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prophètes s'étaient servis pour représenter sa puissance et sa grandeur. Telles étaient les pensées des Juifs charnels. Il y avait seulement quelque peu de Juifs spirituels, qui, ayant conservé fidèlement la tradition des prophètes, savaient que les promesses de Dieu avaient un sens plus élevé; qu'il fallait attendre du Christ (1) de plus grands biens que les biens périssables de cette vie : qu'il viendrait principalement (2) pour effacer les péchés et rétablir la sainteté qu'il apporterait une nouvelle alliance, plus parfaite que l'ancienne, et qu'il la graverait dans les cœurs qu'il donnerait la grace c'est-à-dire, le secours nécessaire (3) pour pratiquer la loi, et qu'il accomplirait, en vérité (4), ce que la loi ne montrait qu'en figure: qu'il ramenerait toutes les nations à la connaissance du vrai Dieu, et que son règne regarderait le siècle futur. Au reste, il était constant parmi les Juifs spirituels et charnels, même chez les Samaritains (5), que le tems était venu où le Christ devait paraître. Toutes les autres prophéties étaient accomplies; la puissance qui, jusqu'à son tems, devait demeurer dans la maison de Juda, suivant la prophétie de Jacob, avait passé à Hérode, étranger qui de jour en jour, affaiblissait et anéantissait les lois (6), et le terme des années marquées par le prophète Daniel allait expirer.

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(1) Tob. XI, 18, XIII, 14 XIV, 9. (2) Dan. IX, 34. (3) Jér. XXXI, 33. (4) Ezech. XXXV, 36, (5) Gen. XLIX, 20. (6) Dan. IX, 20.

LEÇON XXVI.

De la naissance de Jésus-Christ.

Du tems qu'Hérode régnait en Judée, et

que César Auguste était empereur de Rome il y avait entre les Juifs une fille d'excellente sainteté, nommée Marie (1), qui avait été fiancée à un saint homme nommé Joseph; et toutefois elle avait résolu de garder sa virginité. Marie et Joseph étaient tous deux de la tribu de Juda et de la race de David, mais ils étaient pauvres, et Joseph faisait le métier de charpentier. Ils demeuraient à Nazareth (2), petite ville de Galilée, qui est une province de la terre d'Israël. L'ange Gabriel fut envoyé à Marie de la part de Dieu, pour lui annoncer qu'elle serait mère du Christ. Vous aurez un fils, dit-il, que vous nommerez Jésus. Il sera grand, et sera nommé le fils du Très-haut, le Seigneur lui donnera le trône de son père David, et il régnera éternellement sur la maison de Jacob. Marie y consentit, après que l'Ange l'eut assurée qu'elle demeurerait vierge, et qu'elle serait mère par l'opération du Saint-Esprit, et par un miracle de la toute - puissance de Dieu. Aussitôt s'accomplit en elle ce mystère auquel en la remDieu l'avait préparée toute sa vie, plissant de grace. Elle conçut ce saint enfant, qui étant Dieu comme devint son père

(1) Luc. I, 26. (2) Matt. XIII.

homme comme nous avec cette différence qu'il est saint par nature, et incapable de péché. Il naquit à Bethlehem (1), petite ville de Judée, où David était né (2), et où le Christ devait naître suivant les prophéties. Joseph et Marie furent obligés de s'y rendre, pour satisfaire à une ordonnance de l'empereur Auguste, qui voulut que chacun fît inscrire son nom dans le lieu de son origine. Ils ne trouvèrent point de place dans l'hotellerie, et furent contraints de se loger dans une étable. Ce fut là que la sainte Vierge mit au monde son fils, et elle demeura Vierge après sa naissance comme devant. Elle l'enveloppa de langes, et le coucha dans une crèche; et il fut visité la même nuit par des bergers à qui les anges avaient annoncé cette grande nouvelle, que le Sauveur venait de naître à Bethlehem.

LEÇON X X VII.

De l'enfance de Jésus-Christ. LE fils de Dieu fut circoncis huit jours après sa naissance, suivant la loi, et il fut nommé Jésus, comme l'Ange l'avait dit 3), parce qu'il venait délivrer son peuple de leurs péchés; car Jésus signifie Sauveur (4). Au bout de quarante jours Marie alla se présenter au temple de Jérusalem, suivant la loi de la purification des

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(1) Mich. V 2. (a) Luc, 3. (3) Luc, II, 31. (4) Mat. I, 21.

femmes après leurs couches, à laquelle toutefois elle n'était point obligée: et pour satisfaire à une autre loi, qui ordonnait d'offrir à Dieu tous les premiers nés; elle y présenta aussi son fils. Alors un saint vieillard nommé Siméon (1), et Anne sainte veuve et prophétesse (2), rendirent témoignage qu'il était le Sauveur qu'on attendait. Les premiers gentils qui l'adorèrent furent les mages. C'est ainsi que l'on nommait en Perse ceux qui s'appliquaient aux sciences et à la religion. Ceux - ci vinrent d'Orient conduits par une étoile miraculeuse, et demandèrent où était le Roi des Juifs nouvellement né. L'ayant trouvé, ils l'adorèrent et lui offrirent de l'or, de la myrrhe et de l'encens. Hérode fut allarmé de leur venue et craignant que ce Roi ne le dépossédat un jour, il fit mourir tous les enfans de Bethleem, et ce sont ceux que l'Eglise honore sous le nom des saints Innocens. Cependant saint Joseph averti par un Ange, emmena Jésus et Marie en Egypte, et n'en revint qu'après la mort du vieil Hérode. A son retour, il demeura à Nazareth, où Jésus croissait et se fortifiait, étant plein de sagesse et de grace. A l'âge de douze ans, il alla, suivant la coutume, à Jérusalem pour la fète de Pàques (3) avec son père et sa mère, car Joseph passait pour son père. Ils le perdirent, et au bout de trois jours le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, disputant avec eux, et étonnant tous les auditeurs par ses réponses. Il revint avec Joseph et Marie à Nazareth,

(1) Luc, II, 25. (2) Matt. II. (3) Luc, II, 40.

et vivait soumis à eux, avançant en sagesse, en âge et en grace devant Dieu, et devant les hommes. Il travaillait avec saint Joseph à son métier de charpentier, et il demeura ainsi caché jusqu'à l'âge de trente ans, passant toute sa jeunesse dans l'humilité, la pauvreté et le travail, pour nous en donner l'exemple.

LA

LEÇON XXVIII.

De saint Jean-Baptiste.

A quinzième année du règne de l'empereur Tibère, Ponce - Pilate étant gouverneur de Judée pour les Romains, il parut un grand prophète, Jean (1), fils de Zacharie, sacrificateur, et d'Elisabeth, parente de la sainte Vierge Marie. Il était né par miracle

sa

mère était stérile (2), et après avoir été promis à son père par un ange. Il passa toute sa vie dans la solitude (3), avec une austérité plus grande que celle des anciens Prophètes. Sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage, son habit était un cilice fait de poil de chameau. Il parut dans le désert, qui est au long du Jourdain, exhortant tout le monde à faire pénitence, parce que le royaume des cieux approchait. Comme les Juifs n'avaient point vu de prophète depuis le retour de la captivité, c'est-à-dire (1) Luc, III. (a) Luc, I. (3) Matt. III.

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