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Dieu, et gardaient la loi de Moïse, mais ils adoraient aussi des idoles au commencement. Enfin Jérusalem fut rebâtie (1); Néhémias acheva de relever ses murailles, la terre fut repeuplée et cultivée, et les Juifs vécurent en paix sous les Rois de Perse, avec une liberté entière pour l'exercice de leur religion. Ils n'eurent plus de Prophètes, mais les anciennes prophéties, qu'ils voyaient s'accomplir de jour en jour leur suffisaient. Jamais ils ne furent plus fidèles à Dieu, et ils ne tomberent plus dans l'idolatrie à laquelle ils étaient auparavant si enclins. Au contraire, ils attiraient les infidèles à la connaissance du vrai Dieu, principalement dans les pays où ils étaient mêlés avec eux. Car il y en eut plusieurs qui demeurèrent à Babylone et par tout l'Empire de Perse. Leur religion les faisait remarquer en tous lieux ; et les plus sages d'entre les Gentils admiraient leur loi (2), et prenaient plaisir à s'en instruire. La puissance des Perses fut ruinée comme Daniel l'avait prédit, par les Grecs sous la conduite d'Alexandre-le-Grand, Roi de Macédoine; mais il ne changea rien à l'état des Juifs. Son empire fut partagé entre ses Capitaines; et de-là vinrent les Ptolomées, Rois d'Egypte, dont la capitale était Alexandrie et les Séleucides, Rois de Syrie, qui résidèrent à Antioche. Les Juifs souffrirent assez souvent de leurs divisions et de leurs guerres; mais cependant ils s'étendirent dans tout l'empire des Macédoniens, et dans la Grèce même, où ils commencèrent aussi à répandre la con(1) Esd. III. (2) I. Mac. 1.

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* naissance du vrai Dieu (1). Car c'était à ce dessein qu'il les avait dispersés entre les Gentils.

LEÇON XXIII.

De la persécution d'Antiochus et des Macabées.

ANTI

NTIOCHUS l'illustre, Roi de Syrie, voulut forcer les Juifs à se conformer aux moeurs et aux superstitions des Grecs, et à renoncer à leurs lois et à leur religion. Il surprit Jérusalem, prophana le temple, et fit cesser les sacrifices; il fit mourir beaucoup de Juifs (2), qui aimèrent mieux pèrdre la vie, que de violer la loi de Dieu. Entr'autres, il y eut sept frères à qui il fit souffrir en sa présence des tourmens horribles, et que leur propre mère encourageait par l'espérance de la résurrection bienheureuse. Judas Macabée et ses frères prirent les armes (3), pour la défense de leur liberté et de la religion, qui était encore alors attachée à ce peuple et à cette terre (4). Quelques Juifs des plus zélés se joignirent à eux, et malgré leur petit nombre, le secours de Dieu les rendit victorieux (5). Ils reprirent Jérusalem (6), purifièrent le temple, rétablirent les sacrifices et affranchirent entièrement le peuple du joug des nations infidèles. Simon, l'un de ses frères, 'fut reconnu chef du peuple (7), et souverain

(1) Tob. XXXIII, (2) Marc. 1 32 etc. (3) 2 Mac. VIII. (4) 1. Mac. III. (5) 2. Mac VIII. (6) 1. Mac. IV, 42 etc. (7) 1. Mac. XIV, 28.

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Pontife, car ils étaient de la race sacerdotale descendus d'Aaron; mais on ne lui donna la souveraine puissance (1) qu'en attendant la venue du Prophète fidèle, c'est-à-dire du Christ, fils de David. Les descendans de Simon prirent le titre de Rois; mais leur puissance ne fut pas de longue durée. Car les Romains, déjà maîtres d'une grande partie du monde conquirent l'Orient sous la conduite de Pompée, et ruinèrent en même tems les Rois de Syrie et les Rois des Juifs. Toutefois Hérode trouva moyen d'usurper le Royaume de Judée par la faveur de Jules-César, et ensuite d'Auguste, et régna sous la protection des Romains. Il était étranger d'origine, mais Juif de religion, au moins il en faisait profession, car au fond, c'était un impie, qui n'avait d'autre loi que son ambition et sa politique, cruel et dénaturé, jusqu'à faire mourir sa femme et plusieurs de ses enfans.

