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en menaçant les vents et la mer. Il fit quelquefois prendre à ses disciples une quantité extraordinaire de poissons (1). Un jour il rassasia de cinq pains et de deux poissons cinq mille hommes qui l'avaient suivi dans le désert; et une autre fois il en rassasia quatre mille avec sept pains. Il se rendit invisible quand il voulut. Il connaissait les plus secrètes pensées des hommes, et prédisait l'avenir. Etant en prière sur le mont Tabor, avec trois de ses disciples (2), Pierre, Jacques et Jean tout d'un coup il fut transfiguré (3), c'est-àdire que ses habits devinrent plus blancs que la neige, et son visage plus éclatant que le soleil. Les disciples virent Moise et Elie qui s'entretenaient avec lui, et ils entendirent une voix qui dit celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui je me plais, écoutez-le. Tous ces miracles prouvaient manifestement que Jésus était ce qu'il disait (4), c'est-à-dire le Christ et le fils de Dieu. Il n'en faisait pas seulement par lui-même, mais il donnait encore à ses disciples le pouvoir d'en faire de semblables, et même de plus grands.

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LEÇON XXX I.

Des vertus de Jésus-Christ.

N même tems que Jésus faisait tous ces miracles, il montrait l'exemple de toutes sortes

(1) Joan. VI. (2) Matt. XVII. (3) Luc IX, 28, (4) Joan. X, 25. XII, 37.

de vertus. Il était humble de cœur (1), il se disait fils de l'homme, ce qui signifiait un homme du commun et d'une petite naissance comme il paraissait. Je suis venu, disait-il pour servir, et non pas pour être servi. Il cachait ses miracles (2) le plus souvent, défendant aux malades de dire qu'il les eût guéris, et faisant taire les démons, qui criaient qu'il était le fils de Dieu. Il s'enfuit tout seul (3), lorsque ceux qu'il avait nourris dans le désert le voulaient enlever pour en faire leur roi. Ce n'était point sa gloire qu'il cherchait, mais celle de son père qui l'avait envoyé (4). Il était plein de douceur et de bonté ne contestait point, n'élevait point sa voix, et ne rebutait personne. On lui amena un jour des enfans (5) pour les bénir et prier pour eux; les Apôtres les voulaient empêcher; mais il les en reprit, fit approcher les enfans (6), les embrassa, et les bénit en leur imposant les mains et dit qu'il fallait ressembler aux enfans, et être petits comme eux, pour entrer dans le royaume des cieux (7). Il souffrait avec une patience merveilleuse les défauts de ses disciples qui étaient des hommes grossiers et ignorans, et les importunités des malades et des autres, dont il était continuellement accablé. Il passa sa vie dans une extrême pauvreté, n'ayant ni terre, ni maison ni seulement où reposer sa tête (8). Il subsistait de ce que lui fournissaient libéralement ceux

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(1) Matt. XI, 19. (2) Matt. XX, 28. (3) Joan. VI, 13. (4) Ps. XI, etc. (5) Matt XII, etc. (6) Matt. XIX, 13. (7) Matt. XVIII, 2, (8) Luc, IX, 58.

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qu'il instruisait, particulièrement des saintes femmes qui le suivaient pour le servir. Il souffrait toutes les incommodités de la pauvreté (), le chaud, le froid, la faim, la soif, la lassitude, faisant ses voyages à pied, marchant en plein midi, quoiqu'il vécût dans un pays fort chaud. Jamais on ne le vit rire tant il était grave et sérieux (2). Toutefois il était tendre et plein de compassion. Il pleura la mort de Lazare son ami (3), qu'il allait susciter, et il pleura une autre fois, voyant Jérusalem, et pensant aux malheurs qui lui deient arriver tant il aimait sa patrie,

