Obrazy na stronie
PDF
ePub

nitence; devenûes alors partie du Sacrement, elles font d'un plus haut prix, & reçoivent un nouveau merite. Rien n'eft plus propre à nous acquitter de nos dettes auprès de Dieu que cette forte de fatisfaction? elle est toujours de fon goût, puifqu'elle eft de fon choix. On eft fûr que c'eft la monnoye, pour ainsi dire, dont il veut être payé en cette vie. Qu'un peu de patience, de foûmiffion, de joye même dans les inévitables adverfitez de cette vie nous rendroient d'importans fervices; on n'en fouffriroit davantage, on fouffriroit même moins, puifqu'on fouffriroit avec moins de chagrin, & le profit nous dédommageroit bien de la peine. Chofe étrange, on fent tout le poids de la croix, on en fent toute l'amertume; & faute d'un peu de bonne volonté, & d'induftrie on en perd tout le fruit.

LE JEUDI DE LA SECONDE SEMAINE DE CAREME. L'Oraifon qu'on dit à la Messe de ce jour. SEigneur, accordez-nous le fecours de votre grace, afin que nous appliquant comme il faut aux jeûnes, &

aux prieres, nous foyons délivrez des ennemis de l'ame & du corps. Par Notre Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée du Prophéte Jeremie. Chap. 17.

Oici ce que dit le Seigneur notre Dieu Maudit eft l'homme qui met fa confiance en l'homme; qui fe fait un bras de chair, & dont le cœur fe retire du Seigneur. Il fera femblable au tamaris qui eft dans le defert, il fera toujours malheureux, & il demeurera au defert dans la fechereffe, dans un terrain rempli de fel, & inhabitable.. Heureux eft l'homme qui met fa confiance au Seigneur, & dont le Seigneur eft l'efperance. Il fera femblable à un arbre tranfplanté fur le bord des eaux, qui étend fes racines vers l'eau qui l'humete, & qui ne craint point la chaleur lorfqu'elle eft venue; fa feuille fera toujours verte. Il ne fera point en. peine au tems de la fechereffe, & il ne ceffera jamais de porter du fruit. Le coeur de tous les hommes eft corrompu; il eft impenetrable, qui pourra le connoître? c'est moi qui fuis le Seigneur, qui fonde les coeurs, & qui éprouve les

[ocr errors]

reins; qui ren à chacun felon fa voye,
& felon le f uit de fes penfées, & de
fes oeuvres dit le Seigneur tout-puif-
fant.

L'EVANGILE. La fuite du Saint Evan-
gile felon faint Luc. Chap. 15.
N ce tems-là, Jefus dit à fes Difci-
ples: Il y avoit un homme riche
qui's habilloit d'écarlate, & de toile
fine, & qui faifoit tous les jours de
magnifiques repas. Il y avoit auffi un
pauvre nommé Lazare, étendu à la
porte, tout couvert d'ulceres, lequel
defiroit de fe raffafier des miettes qui
tomboient de la table du Riche; mais
perfonne ne lui en donnoit; & même
les chiens venoient lecher fes ulceres.
Ce pauvre vint à mourir, & les Anges
le porterent dans le fein d'Abraham.
Le Riche mourut auffi, & l'enfer fut
fon tombeau. Au milieu des tourmens,
élevant les yeux, il vit de loin Abra-
ham avec le Lazare dans fon fein. Et il
s'écria Pere Abraham ayez pitié de
moi, & envoyez Lazare afin qu'il trem-
pe dans l'eau le bout du doigt pour me
rafraîchir la langue, car je fouffre
cruellement dans ce feu. Mon fils, lui

H

dit Abraham, fouvenez-vous que vous avez été comblé de biens pendant votre vie, & que Lazare au contraire n'a eu que du mal; maintenant il eft plein de joye, & vous, vous fouffrez. Outre tour cela, il y a un gouffre très-vafte entre vous & nous, en forte que ceux qui voudroient aller d'ici à vous, ou venir de là ici, ne le peuvent. Pere, répon dit le Riche, je vous prie donc de l'envoyer dans la maifon de mon pere, afin qu'il avertiffe mes freres (car j'en ai cinq) de peur qu'ils ne viennent auffi eux-mêmes dans ce lieu de tourmens. Ils ont Moyfe & les Prophetes, lui dit Abraham, qu'ils les écoutent. Mon Pere Abraham, répondit-il; mais fi quelqu'un des morts retourne à eux, ils feront penitence: mais Abraham lui répartit s'ils n'écoutent point Moyfe & les Prophetes, ils ne croiront pas non plus, quand même quelqu'un des morts reffufciteroit.

1o.

PRATIQUES DE PIETE'.

[ocr errors]

y a un Enfer, c'eft-à-dire, un lieu deftiné par la toute-puiffance de Dieu à tourmenter éternellement par le feu, & par tous les fupplices poffibles les Anges rebelles, & tous ceux qui

menrent dans la difgrace de Dieu, qui meurent en peché mortel. Ces fupplices ne doivent jamais avoir de fin, ni ces damnez jamais aucun foulagement. Bien des gens de ma connoiffance avec qui j'ai vécu, font à prefent dans l'Enfer. Plusieurs de ceux avec qui je vis à prefent auront le malheur d'ètre damnez: & moi je ferai de ce nombre fi je meurs dans le peché. Voilà ce que plufieurs grands Saints fe difoient prefque à toutes les heures du jour : ayez la même pratique.

2o. Il y a un Enfer : ne faites rien,. ne dites rien; n'entreprenez rien que vous ne l'ajuftiez, pour ainfi dire, à cette penfée. Dites-vous, en ces occafions à vous-mêmes. N'y a-t-il rien dans ce projet, dans ce deffein, dans cette affaire, dans cette partie de plaifir, dans ĉe commerce qui me doive procurer l'Enfer ? & que me ferviroit d'avoir réuffi dans toutes mes entreprifes, fi je fuis damné? dès que vous apprenez la mort de quelqu'un : penfez d'abord que le monde a fini pour lui; qu'il eft entré dans l'éternité: je veux croire que Dieu lui a fait mifericorde, & qu'il eft fauvé: mais s'il étoit damné,

« PoprzedniaDalej »