LEÇON XXIV.

De l'état où était le monde à la venue du Messie.

L'IDOLATRIE

'IDOLATRIE régnait toujours par tout le monde mais la Grèce était pleine de philososophes, qui commençaient à la décréditer entre les gens d'esprit. Ils voyaient bien l'absurdité des fables dont les Poètes entretenaient les peuples, et qui étaient tout le fondement (1) 1. Mac. XIV, 41.

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pas

de leur religion. Its connaissaient que le monde était gouverné par un Dieu, bien différent de ceux que le vulgaire adorait: mais ils n'osaient en parler ouvertement, ni rien entreprendre contre les religions établies. Ils se contentaient de les mépriser entr'eux, les regardant comme des inventions de politique, propres à amuser les ignorans. Au dehors, ils ne laissaient de se conformer au peuple et d'observer les mêmes cérémonies, et désespérant de connaître la vérité, ils s'abandonnaient sans réserve à leurs passions et aux plaisirs les plus infàmes. Le vrai Dieu n'était plus adoré que par les Juifs. Les Samaritains se vantaient aussi de le servir, et avaient quitté les idoles (1); mais ils étaient toujours séparés des Juifs, avec une haîne mortelle de part et d'autre. Ils ne reconnaissaient que les livres de Moïse, rejettant tous les autres Prophètes, et prétendaient Dieu devait être adoré sur la monque tagne de Garizim (2), où ils avaient bati un temple. La religion s'affaiblissait même chez les Juifs (3). Il y avait deux sectes, les Pharisiens et les Saducéens. Les Saducéens (4) ne croyaient ni la résurrection ni l'immortalité de l'ame, ni qu'il y eût des anges ou des esprits, et faisaient Dieu même corporel. Une grande

partie des Sacrificateurs et des principaux de

la nation suivaient cette hérésie si impie et si grossière. Les Pharisiens soutenaient la bonne doctrine, croyaient les choses spirituelles, la résurrection et la vie du siècle futur; ils fai

(1) Eph. IV, 19. (2) Job. IV, 9. (3) Ibid 10.
(4) Act. XXIIÍ, 8.

saient profession d'observer la loi fort exactement; mais ils y mêlaient quantité de superstitions indignes de la vraie religion, et souvent anéantissaient les commandemens de Dieu (1), pour établir leurs traditions humaines. Ils avaient beaucoup d'autorité sur le peuple, faisant paraître un grand extérieur de piété (2) ; mais ce n'était qu'hypocrisie en la plupart (3) dans le fond, ils étaient pleins d'avarice, de vanité et de toutes sortes de vices.

LEÇON XX V.

Comment le Messie était attendu des Juifs. L ́Es Juifs étaient fiers et superbes : comme enfans d'Abraham (4), ils croyaient être saints par nature, et destinés à commander à toutes les autres nations, qu'ils méprisaient infiniment, les tenant pour maudites et immondes.. Ainsi, il leur était insupportable d'obéir aux Romains, et à Hérode, esclave des Romains; ils étaient toujours prêts à se révolter, et n'at-tendaient que la venue du Messie pour secouer ce joug. Car ils croyaient que le Messie serait un roi comme les rois de la terre, plus grand guerrier et plus victorieux que David, plus riche et plus heureux que Salomon. Ils ne considéraient que les prophéties qui parlaient de ses triomphes et de sa gloire, prenant au pied de la lettre toutes les figures dont les

(1) Matt. XV; 6. (2) Luc. XIV, 14. (3) Joan. VIII, 7. (4) Job, VIII, 3.

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