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ingrate qu'elle était. Il était charitable bienfaisant à tout le monde. Il recevait cement (4) les pécheurs qui se voulaient nvertir, et ne faisait point difficulté de anger avec eux. Mais pour les pécheurs enurcis, il les reprenait avec force, principaJement les hypocrites, comme les Scribes, les Pharisiens, à qui il reprochait hautement tous leurs vices, quoiqu'il sût bien qu'il s'attirait par-là une haîne mortelle. Mais en même tems qu'il blàmait leurs actions, il relevait leur ministère, recommandant au peuple de suivre leur doctrine, parce qu'ils avaient l'autorité légitime pour enseigner: il vivait dans la soumission aux puissances établies, payait les tributs, observait toutes les cérémonies de la religion, et fréquentait le temple, d'où il chassa par deux fois avec autorité ceux qui le profanaient par leur trafic (5). Il passait

(1) Joar.. IV, 6. (2) Joan. XI, 35. (3) Luc, XIX, 41. (4) Joan. II, 13. (5) Joan. II, 15.

souvent les nuits en prière (1). Ma nourriture, disait-il (2), est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé il est avec moi, et ne me laisse pas seul, parce que je fais toujours ce qu'il Îui plaît.

LEÇON XXXII.

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De la doctrine de Jésus-Christ. Et premièrement de la Trinité et de l'Incarnation.

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Jésus faisant tant de miracles et pratiquant tant de vertus, se faisait admirer de tout le monde, et attirait après lui de grandes troupes (3). Il prèchait souvent dans les synagogues (4), où les Juifs s'assemblaient pour prier, lire l'Écriture sainte et l'entendre expliquer par les Scribes ou Docteurs. Souvent aussi il prèchait au bord de la mer, ou à la campagne, selon l'occasion. Il n'y avait aucune de ses paroles qui ne fût une instruction importante. Il parlait comme ayant autorité (5), non pas comme les Scribes et les Pharisiens et toutefois il parlait simplement et familièrement pour pouvoir être entendu des simples. Quelquefois il se servait exprès de paraboles et d'énigmes (6), pour n'ètre pas entendu de ceux qui en étaient indignes, par la mauvaise disposition de leur cœur. Voici le sommaire de sa doctrine. Il dit qu'il est le

(1) Matth. XXI, 21. (2) Luc, VI, 2, Joan. VIII, 19. Joan. IV, 34. (3) Matt. I, 17. (4) Matt. IV, 26. (5) Matt. XII, 13. (6) Mait, XIII, 23.

Messie ou le Christ, attendu et souhaité par les Pères, et prédit par Moïse et par les Prophètes, et qu'il est venu, non pour abolir la loi (1), mais pour l'accomplir; que la vie éternelle consiste à connaître un seul vrai Dieu et Jésus-Christ qui l'a envoyé (2). Il nous apprend que Dieu est un esprit, et qu'il doit être adoré en esprit et en vérité. Il nous découvre (3) de plus que Dieu est Père, Fils et Saint-Esprit. Car il dit qu'il est le Fils unique de Dieu, qu'il ne dit rien, et ne fait rien de lui-même (4); mais qu'il reçoit tout de son Père qui lui montre tout ce qu'il fait, et lui donne tout ce qu'il a enfin que lui et son Père ne sont qu'un; d'où il suit qu'il est Dieu (5) comme son Père, et qu'il est le même que Dieu son Père. Il dit aussi à ses Apôtres (6) qu'il leur enverrait aussi l'Esprit consolateur, qui procède du Père. Et il ajoute Il prendra du mien pour vous l'enseigner (7), parce que tout ce qui est au Père est à moi. Ce qui fait voir que le Saint-Esprit procède du Pere et du Fils (8), et que tous les trois ne font qu'un. Et il le déclare manifestement, quand il ordonne à ses Apôtres de baptiser tout le monde au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit; montrant encore que tous les trois sont égaux, puisqu'il veut que tous les hommes soient consacrés à Dieu au nom de ces trois personnes. Jésus-Christ étant Dieu, il s'ensuit qu'il

(1) Joan. V, 46; VIII, 56. Matt. V, 17. XVII, 3. (3) Joan. IX, 14. (4) Joan. III, V, 19, etc. (5) Joan X, 30. (6) Joan. (7) Joan. XVI, 14. (8) Matt. 28, 19.

(2) Joan. 16; Joan. XV, 26.

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