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à en être instruits! Répandez sur cette étude l'onction de votre grâce, qui la rend douce et aimable, et qui porte dans l'âme la joie, la consolation et la pais. Donnez-nous l'intelligence de votre sainte loi; qu'elle dissipe les ténèbres de notre esprit, et qu'elle change notre cœur, en le délivrant de toute affection vicieuse, et en y faisant germer les vertus. Donnez-nous cette docilité qui soumet la raison aux vérités de la foi, et la volonté à l'amour de vos préceptes. Les sciences humaines ne sont pas à la portée de tous les esprits; mais votre loi, ô mon Dieu! est proportionnée à l'intelligence de tous les hommes. Vous l'offrez aux petits comme aux grands, parce que vous voulez les sauver tous; elle donne la sagesse aux enfants: il faut même devenir humble et petit pour la bien connaître et pour être votre disciple. PRATIQUE. Écouter attentivement les lectures de piété.

DEUXIÈME LECTURE.

Existence de Dieu.

Accedentem ad Deum, oportet credere quià est.

Pour s'approcher de Dieu, il faut croire qu'il y en a un. Hebr. XI.

Il y a un Dieu, c'est une vérité que vous avez connue dès l'enfance, mon cher Théophile, elle s'est, pour ainsi dire, présentée d'elle-même à votre esprit: il n'a fallut qu'ouvrir les yeux et réfléchir un instant pour l'apercevoir. Tout ce qui est hors de vous, tout ce qui est en vous, prouve qu'il y a un Dieu. Je veux vous rappeler les preuves qui vous en ont convaincu. Regardez le ciel; quel magnifique spectacle! Qui est-ce qui a fait cette voûte immense? qui est-ce qui y a suspendu tous ces globes éclatants?

le soleil qui répand partout la lumière et la chaleur, la lune et les étoiles qui brillent au firmament pendant la nuit. Voyez avec quelle régularité ces astres recommencent chaque jour leur course majestueuse. Tous leurs mouvements sont réglés; jamais il ne s'écartent de la route qui leur a été tracée; et ce bel ordre subsiste depuis six mille ans. La succession des jours et des nuits n'a jamais été interrompue. D'où peut venir une régularité si constante, si ce n'est d'une intelligence infinie et toute-puissante? Abaissez maintenant vos regards sur la terre; que de merveilles n'y apercevez-vous pas ? Considérez cette multitude innombrable d'animaux d'espèces si différentes, dont elle est peuplée; cette variété infinie d'arbres, de plantes et de fruits dont elle est couverte; la quantité prodigieuse de poissons que la mer renferme dans son sein : quel peut-être l'auteur de tant de merveilles, si ce n'est Dieu? Dites-moi, le prince le plus puissant, le plus grand roi du monde pourrait-il seulement former une fleur, une feuille, un grain de sable? Non, sans doute. Attribuer tout cela au hasard, ne serait-ce pas le comble de l'extravagance? Quand vous voyez un beau palais, vous jugez sans hésiter qu'il y a eu un habile architecte qui en a tracé le plan et dirigé l'exécution. En voyant un beau tableau, vous ne doutez pas qu'il n'y ait eu un excellent peintre qui en a conçu le dessin et distribué les couleurs. Si quelqu'un venait vous dire que c'est l'ouvrage du hasard; que les pierres de l'édifice se sont taillées et posées d'elles-mêmes; que les couleurs du tableau sont venues par hasard s'arranger sur la toile, se nuancer dans un si bel ordre, et former une figure régulière, ne le regarderiez-vous pas comme un insensé? Quelle serait donc la folie de celui qui prétendrait que l'anivers s'est formé par hasard? Quoi! le hasard n'a jamais formé une maison, un tableau, et il aurait formné

le monde! Enfin, considérez-vous vous-même, mon cher Théophile: vous avez un corps, et ce corps est composé d'une multitude étonnante de ressorts et d'organes qui sont placés et arrangés avec un ordre admirable. Partout l'on aperçoit un dessein marqué, et l'on voit que celui qui les a faits, a employé les moyens les plus propres à l'exécution de ce dessein. Remarquez la situation de vos yeux: ainsi que des sentinelles, ils occupent le lieu le plus élevé pour apercevoir de loin les objets. N'est-il pas évident qu'ils ont été faits pour voir, comme les oreilles pour entendre, les mains pour agir, et les pieds pour marcher ? Quel autre que Dieu a pu faire un si bel ouvrage? Dire que c'est la nature, c'est dire un mot vide de sens, à moins que par la nature on n'entende une cause pleine de sagesse et de puissance, et alors c'est Dieu lai-même.

