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le sang

car c'est mon sang, de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour vous et pour plusieurs en rémission des péchés, faites ceci toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. Ce fut ainsi que Jésus institua le saint Sacrement de son corps et de son sang, que nous appelons l'Eucharistie. Il avait dit aux Juifs qu'il était le pain vivant descendu du ciel (1), que qui mangerait ce pain vivrait éternellement; et que l'on ne pouvait avoir la véritable vie sans manger sa chair et boire son sang. Car ma chair, disait-il, est vraiment viande, et mon sang est vraiment breuvage; qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Les Juifs avaient été choqués de ce discours, le prenant grossièrement, comme si Jésus eût voulu mettre son corps en pièces, et le leur donner avec son sang, sous leur forme naturelle, pour servir de nourriture à leurs corps (2). Jésus avertit ses disciples, que ces paroles avaient un sens plus relevé, et c'est ce mystère qu'il accomplit le jour de la cène leur donnant véritablement son corps et son sang, mais sous une forme étrangère, sous les apparences du pain et du vin, et pour être la nourriture de leurs ames. Après la cène (3) Jésus parla long-tems à ses Apôtres, qu'il ne devait plus voir jusques à sa mort. Il leur prédit qu'ils l'abandonneraient tous (4), et à Pierre en particulier, qu'il le renierait trois fois. Et pour les consoler dans la tristesse

(1) Joar.. VI, 41, X, etc. (2) Ibid. 64. (3) Joan XIII, 3, XIV, XV. (4) Ibid. XVIII.

où ils étaient de sa perte, il promit de leur envoyer dans peu le Saint-Esprit, qui leur ferait entendre tout ce qu'il leur avait enseigné; il leur recommanda sur-tout de s'aimer les uns les autres. Il sortit ensuite avec eux hors de la ville, et alla au mont des Olives, dans un jardin où il avait accoutumé de prier.

LEÇON XXXIX.

De la passion de Jésus-Christ. JÉSUS-CHRIST étant au jardin des Olives se présenta ce qu'il allait souffrir, et laissant agir la nature, il fut saisi d'une peur et d'une tristesse extrême, et tomba sur le visage, suant des gouttes de sang dont la terre fut trempée. Il pria son père par trois fois de détourner de lui ce calice (1), c'est-à-dire ses souffrances; et à chaque fois il ajouta : néanmoins que votre volonté soit faite, et non pas la mienne. Cependant Judas amena dans le jardin une grande troupe de gens armés (2) envoyés par les Sacrificateurs et les Sénateurs. Ils prirent Jésus, le lièrent et le menèrent chez Caïphe, souverain Pontife. Mais Jésus fit voir par plusieurs miracles qu'ils ne l'eussent pas pris s'il ne l'eût voulu. Tous ses disciples l'abandonnèrent et s'enfuirent. Il ne répondit rien à plusieurs faux témoins que l'on produisait contre lui, ni aux questions du Pontife, sinon lorsqu'il l'interrogea juri

(1) Luc, XXII, 4. (2) Matth. XXVI, 47, etc.

diquement s'il était le Christ, fils du Dieu vivant. Alors il déclara hautement qu'il l'était; ce qu'ils reçurent comme un blaspheme; disant que Jésus était digne de la mort, et l'abandonnèrent à des valets insolens, qui le maltraitèrent le reste de la nuit, lui donnant des soufflets, et lui faisant deviner qui l'avait frappé. Le lendemain (1) ils le menèrent à Ponce-Pilate, gouverneur de la Judée pour l'Empereur Tibère, lui disant que c'était un homme séditieux qui révoltait tout le pays, qui se disait Roi, et défendait de payer les tributs à l'Empereur, quoiqu'il eût enseigné tout le contraire. Jésus garda aussi le silence devant Pilate, qui, ne trouvant point de preuves contre lui (2) chercha divers moyens pour éviter de le juger. Ayant appris qu'il était Galiléen, il le renvoya à Hérode Antipas, fils du vieux Hérode, qui était Tétrarque de Galilée, et qui avait grande curiosité de le voir, espérant qu'il ferait quelques miracles en sa présence. Mais Jésus n'y dit pas une parole; et y fut traité d'insensé. Pilate voulut encore, pour sauver Jésus, se servir de la coutume de délivrer un prisonnier à la fète de Pâques; mais les Juifs aimèrent mieux qu'il délivrat Barrabas, qui était un voleur et un meurtrier. Enfin, voulant les contenter, sans faire mourir Jésus, il le fit fouetter puis l'abandonna à ses soldats (3), qui lui mirent sur la tête une couronne d'épines le couvrirent d'un vieux manteau de pourpre, (1) 1. Matth. XXVII. (2) Luc, XXIII, 7. (3) Joan. XIX

