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ans après la résurrection de Jésus-Christ, pour confondre des hérétiques qui niaient sa divinité. Il avait écrit l'Apocalypse auparavant; et pour les épîtres de Saint Paul et des autres Apôtres, ce sont des lettres qu'ils ont écrites à diverses églises ou à quelques particuliers en différentes occasions. Il n'y a que six Apôtres dont nous ayions des écrits, S. Pierre, S. Paul, S. Jean, S. Jacques, S. Matthieu, S. Jude. Nous n'avons rien des sept autres. Tous ces écrits des Apôtres et des Evangélistes ne sont pas leurs pensées propres; ils leur ont été dictés par le SaintEsprit (1), comme ceux de Moïse et des Prophètes; c'est pourquoi la foi nous oblige à croire fermement tout ce qu'ils contiennent. Mais comme les Apôtres ont enseigné beaucoup plus qu'ils n'ont écrit, le reste de leur doctrine s'est conservé par la tradition seule; et les chrétiens ont toujours regardé comme traditions apostoliques les points de doctrine ou de discipline qu'ils ont trouvés universellement reçus dans toutes les Églises, sans que l'on en connût le commencement, principalement ceux dont l'Église a fait des décisions. Les plus solennelles sont celles des Conciles, et les Apôtres mêmes nous en ont laissé l'exemple (2); car lorsque les Gentils commencèrent à se convertir en grand nombre, il y eut des Juifs fidèles qui voulaient les obliger à se faire circoncire, et à observer tout le reste des cérémonies de la loi de Moïse. Les Apôtres s'assemblèrent à Jé(1) 2 Pet. I, 21. (2) Act. XV.

rusalem avec les prêtres, pour décider cette question. S. Pierre y parla le premier; S. Paul et S. Barnabé furent ouïs; et S. Jacques rapporta les passages de l'Ecriture, qui prouvent que toutes les nations doivent un jour chercher le Seigneur. Enfin ils formèrent leur décision, et la conclurent en ces termes : Il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer aucune autre charge que ces points nécessaires que vous vous absteniez des viandes immolées aux idoles, du sang des animaux suffoqués et de la fornication. A l'exemple de cette assemblée des Apôtres, on en a tenu de tems en tems dans l'Eglise pour vider des questions de doctrine ou de discipline qui se sont présentées, et on les a appelées Conciles ou Synodes. Les évêques y ont toujours été les juges, et le Saint-Esprit y a présidé toutes les fois qu'ils ont été légitimement assemblés. Leurs décisions ont été reçues par tous les fidèles avec respect; et ceux qui ne s'y sont pas soumis, ont été retranchés de l'Eglise comme hérétiques, c'est-à-dire, attachés opiniatrement à des erreurs.

LEÇON XLVIII.

De la ruine de Jérusalem.

ENVIRON NVIRON quarante ans après l'ascension de Jésus-Christ (1), Jérusalem fut ruinée comme il l'avait prédit. Les Juifs se révoltèrent contre les Romains, sous prétexte qu'ils étaient le (1) Euseb. III hist. cap. 5, 6, 7, etc.

peuple de Dieu, qui ne devait pas être sujet des Gentils. Il y en eut un grand nombre de massacrés en divers lieux; et enfin Jérusalem fut assiégée et prise, après un long siège, par Titus, fils de l'Empereur Vespasien. Il n'y eut jamais de guerre plus cruelle. La famine fut si horrible pendant ce siège, qu'il y eut une mère qui mangea son propre enfant. Il périt dans ce siège seul onze cent mille personnes. Le temple fut brûlé, et la ville entièrement ruinée. Ainsi Dieu fit éclater sa juste fureur sur cette malheureuse ville, qui avait fait mourir tant de prophètes, et enfin Jésus-Christ, son roi et son Dieu. Et les Juifs, qui ne l'avaient pas voulu reconnaître pour leur libérateur, devinrent esclaves des Romains, furent chassés de leur pays, et dispersés par tout le monde, entrèrent dans cet état de servitude et de mépris où ils vivent depuis seize cents ans : car ils n'ont jamais pu entrer dans la possession de leur terre, ni régner en aucun pays du monde. L'on vit alors l'accomplissement de la prophétie du patriarche Jacob, qui avait prédit si long-tems auparavant (1) que le sceptre ne sortirait point de Juda, jusqu'à ce que vînt celui qui était l'attente des nations. Car en même tems que le royaume spirituel de JésusChrist s'établissait et s'étendait sur toutes les nations du monde, le royaume temporel des Juifs fut anéanti, sans qu'ils aient été réunis depuis en corps d'état, comme ils avaient toujours été jusqu'alors. Il parut bien aussi que la vraie religion n'était attachée ni à un certain (1) Gen. XLIX. 19.

