,

depuis cinq cents ans, ils venaient en foule le voir et l'entendre. Il déclara (1) qu'il était le précurseur du Messie promis par les Prophètes, pour avertir les hommes de sa venue " et pour les préparer à le recevoir. Ceux qui témoignaient se vouloir convertir Saint Jean les baptisait dans le Jourdain, c'est-à-dire qu'il les y faisait baigner et se laver, comme les Juifs avaient coutume de faire, en diverses rencontres, pour se purifier suivant la loi. Les Juifs admirant sa sainteté (2), voulaient le reconnaître pour le Messie, mais il déclara sincèrement qu'il ne l'était pas; ajoutant: il en viendra un plus puissant que moi, dont je ne suis pas digne de délier les souliers, qui vous baptisera au Saint-Esprit. En effet, son baptême n'était qu'une préparation à un barème plus parfait (3). Jésus voulut être baptisé par SaintJean dans le Jourdain, pour montrer toute sorte de bons exemples, et pour consacrer l'eau par son baptême. Alors le ciel s'ouvrit on vit descendre sur Jésus, le Saint-Esprit en forme corporelle, comme une colombe et on entendit une voix du ciel, qui dit : Vous êtes mon fils bien aimé, c'est en vous que j'ai mis ma complaisance. St. Jean rendit encore plusieurs autres témoignages à Jésus (4). Il a reçu la grace sans mesure (5). Et encore nous avons tous reçu sa plénitude : car la loi a été donnée par Moise, la grace et la vérité a été faite été faite par Jésus-Christ.

(1) Matt. III, 1, 5. (2) Joan. I, 3. (3) Matt. III, 6. (4) Joan. III, 34. (5) Joan. I, 16.

Personne n'a jamais vu Dieu; le fils unique qui est dans le sein du père, est celui qui nous l'a fait connaître. Îl dit encore en le montrant voilà l'agneau de Dieu (1); voilà celui qui ôte les péchés du monde, pour faire voir que les victimes que l'on sacrifiait selon la loi, n'en étaient que les figures.

LEÇON XXIX.

De la vocation des Apôtres. JÉSUS avait environ trente ans lorsqu'il fut baptisé par saint Jean (2). Aussitôt le SaintEsprit (3) le mena dans le désert, où, après avoir jeûné quarante jours sans rien manger, il souffrit que le diable le tentât (4) en plusieurs manières. Peu de tems après il y eut des noces à Cana, en Galilée, où il fut invité avec sa mère et ses disciples; car il en avait déjà quelquesuns qui, après avoir suivi saint-Jean, s'étaient attachés à lui. A ces noces, le vin ayant manqué (5), Jésus changea en excellent vin une grande quantité d'eau ; et ce fut son premier miracle. Il en fit ensuite plusieurs autres, et commença à prècher l'évangile (6), c'est-à-dire la bonne nouvelle du royaume des cieux, exhortant tout le monde à faire pénitence. Il fut bientôt suivi d'une grande foule de peuple (7), qui venait voir ses miracles et écouter sa doc

(1) Joan. I, 15. (2) Luc, III, 1, 5. (3) Matt. IV. (4) Joan. II. (5) Joan. I, 37. (6) Matt. I, 14. (7) Matt. IV etc.

