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LEÇON X X.

Des Prophéties.

Il y a plusieurs de ces prophètes dont nous

avons les écrits: Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, et quelques autres, que l'on appelle les petits Prophètes, parce que leurs livres sont courts. Ces écrits contiennent les discours qu'ils faisaient au peuple pour leur reprocher leurs crimes et pour les exhorter à en faire pénitence, à quitter les idoles, à se convertir à Dieu. Pour donner plus d'horreur de l'idolàtrie (1), ils la comparent souvent à un adultère (2) et à la synagogue à une femme infidèle à son mari (3), qui l'aurait quitté pour des amans étrangers. Aux exhortations sont mêlées plusieurs prédictions; et c'est ce que proprement on appèle prophéties. Ils prédirent que le royaume de Samarie serait ruiné, et qu'Israël emmené captif (4), cesserait d'ètre le peuple de Dieu : qu'il ne reviendrait plus, sinon quelques-uns avec Juda, et sous un mème chef; que le royaume de Juda serait aussi détruit (5) par les rois de Babylone Jérusalem ruinée, le temple brûlé et le peuple emmené en captivité; que Babylone serait prise elle-même par les Mèdes (6) et les Perses, sous la conduite de Cyrus, et qu'il délivrerait le peuple après une captivité de

(1) Osée I. (2) Jer. II. (3) Ezéc. XV. (4) Osée 1. O., 11. (5) Jerem. XXXIV, etc. (6) Isa. XIII, XL. Jérém. L.

soixante-dix ans; que le temple serait rebâti (1) et Jérusalem rétablie; que le peuple de Dieu devait jouir encore de son héritage, et après une furieuse persécution, être délivré de tous ses ennemis, et acquérir beaucoup de gloire. Mais entre ces prophéties, qui regardaient les choses temporelles, il y en avait d'autres qui allaient bien plus loin, et qui étaient bien plus importantes, puisqu'elles concernaient les biens spirituels et la vie future. En parlant du retour de la captivité, les prophètes ont marqué distinctement toutes les circonstances de la venue du Messie (2); de ses souffrances, de son règne et de la vocation des Gentils, c'est-à-dire des nations infidèles. Ils ont dit que Dieu ferait avec son peuple une nouvelle alliance qui ferait oublier celle de la sortie d'Égypte; qu'il graverait sa loi dans leur cœur ; qu'il les instruirait lui-même (5); qu'il répandrait son esprit sur toutes sortes de personnes, et leur donnerait le don de prophétie (4); que son serviteur, c'est le Messie, porterait les péchés du peuple, et n'ayant fait lui-même aucun péché, serait méprisé comme le dernier des hommes, et mené comme un agneau à la boucherie pour le salut des autres. Que le Messie, fils de David, serait l'espérance des Gentils (5), qu'ils viendraient en foule adorer Dieu à Jérusalem et s'instruire de sa loi (6); que la gloire du second temple serait beaucoup plus grande que celle du premier (7); enfin, que le bon

(1) Jér. XXV, 2. (2) Jér. XXX, 3, 32, etc. (3) Joël II, 28. (4) Isa. LIII, 4, 7. (5) Isa. LII, 4. etc. (6) Matt. XII, 21. (7) Isa. II, 3.

heur du peuple de Dieu serait au-dessus de tout ce que l'oeil a vu (1), ce que l'oreille a entendu et ce qui est tombé dans l'esprit de l'homme (2). Ils ont prédit de plus toutes les particularités remarquables de la naissance, de la vie et de la mort du Sauveur. Ces prophéties étaient obscures, parce que les prédictions spirituelles sont mêlées avec les temporelles, qui en étaient la figure, et que les deux états du Messie, ses humiliations et ses souffrances, et d'ailleurs sa puissance et sa gloire, sont aussi décrites ensemble.

LEÇON XXI.

De la captivité de Babylone.

