à me tâter, je crains qu'il ne s'imagine que j'ai voulu le tromper, & que je n'attire fur moi fa malediction, au lieu de fa benediction. Rebecca lui repartit: que cette malediction retombe fur moi, mon fils; écoutez-moi feulement, & allez

querir ce que je vous ai dit. Il y alla, il l'apporta, & le donna à fa mere, qui en prépara un me,cs, comme elle fçavoit qu'il l'aimoi. Elle revêtit enfuite Jacob des plus beaux habits d'Efau qu'elle gardest chez elle, & elle lui couvrit les mains, & le cou avec les peaux de ces chevreaux; puis elle lui donna c qu'elle avoit préparé à manger, & les pains qu'elle avoit cuits: Jaco' les fervit devant fon pere; & lui dit mon pere: qu'y a-t-il, répondit Ifaac; qui êtes-vous, mon fils? Jacob répondit? je fuis votre fils Efau, votre fils aîné; j'ai fait ce que vous m'avez ordonné levez-vous, affeyezvous, & mangez de ma chaffe, afin que vous me beniffiez. Ifaac ajoûta: mais comment avez-vous pû, mon fils, rencontrer fi-tôt quelque chofe? il répondit: Dieu a voulu que ce que je cherchois fe prefentât auffi-tôt à moi. Ifaac lui dit encore: approchez-vous de moi, mon fils, afin que je vous touche, & que je m'affure fi vous êtes mon fils Efau ou non. Jacob s'approcha de fon pere; & Ifaac. l'ayant tâté de la main, il dit pour la voix, c'est la voix de. Jacob, mais les mains, font les HS

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