Secondement, vous n'avez pas seulement un corps, mon cher Théophile, vous avez aussi une âme; cette âme n'est point matière, car la matière n'est pas capable de penser: c'est donc un esprit. Cependant l'âme est étroitement unie au corps. Certainement l'âme ne s'est point unie d'elle-même à notre corps; cette union s'est faite avant qu'elle y eut pensé. Cette union est si étroite, que, quand le corps est en bon état, une douce joie se répand dans l'âme, et, dès que le corps s'altère, l'âme souffre de son côté. Qui a pu unir ainsi deux choses si différentes, et établir entre elles cette correspondance admirable, si ce n'est Dieu ?

Ces sentiments de joie et de douleur que vous éprouvez, sont encore une nouvelle preuve qu'il y a un Dieu; car il ne dépend pas de vous de les avoir ou de ne pas les avoir. Si vous pouviez vous les procurer ou Vous y soustraire, vous seriez toujours dans la joie, et jamais vous n'éprouveriez la douleur. Vous avez donc un maître souverain et tout

puissant, qui excite en vous ces sentiments, de qui vous dépendez, et qui dispose de vous à son gré. Ce maître suprême, c'est Dieu. De là ce cri, mon Dieu! qui vous échappe dans une douleur inopinée, dans un danger imprévu: cri indélibéré, qui n'est pas l'effet de la réflexion, mais le témoignage d'une âme naturellement chrétienne, selon l'expression de Tertullien. Il est donc vrai, mon cher Théophile, que nous portons au dedans de nous l'impression de la divinité, tracée en caractères ineffaçables: aussi n'y a-t-il jamais eu de peuple si barbare et si sauvage, qui n'ait reconnu une divinité. On trouve des nations qui n'ont point de villes, point de lois, point de magistrats; mais on n'en trouve aucune qui n'ait point de Dieu. Ce consentement si universel entre tous les hommes de tous les pays et de tous les siècles, si différents d'ailleurs de génie et de moeurs, séparés par des intervalles immenses de temps et de lieux, ne peut être l'effet d'une convention arbitraire: il ne peut venir que d'une lumière qui éclaire tous les hommes, et que Dieu a mise dans notre âme en nous créant.

Oui, mon Dien, vous avez gravé dans tous vos ouvrages la magnificence de votre nom en caractères si visibles, que les plus simples mêmes ne sauraient l'y méconnaître. Les cieux annoncent votre gloire, et le firmament publie les merveilles de votre puissance. Cette voix se fait entendre à tous les hommes et à toutes les nations. Quel autre, en effet, a pu dire au soleil : Sortez du néant, et présidez au jour? Quel autre que vous a pu dire à la lune : Paraissez et soyez le flambeau de la nuit? Toutes les créatures nous disent qu'elles ne se sont pas faites elles-mêmes, mais que c'est vous qui les avez faites : c'est vous qui avez étendu le ciel comme une tente magnifique, qui avez attaché les astres au firmament, qui leur avez tracé la route qu'ils doivent

parcourir. C'est vous qui faites germer les plantes dans le sein de la terre, et qui leur donnez l'accrois sement; c'est vous qui avez réglé la succession des jours et des nuits, et fixé l'ordre invariable des saisous; c'est votre main invisible qui a formé notre corps, qui en a arrangé tous les ressorts, et disposé tous les membres avec un art admirable. Pour reconnaître cette vérité, il ne faat ni des lumières sublimes, ni une étude profonde. Les premières impressions de la raison suffisent: il ne faut qu'une âme qui porte encore en elle-même ces traits primitifs de lumière que vous y avez mis en la créant. Malheur à moi, si je laissais jamais éteindre, ou même obscurcir cette lumière précieuse par les nuages de mes passions! malheur à moi, si je devenais semblable à cet insensé qui a dit dans son cœur Il n'y a point de Dieu! Ce n'est pas dans son esprit, c'est dans son cœur que l'impie a tenu ce langage; car le cœur corrompu peut bien lui suggérer ce sentiment si contraire aux lumières de sa raison, mais son esprit ne saurait se le persuader. Ne permettez pas, ô mon Dieu! que j'aie le malheur de tomber jamais dans un aveuglement si déplorable vous avez fait vos créatures comme autant de degrés pour nous élever jusqu'à vous: c'est l'usage que je veux en faire en les voyant, je verrai, j'adorerai leur auteur.

PRATIQUE. Voir Dieu dans les créatures.

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