Tour ce que les Prophètes avaient prédit

arriva. Après que Dieu eut long-tems souffert les crimes des rois d'Israël et de leurs sujets, qu'il les eut souvent exhortés à la pénitence par la voix de ses serviteurs (3), et souvent même châtiés, sans qu'ils voulussent se convertir, enfin il fit éclater sur eux sa juste colère, et les abandonna à leurs ennemis. Samarie fut prise, le royaume détruit, et le peuple emmené captif, et dispersé dans des pays éloignés. A leur place, les rois d'As— syrie envoyèrent des colonies d'autres peuples l'on appela depuis Samaritains. Les rois de Juda subsistèrent encore plus d'un siècle après la ruine d'Israël (4), mais ils ne pro

que

(1) Agg. II. 20. (2) Isa. XLIV, 4. (3) 4. Reg. XXII, 7. (4) Ibid. 24.

fitèrent point de ce terrible exemple. Dieu les livra à Nabuchodonosor, roi de Babylone qui ruina Jérusalem, brûla le temple, emporta les vases sacrés (1), et emména le peuple en captivité, laissant la terre d'Israël presque déserte. La religion ne laissa pas de subsister, quoique le temple fût détruit, et que les sacrifices eussent cessé. Les Juifs observaient la loi de Moïse et les traditions de leurs pères, au milieu de l'idolatrie et des vices de toutes sortes qui règnaient à Babylone. Cette grande ville pleine de superstitions, de magie, de divinations et de débauches (2), était l'image du monde corrompu et de la société des méchans, qui, pendant cette vie sont toujours plus puissans et en plus grand nombre que les serviteurs de Dieu, les persécutent et les oppriment. Nabuchodonosor était le plus grand roi qui fut alors; orgueilleux et cruel. Il fit faire une statue d'or (3), de grandeur énorme, et commanda à tout le monde de l'adorer. Trois jeunes hommes considérables entre les Juifs refusèrent généreusement de lui obéir, et il les fit jeter dans une fournaise ardente; mais ils y demeurèrent sains et entiers, chantant les louanges de Dieu. Alors le roi, étonné de ce miracle, reconnut la puissance de Dieu, et commanda à tous ses sujets de l'honorer. Il y eut encore d'autres rencontres où ce roi et ses successeurs admirant la sagesse de Daniel, les miracles que Dieu fit en sa faveur, rendirent

(1) 4. Reg. XXV. (2) Baruc. VI. (3) Dant. III.

de semblables témoignages à la vérité qui commençait ainsi à se faire connaître chez les infidèles. Daniel était un des captifs de la race des rois de Juda, qui, dans la cour de Babylone, et dans les plus grands emplois du royaume, où il fut élevé par son mérite, mena toujours une vie très-pure et très-sainte. Dieu lui révéla plusieurs secrets de l'avenir (1). Il prédit distinctement la suite des empires jusqu'à la venue du Messie, marqua le tems où il devait venir (2) qu'il serait mis à mort par son peuple, et qu'alors Jérusalem et le peuple juif seraient détruits à jamais.

LEÇON XXII.

Du rétablissement des Juifs après la captivité.

A PRÈS que la captivité eut duré soixantedix ans, Cyrus, Roi de Perse prit Babylone, mit les Juifs en liberté, leur permit de retourner en leur pays, et de rebâtir le temple de Jérusalem. Ils revinrent sous la conduite de Zorobabel (3), chef de la Tribu de Juda ; et le sacrificateur Esdras, très-savant dans la loi de Dieu, instruisit le peuple et recueillit les livres sacrés. Les Samaritains et les autres ennemis du peuple de Dieu retarderent quelque tems les rétablissement de la sainte cité. Les Samaritains étaient ces peuples ramassés que les peuples d'Assyrie avaient envoyés à la place des Israélites. Ils prétendaient servir le vrai

(1) Dant. VIII. (2) Dant. IX, 24. (3) Esd. II.

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