par votre manque de refpect. N'entrez jamais dans les Eglifes qu'avec une fainte frayeur, qui vous y tienne dans un refpect religieux, & dans une modeftie exemplaire. Soyez-y toujours dans une pofture décente, humble, édifiante, telle qu'il convient à des gens qui croyent être fous les yeux de Jefus-Chrift réellement prefent. N'y parlez jamais, & ne permettez point qu'on vous y parle; fortez du Temple quand on a befoin de vous entretenir. 2o. Infpirez à tous vos enfans, & à vos domeftiques, ce profond & religieux refpect. Accoûtumez dès le premier âge vos plus jeunes enfans à respecter un lieu fi redoutable. Etes-vous chargé de quelque Eglife, ou de quelque Chappelle, faites que tout y foit propre, & même magnifique, n'y épargnez rien. Rien ne contribuë tant à infpirer la veneration & le respect que cette religieufe magnificence. Les Palais des Grands font fi riches, tout brille même dans les maisons des particuliers, & les Eglifes font fouvent affreufes tant elles font negligées. Enfin ne foyez jamais dans l'Eglife que vous ne penfiez que vous êtes dans la Maison de Dieu. Votre refpect, & votre modeftie, doivent être la preuve de votre foi, de votre Religion, & de votre pieté. LE MERCREDI DE LA PREMIERE SEMAINE DE CAREME. A L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour Yez, Seigneur, la bonté d'exaucer nos prieres, & étendez les bras de votre majesté, pour nous délivrer de tout ce qui nous peut nuire. Par Notre-Seigneur, &c. L'EPITRE. Leçon tirée de l'Exode. N ces jours-là, le Seigneur dit à EN Moïfe montez fur le haut de la montagne où je fuis, & vous y demeurerez, & je vous donnerai les Tables de pierre où j'ai écrit la Loi, & les Commandemens, afin que vous les enfeigniez au peuple. Moïse & Josué fon ferviteur fe leverent, & montant sur la Montagne du Seigneur, Moïfe dit aux anciens: attendez-nous ici, jufqu'à ce que nous revenions vers vous. Vous avez avec vous Aaron & Hur: s'il fur vient quelque difficulté, vous vous en rapporterez à eux. Moïfe étant donc monté, là nuée couvrit la montagne, la gloire du Seigneur fe repofa fur Si naï, & le couvrit d'un nuage pendant fix jours; & le feptiéme jour Dieu appella Moïfe du milieu de cette obfcurité. Or ce qui paroiffoit de la gloire du Seigneur fur la montagne, étoit comme un feu ardent, à lã vûe de tous les enfans d'Ifraël; & Moïse entra au milieu de la nuée, monta fur la montagne, y demeura quarante jours & quarante nuits.. Seconde EPITRE. Autre Leçon tirée du troifiéme Livre des Rois. Chap. 19. E en fon N ces jours-là, Elie étant venu à ferviteur. Il fit dans le defert une jour- & il vit auprès de fa tête un pain cuit fous la cendre, & un vafe d'eau. II mangea donc & but, & il s'endormiɛ encore. L'Ange du Seigneur revenanɛ une feconde fois, le toucha encore, & lui dit levez-vous, & mangez; car il vous refte un grand chemin à faire. S'étant levé il mangea & but; & s'étant fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours & quarante nuits, juf qu'à Horeb, la montagne de Dieu. L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon faint Matthieu. Chap. 12. EN que N ce tems-là, quelques-uns des Scribes & des Pharifiens dirent à Jefus: Maître, nous voudrions bien voir quelque prodige de vous. Il leur repondit: cette nation méchante & infidele demande un prodige ; & il n'y aura point de prodige pour elle celui du Prophete Jonas; car de même que Jonas fut trois jours & trois nuits dans le ventre de la baleine; de même le Fils de l'Homme fera trois jours & trois nuits dans le fein de la terre. Les Ninivites paroîtront au Jugement avec cette nation, & la condamneront. Car dès que Jonas prêcha, ils firent peni tence, & voici plus que Jonas. La Reine du Midi paroîtra au Jugement avec cette nation, & elle la condam→ nera; car elle vint des extrêmitez de la terre pour entendre les fages reponfes de Salomon ; & voici plus que Salomon. Lorfque l'efprit immonde eft forti du corps d'un homme, il va par des lieux arides cherchant du repos; & n'en trouvant point, il dit alors; je retournerai dans ma maifon d'où je fuis forti; & à son retour il la trouve vuide, baliée, & ornée. Il part auffi-tôt, & prend avec foi fept autres efprits plus méchans que lui; ils y entrent, & ils y demeurent; & la derniere condition de cet homme eft pire que la premiere il en fera de même de cette nation fi méchante. Il parloit encore à ce qu'il y avoit là de gens, lorfque fa mere & fes Freres qui étoient dehors, demanderent à lui parler. Quelqu'un lui dit : voilà votre mere, & vos freres là dehors qui vous cherchent ; mais il répondit à celui qui lui parloit: qui eft ma mere, & qui font mes freres ? & avançant la main vers fes Difciples, il dit: voici ma mere & mes freres. Car quiconque fera la volonté de mon Pere |