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et lui donnèrent un roseau à la main au lieu de sceptre; en cet équipage, ils venaient le saluer Roi par dérision, lui donnaient des soufflets et lui crachaient au visage.

LEÇON XL.

De la croix et de la mort de Jésus-Christ.

PILATE

ILATE fit paraître Jésus (1) devant les Juifs avec la couronne d'épines et le manteau de pourpre, mais bien loin d'en avoir pitié, ils demandèrent par de grands cris qu'il fût crucifié; menaçant même Pilate de la disgrace de l'Empereur, s'il laissait vivre un homme qui se disait roi. Pilate consentit enfin qu'on le fit mourir (2), et lava ses mains (3), protestant qu'il était innocent de sa mort. Mais tout le peuple répondit : Que son sang, c'est-à-dire la vengeance de sa

mort, tombe sur nous et sur nos enfans. Jésus fut donc mené, chargé de sa croix, pour être exécuté à mort, avec deux voleurs, en un lieu nommé Galgota (4) au Calvaire qui était comme une voirie hors de la ville de Jérusalem. Le supplice de la croix était le plus infame qui fût alors en usage. On n'y condamnait que des esclaves et d'autres misérables, encore pour les plus grands crimes, comme le vol ou l'assassinat. Jésus fut crucifié entre deux voleurs; il eut les pieds et les

(1) Joan. XIX, 4. (2) Ibid. II. (3) Matt. XXVII, 24. (1) Luc, XVIII, 32.

mains percés; les soldats partagèrent ses habits, et tirèrent au sort à qui aurait sa tunique. Il pria Dieu pour ceux qui le faisaient mourir (1). Les Pontifes et les Sénateurs venaient lui faire des reproches et lui dire qu'il se sauvât, s'il était le Christ, le Roi d'Israël et le fils de Dieu, comme il disait. On lui offrit du fiel et du vinaigre, comme il avait soif. Tout cela avait été prédit par David et par Isaïe; et quand toutes les Ecritures furent accomplies, Jésus dit : Tout est consommé (2), et rendit l'esprit, étant encore plein de force, après avoir été six heures à la croix. Alors le soleil fut obscurci, la terre trembla, les tombeaux s'ouvrirent, plusieurs morts ressuscitèrent. Le voile qui séparait le sanctuaire d'avec le reste du temple se déchira pour montrer que les mystères de l'ancienne loi étaient découverts, et que Jésus-Christ (3) par sa mort avait ouvert aux hommes le ciel, qui leur avait été fermé jusques-là, et dont le sanctuaire était la figure. Jésus-Christ mourut un vendredi; car cette année-là était la veille de la Pàque, et il mourut à l'heure qu'on immolait l'agneau, dont le sacrifice n'était que la figure de sa mort, aussi-bien que tous les autres sacrifices de la loi, et tous ceux qu'on avait offerts à Dieu depuis le commencement du monde. Pour voir s'il était mort, un soldat lui perça le côté d'une lance, et il en sortit du sang et de l'eau. Son corps fut descendu de la croix, et enseveli

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(1) Joan. XIX, 23. (2) Ps. XIX, 30. Ps. LXVIII, Isa, LIII. (3) Joan. XIX, 36. Exod. XII, 6.

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