lieu, ni à une certaine race, puisque Dieu détruisit et la ville et la nation qu'il avait choisie, après qu'elle eut subsisté assez longtems pour être un exemple sensible de sa conduite sur les hommes, et pour fournir des docteurs à tout le reste de la terre: enfin la loi cérémoniale et la loi politique des Juifs furent entièrement abolies; car le temple étant ruiné, il ne pouvait y avoir de sacrifices; toutes les autres cérémonies ne regardaient que l'ancienne alliancé, dont le tems était passé; et la loi politique et judiciaire n'avaient été données que pour les Israélites, habitans de la terre promise. De toute l'ancienne loi, les Chrétiens ne doivent donc plus observer que ce qui règle les mœurs ; et c'est ce qui est praticable en tous les tems et en tous les lieux, n'étant que la loi éternelle de la nature.

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LEÇON XLIX.

De la vie des Apôtres.

JES apôtres souffrirent des peines incroyables dans la prédication de l'évangile. Ils étaient toujours en voyage, et vivaient pauvrement, ou du travail de leurs mains, ou des aumônes des fidèles. Ils souffraient de grandes fatigues (1), la faim, la soif, la veille, le froid, le chaud, les tempêtes, les rencontres des voleurs et les autres incommodités des voyages, sans compter les jeûnes et les mortifications volontaires qu'ils s'imposaient souvent pour réduire (1) 2 Cor XI 26, etc.

leurs corps en servitude, et montrer l'exemple aux fidèles. Ils étaient méprisés des Gentils (1), comme Juifs, et hais des Juifs, comme annonçant une nouvelle doctrine. Ceux qui se convertissaient leur donnaient beaucoup d'occupation pour instruire, catéchiser, exhorter en public et en particulier, baptiser et donner les autres sacremens (2), établir des prètres et des diacres, et donner des réglemens aux nouvelles Eglises. Ils repassaient aux lieux où ils avaient fait des chrétiens, ou leur envoyaient des disciples, et leur écrivaient des lettres pour les confirmer dans la foi, et corriger les abus qui se glissaient. Ceux qui rejettaient leur doctrine, et c'était toujours le plus grand nombre, les chargeaient de calomnies. Ils traitaient leurs miracles d'enchantemens, les appelaient imposteurs et séditieux (3), qui troublaient l'état en renversant les religions établies, et amenant des nouveautés et des coutumes étrangères. On les menait devant les juges; on les mettait en prison et dans les fers; on les fouettait pu bliquement; quelquefois le peuple les poursuivait à coups de pierre; enfin il leur arriva tout ce que Jésus-Christ leur avait prédit (4), et ils se trouvèrent haïs de tout le monde à cause de son nom. Mais ils sentirent aussi le courage et la fermeté qu'il leur avait promis et qu'il leur avait donné lorsqu'ils reçurent le Saint-Esprit. Loin de succomber à tant de travaux, plus ils souffraient, plus ils sentaient de consolation et de joie, sachant bien qu'a

(1) 2 Cor. I, 27. (2) Act, XX, 20, (3) Act. XVI, 20. (4) Matt. X, 21.

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