trine. Non-seulement les Juifs le suivaient, mais les Samaritins et les Gentils; et sa réputation s'étendait dans les pays circonvoisins. II y eut quelques disciples qu'il appela par une grace particulière pour s'en servir à instruire les autres. Comme il marchait sur le bord du lac de Genezareth, en Galilée (1), il appella quatre pêcheurs, Simon, fils de Jean, qu'il nomma Pierre, et André son frère, puis les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, leur disant venez après moi, je vous ferai pêcheurs d'hommes. Une autre fois il appella un publicain (2), c'est-à-dire, un receveur des impôts qu'il vit assis à son bureau, nommé Lévi ou Mathieu. Ces disciples quittèrent tout pour le suivre aussitôt qu'il les appella. Ils étaient toujours avec lui, et souvent il leur expliquait en particulier ce qu'il avait dit au peuple. Il se servait d'eux pour baptiser ceux qui croyaient sa doctrine, et qui se convertissaient. Entre ses disciples, il en choisit douze (3), qu'il nomma Apôtres, c'est-à-dire envoyés, parce qu'il les envoyait prêcher l'Evangile. Ces douze furent Simon-Pierre, puis André son frère, Jacques et Jean, fils de Zébédée, Philippe Barthélemi, Mathieu, Thomas, Jacques, fils d'Alphée, son frère Jude ou Thadée, Simon le Cananéen, Judas Iscariot. Pierre fut le mier des Apôtres par le choix de Jésus-Christ. Car un jour il demanda à ses disciples ce qu'ils croyaient de lui; et Pierre répondit au nom de tous: Vous êtes le Christ, fils du Dieu vivant. Jésus dit ensuite; et moi je te dis, tu es

pre

(1) Matt, IV. (a) Matt. IX, 9. (3) Luc, VI, 13.

Pierre (1), et sur cette pierre je bâtirai mon église, et la puissance de l'enfer ne prévaudra point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des Cieux (2); et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans le Ciel, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans le Ciel. Après avoir choisi les douze Apôtres, il les envoya prêcher aux Juifs seulement, leur défendant de s'adresser encore aux Samaritains ni aux Gentils. Il leur donna le pouvoir de guérir les maladies, de ressusciter les morts, de purifier les lépreux et de chasser les démons, leur défendant de tirer profit de ces grâces, qu'ils avaient reçues gratuitement, ni de se charger d'aucune provision pour leurs voyages. Il les avertit en même-tems qu'ils seraient haïs et persécutés, et les encouragea à ne craindre Dieu que seul. Il choisit encore (3) soixante-douze disciples qu'il envoya deux à deux dans les lieux où il devait venir lui-même, leur donnant les mêmes pouvoirs et les mêmes instructions.

LEÇON XXX.

Des miracles de Jésus-Christ.

et

Jésus faisait une infinité de miracles (4), pour montrer que Dieu l'avait envoyé qu'il parlait de sa part. Ces miracles n'étaient ni pour l'ostentation (5), comme ceux des magiciens et des imposteurs, ni pour la terreur comme la plupart de ceux de Moïse

(1) Matt. XVI, 16. (2) Matt. X. (3) Luc, X, (4) Matt. IX, 9. (5) Joan, XI, 41.

,

et d'Elie, mais pour gagner les cœurs se faisant sur les hommes mêmes, et leur donnant les biens qu'ils estimaient le plus, la santé et la vie. Il guérit, en différentes rencontres, une multitude innombrable de personnes aflligées de toutes sortes de maladies, de la fièvre, du flux de sang, de l'hydropisie, de la paralysie, de la lèpre. Il les guérissait en un moment souvent d'une parole, quelquefois sans les voir ni en approcher; il suffisait de toucher le bord de son manteau pour être guéri. Par-tout où il passait, on apportait les malades des environs (1) et on les mettait dans les rues et dans les places des villes; souvent même (2) on assiégeait la maison où il était logé, et on ne lui donnait pas le loisir de manger. On le suivait par-tout, même dans les lieux déoù il était contraint de se retirer pour éviter la foule (3). Il rendit la vue à plusieurs aveugles, entr'autres à un aveugle-né, en lui mettant sur les yeux un peu de boue. Il fit parler des muets et entendre des sourds, redressa des boiteux et des personnes courbées. Il chassa les démons des corps de plusieurs possédés. Enfin, il rendit la vie à plusieurs morts. L'histoire nous en marque trois jeune fille qui venait de mourir (4), un jeune homme qu'on portait en terre (5), Lazarre enterré depuis quatre jours (6). On vit Jésus marcher sur les eaux, et il y fit marcher St. Pierre. Une fois il appaisa une tempête

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(1) Matt. IV, 56. (2) Marc I, 33, 45, III, 20. (3) Joan. IX. (4) Marc XXXVI. (5) Luc VII, 11. (6) Joan. XI.