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seins de Dieu. Le premier livre commence par la création du monde, et le dernier finit par l'espérance du dernier avénement de JésusChrist.

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Si tous les chrétiens étaient encore capables, comme dans les premiers tems, de lire l'écriture et de l'entendre, il ne leur faudrait point d'autres instructions, puisque ce serait Dieu même qui les instruirait, parlant par ses prophètes. Mais il n'est que trop évident que toutes sortes de gens ne sont pas en état de lire utilement l'écriture. La plupart sont arrêtés à toutes pages, par les manières de parler et par les locutions hébraïques, que l'on ne peut éviter dans les meilleures traductions ou par les mœurs des anciens orientaux si différentes des nôtres. Quoique chacun des livres soit court, tous ensemble font un assez gros volume; et le commun des Chrétiens a peu de loisir pour lire, peu d'application ou peu de mémoire. De plus, quoique toute l'Ecriture soit très-utile pour notre salut, toutes ses parties ne sont pas nécessaires à tous. Les livres purement historiques sont plus nécessaires que Job, le cantique et les prophètes, le nouveau Testament plus que l'ancien, quoique l'on ne puisse bien entendre l'un sans l'autre. Dans la Génèse et dans les autres livres d'histoire, il y a bien des faits qui ne nous importent pas autant qu'à ceux pour qui ils ont été premièrement écrits, comme les origines des nations et les généalogies. Dans la loi, nous avons bien plus besoin des préceptes de morale, que des cérémonies qui sont abolies. Or, il est

impossible de démêler d'abord tout cela, si l'on n'est averti par quelqu'un qui ait bien lu l'écriture.

L'obscurité de l'écriture est encore un obstacle considérable: car, sans parler de ce qui a été écrit obscurément tout exprès pour exercer notre foi et notre soumission, et pour exciter notre attention, ce qui était écrit le plus clairement est devenu obscur en plusieurs endroits, par des causes fort naturelles, par l'imperfection des traductions, qui ne peuvent jamais atteindre à la force des expressions originales, par la différence des mœurs,

par la longueur du tems qui a fait perdre la tradition de mille circonstances des lieux et des personnes. On ne peut lever ces difficultés que par une longue étude et une grande application, qui doit être le partage des prêtres et des pasteurs. C'est à eux d'étudier continuellement la loi de Dieu pour l'expliquer, en public et en particulier au peuple qui a droit de la chercher dans leur bouche. Mais avant que d'en venir au détail de chaque livre et de chaque passage, il est

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nécessaire de leur montrer en abrégé le sommaire de la doctrine que contiennent ces livres divins, pour les conduire dans la lecture qu'ils en pourront faire ensuite, leur marquant ce qu'ils y doivent principalement chercher, ce qu'ils doivent lire d'abord, et où il faut le plus s'arrèter. Or, j'espère que ce Catéchisme pourra servir à cette sorte d'instruction.

Après avoir rendu compte du dessein que

je me suis proposé, je crois devoir expliquer la méthode dont je voudrais me servir pour le réduire en pratique. Je ne prétends pas qne ce Catéchisme doive être regardé comme un livre fait simplement pour être lu, ou même pour être appris par coeur; ce doit être plutôt un modèle d'instruction que le prêtre, ou tout autre qui enseigne, puisse suivre selon son talent, sans s'y attacher scrupuleusement, changeant et diversifiant suivant les personnes et les occasions. Autre doit être l'instruction des enfans, autre celle des personnes raisonnables, mais ignorantes de la religion à des gens polis et éclairés d'ailleurs, il faut parler autrement qu'à des ouvriers et à des paysans. Ne pouvant marquer toutes ces différences dans ce modèle, je me suis contenté d'y marquer la principale, et de donner deux Catéchismes, un plus petit pour les enfans, qui pourra servir aux hommes moins instruits, et un autre un peu plus grand pour les personnes plus éclairées et plus capables. Le premier Catéchisme ne sera pas nécessaire à ceux qui seront en état d'entendre d'abord le second; mais ceux qui se serviront du premier, doivent ensuite étudier l'autre, puisqu'encore qu'il aille un peu audelà de ce qui est absolument nécessaire, je ne crois toutefois y avoir rien mis qui ne soit fort utile à tous les chrétiens.

Au reste, afin que le grand Catéchisme pût être une seule instruction suffisante, je n'ai pu éviter d'y comprendre tout ce que contient le petit, et je n'ai pas craint que cette répé

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tition fût inutile. Ceux qui commencent à apprendre, ne sont jamais si attentifs, qu'il suffise de leur dire les choses une fois. On est bien heureux s'ils la retiennent à la troisième ou à la quatrième répétition; et je crois que c'est la cause des fréquentes redites que nous trouvons dans l'Ecriture particulièrement dans la loi. Dieu parlant par Moyse ne se contente pas de proposer ses volontés une fois à son peuple; il les leur relit plusieurs fois en différentes occasions, et les fait écrire comme il les avait dites, particulièrement celles qui étaient les plus importantes, comme la défense de l'idolâtrie. Ainsi je crois qu'il sera bon qu'un enfant qui aura d'abord appris de son père ou de sa mère les paroles du symbole, avec quelque légère explication, apprenne l'histoire du petit Catéchisme avec les questions et les réponses de chaque leçon; qu'il renvoie dans l'explication des dogmes ce qu'il doit le plus retenir, et qu'il passe ensuite au grand Catéchisme, où il verra encore les mêmes faits et les mêmes dogmes, mais avec plus d'étendue. A force d'entendre dire ces mêmes vérités en tant de manières différentes, peut-être enfin lui demeureront-elles dans l'esprit, peut-être y prendra-t-il goût, et s'affectionnera-t-il à s'instruire plus à fond tout le reste de sa vie par la lecture de l'Ecriture sainte et des autres livres spirituels, par les sermons et les entretiens familiers. Je sais qu'il peut y avoir plusieurs degrés de capacité entre ceux à qui le petit Catéchisme est nécessaire, et ceux qui peuvent d'abord

se servir du grand; c'est au Catéchiste à s'accommoder à ces différences, avec jugement et discrétion. Il doit éteindre ou resserrer les narrations, selon la portée de ses disciples, leur éclaircir ce qu'ils_trouveront obscur, satisfaire à leurs difficultés; enfin ne point quitter chaque sujet, qu'ils ne l'entendent autant qu'ils en sont capables.

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Il est évident par-là que le Catéchiste doit en savoir beaucoup plus que ce qui est écrit ici. Il doit avoir bien lu l'Ecriture sainte particulièrement les livres historiques; il doit, pour bien faire avoir vu dans les sources tout ce que j'ai tiré des auteurs ecclésiastiques marqués dans les notes. Je n'ai dit, dans chaque leçon, que ce que je crois nécessaire, mais afin que le disciple puisse retenir ce peu que j'y ai mis, il lui en faut dire davantage. Donc, dans la partie historique, il faudra étendre les narrations, y ajoutant les circonstances que j'ai retranchées, du moins celles que l'on jugera les plus utiles; et je crois que le plus souvent il n'y aura qu'à lire en ces endroits, le texte de l'Ecriture. Dans la partie dogmatique, on pourra s'étendre par des raisonnemens, des comparaisons, des exemples, toujours bien sensibles, et bien proportionnés à l'auditeur.

Mais en l'une et en l'autre partie, il faut bien prendre garde à ne rien ajouter qui ne soit exactement vrai et d'une autorité incontestable. Gardez vous de mêler aux vérités de l'Ecriture les opinions qui partagent l'école, touchant les circonstances de la création

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