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lettre du catéchisme en leur présentant, d'une manière plus étendue, la suite de la doctrine chrétienne, sous une forme qui fût plus de leur goût: ce sera un préservatif contre les dangers auxquels ils seront exposés. C'est un usage établi dans les maisons où l'on élève la jeunesse, de terminer la prière du matin et du soir par une lecture de piété. Ce livre pourra servir à cet usage, et remplir l'année avec L'INSTRUCTION DE LA JEUNESSE, par M. Gobinet. Il serait bon de ménager quelques instants à laTM fin de chaque lecture, pour interroger un ou deux élèves sur ce qu'on aura lu, afin de les exciter à être attentifs. Plaise à la divine bonté de répandre sa bénédiction sur cet ouvrage, et de le rendre utile à ceux pour qui il a été entrepris!

DOCTRINE CHRÉTIENNE

EN FORME

DE LECTURES DE PIÉTÉ.

PREMIÈRE LECTURE PRÉLIMINAIRE.

Nécessité de s'instruire de la Religion.

Beatus homo quem tu erudieris, Domine, et de Lege tud docueris eum.

Heureux celui que vous avez instruit vous-même, Seigneur, et à qui vous avez enseigné votre loi. Ps. 93.

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Le plus grand intérêt de l'homme est de connaître la religion, et son devoir le plus essentiel est de l'étudier. Vous en avez déjà appris les éléments, mon cher Théophile ces premières leçons suffisaient à la faiblesse de l'enfance; mais votre raison qui se développe, et votre jugement qui commence à se former, demandent une connaissance plus étendue et plus approfondie. On vous présente, dans cet ouvrage, la doctrine chrétienne sous une forme nouvelle, qui paraît plus assortie au goût de ceux de votre age: on ne se contente plus de vous proposer les dogmes de la foi, mais on vous met sous les yeux les raisons solides, décisives, convaincantes, pour lesquelles il faut croire ces dogmes. En vous exposant les règles que la religion prescrit, on

DOCTRINE CHRÉTIENNE.

vous en a fait remarquer la sagesse et l'équité, en vous montrant les trésors de grâces qu'elles vous ouvre, on vous en fait sentir le prix inestimable. Ce n'est pas que votre foi, qui est un don de Diea, ait besoin d'un nouvel appui. Élevé dans le sein de l'Église, vous êtes docile à ses instructions: son autorité, la plus grande qu'il y ait dans l'univers, est une voie abrégée et très-sûre pour croire toutes les vérités qu'elle enseigne de la part de Dieu; mais ce développement est nécessaire, ou du moins trèsutile, pour vous prémunir contre les dangers auxquels vous serez bientôt exposé. Vous trouverez dans le monde, où vous allez entrer, des hommes impies qui blasphèment ce qu'ils ignorent, qui osent soumettre la parole de Dieu à l'examen de leur faible raison, qui traitent de préjugés populaires les vérités les plus certaines et les plus respectables. Vous devez sans doute éviter leur société; mais si cela n'est pas possible, vous aurez du moins des principes à opposer à la séduction. Ce que je vous demande, c'est de ne pas vous laisser éblouir par les vaines subtilités de l'irréligion, c'est de ne point prendre des blasphèmes pour des raisons, ni des railleries pour des preuves. Vous devez alors vous rappeler les principes que vous aurez appris dans votre jeunesse, et vous y affermir en lisant les excellents ouvrages qui démontrent la vérité de la religion, et où les sophismes qui l'attaquent sont réfutés avec autant de force que de lumière. * Plus vous serez instruit, plus vous serez ferme dans la foi, plus vous étudierez votre religion, plus vous y découvrirez de caractères de divinité. Cette précaution est encore plus nécessaire pour vous garantir de l'illusion des passions; bientôt vous en sentirez les mouve

Existence de Dieu, par Fénélon. Discours sur l'Histoire Universelle. Abbadie, Principes de la Foi. Fondements de la Foi.

ments tumultueux. Le cœur agité répand des nuages dans l'esprit, et en obscurcit les lumières. Nous jugeons mal de ce qui contrarie nos inclinations et gêne nos penchants. La religion combat toutes les passions ce que je vous demande, c'est que vous ne les consultiez point dans une affaire si importante, et où la méprise a des suites si terribles; c'est que le désir de les satisfaire ne nous détermine jamais à abandonner la vérité. Serait-il sage, serait-il prudent de les établir juges dans une cause où elles ont an intérêt si vif et si pressant? Si vous êtes fidèle à suivre ces avis que je vous donne, vous conserverez le don précieux de la foi; car l'incrédulité vient toujours de ces deux sources: l'ignorance et la corruption du cœur. Il y aurait beaucoup moins d'impies, si la religion était mieux connue, et il n'y en aurait pas un seul, si les hommes étaient sans passions. On a beau vanter dans quelques incrédules l'étendue des connaissances, l'éclat des talents, et même la supériorité du génie : il n'en est pas moins vrai que ces hommes, si habiles dans les sciences humaines, ne sont pas instruits dans celle de la religion. La plupart n'en savent que ce qu'ils en ont appris dans ces premières leçons qu'on leur a données pendant leur enfance, dont ils ne conservent qu'un souvenir confus et superficiel. Dans la suite, ils ont dédaigné cette sorte d'instruction comme fort au-dessous d'eux, et ils n'ont jamais donné une heure d'attention sérieuse à cette étude. Quelquesuns ne connaissent la religion que par des écrits aussi licencieux qu'impies, où elle est indignement outragée et calomniée, ils ne savent que les biasphèmes que l'on a vomis contre elle, et ils ont appris à être incrédules avant que d'apprendre à croire. Non, ils ne la connaissent point cette religion si belle et si digne de Dieu, si proportionnée aux besoins de l'homme, et si nécessaire à son bon

heur; ils ne connaissent pas ce plan admirable qui en lie toutes les parties, cette harmonie, cet accord parfait entre l'ancien et le nouveau Testament, qui la rend aussi vénérable par son antiquité, qu'elle est auguste par la sublimité de ses dogmes, et respectable par la pureté de sa morale. Cette ignorance a ouvert en eux une voie libre et facile aux passions. La religion, qui n'était connue qu'imparfaitement, n'a opposé qu'une faible digue à leur impétuosité : ils ont commencé à douter d'une doctrine qui ne pouvait s'allier avec les plaisirs qu'ils aimaient; et ils ont secoué le joug de la foi, pour s'affranchir de celui de la vertu, de l'innocence et des mœurs. Vous concevez, mon cher Théophile, que le remède à un si grand mal est de donner aux jeunes gens une instruction plus développée sur les principes de la religion, sur les fondements inébranlables de la foi. Cette instruction écarterait une des causes de l'incrédulité, et elle affaiblirait l'autre, en apprenant à connaître Dieu, et à le craindre. Si, malgré ce secours, un jeune homme se laisse emporter par ses passions, il lui reste du moins, au milieu de ses égarements, une ressource précieuse : les lumières de son esprit, le trouble salutaire de sa conscience le rappellent sans cesse à la vertu, et il y a lieu d'espérer qu'il sortira un jour de cet état funeste. Appliquez-vous donc, mon cher Théophile, a connaître votre religion, gravez-en profondément les principes dans votre esprit, et plus encore dans votre cœur. Vous étudiez avec soin les lettres et les sciences profanes je loue votre empressement à vous y rendre habile, cette étude entre dans l'ordre de vos devoirs; mais votre première, votre principale étude doit être celle de la religion, d'où dépend votre destinée éternelle.

Donnez-nous,

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mon Dieu! le goût de cette science divine qui fait les Saints; que nous aimions

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