Obrazy na stronie
PDF
ePub

corps célestes, et l'ordre de toute la nature (1), leur disait assez qu'il y avait quelque sage ouvrier qui en était l'auteur, et qui les gouvernait. Ils avaient reçu de leurs pères quelque tradition de la création du monde, du déluge et des autres châtimens exemplaires que Dieu avait exercés sur les méchans (2); ils avaient ouï parler d'un jugement futur, des supplices et des récompenses de l'autre vie. Mais comme ils ne faisaient point d'attention à leur ame, ni à aucune chose spirituelle, ils donnaient du corps à la divinité, et s'imaginaient la trouver par-tout où ils voyaient quelque puissance extraordinaire : ainsi ils remplissaient tout le monde de dieux. Ils en mettaient dans le ciel (3), dans le soleil, dans les astres; ils en mettaient sur la terre et dans les eaux. Chaque peuple les nommait à sa mode, et y mélait les grands rois, les inventeurs des arts, et les autres hommes fameux de chaque pays; ils en raconcontaient mille fables extravagantes. Ils se figuraient leurs dieux comme des hommes immortels, leur donnaient des femmes qu'ils nommaient déesses, et des enfans qu'ils appelaient dieux ou demi-dieux, et leur attribuaient toutes les passions des hommes et tous leurs vices. Ils ne se contentaient pas de les imaginer, ils voulaient les avoir près d'eux, ils faisaient des statues de bois, de pierre, de bronze ou d'autres métaux, à qui ils donnaient les noms de leurs dieux, préten

(1) Pseaume XVIII. (2) Plato, lib. X, de repub in fine. (3) Sap. XIV , 17, etc.

dant qu'ils y habitaient en effet. Ils adressaient leurs prières et leurs adorations à ces idoles. Ils leur dressaient des temples et des autels, leur faisaient des sacrifices et des fètes magnifiques. Le démon les abusait ainsi pour se faire adorer sous ces noms, et pour leur faire commettre toutes sortes de crimes, sous prétexte de religion. Car leurs fètes (1) n'étaient que jeux et dissolution. On honorait Bacchus en buvant avec excès; il y avait des lieux où les femmes s'abandonnaient publiquement en l'honneur de Vénus; d'autres, où les pères (2) sacrifiaient et brûlaient leurs propres enfans pour appaiser les dieux infernaux; il y avait mille imposteurs qui se vantaient d'être les prophètes de ces dieux (3), et de prédire l'avenir ou de deviner les choses cachées, les uns par l'astrologie, les autres par l'observation du vol ou du chant des oiseaux, ou par les entrailles des victimes. On croyait des jours heureux; on observait les songes; tout était plein de superstitions ridicules. Cependant la corruption des mœurs (4) était universelle; tous les vices règnaient sur la terre; et quoique la lumière de la raison et la loi de nature restassent dans le cœur des hommes, elles étaient si peu suivics qu'elles ne servaient qu'à les rendre coupables d'agir contre leur conscience. Il était réservé au Sauveur de tirer le genre humain de cette misère.

(1) Sap. XIV, 22, 23. (2) Baruch. IV, 43. (3) Herod. 1. (4) Rom. 1, XXXI, XI, 15.

LEÇON XVI.

De David et du Messie.

A PRÈS que les Israélites eurent été long-tems

[ocr errors]
[ocr errors]

gouvernés par des Juges, ils voulurent avoir des Rois. Le premier fut Saül, de la tribu de Benjamin qui fut bientôt réprouvé pour ses péchés (1). Le second fut David, de la tribu Juda, que Dieu trouva selon son cœur et le fit sacrer avec de l'huile sainte, par le Prophète Samuel. Il fut long-tems persécuté par Saül, et étant devenu Roi, il soutint de grandes guerres contre les infidèles; mais enfin Dieu le délivra de tous ses travaux, le mit audessus de tous ses ennemis et le combla de richesses et de gloire. Aussi fut-il fort fidèle à le servir (2). Toute son application était de méditer la loi de Dieu (3), là mettre en pratique et la faire observer à ses sujets, c'est à quoi il employait sa puissance. Comme il avait l'esprit très-beau et entendait parfaitement la poésie et la musique, il composa un grand nombre de cantiques pour louer Dieu et enseigner la vertu, et ce sont les Pseaumes que nous chantons encore tous les jours. Jérusalem, qui avait été autrefois la demeure de Melchisedech, fut aussi celle de David (4). Il y fit batir un palais sur la montagne de Sion, où il fit apporter l'arche d'alliance. Il voulait bâtir un temple magnifi

(1) Reg. XVI. (2) Act. XIII, 2. (3) Ps. C. (4) I. Reg. VII.

que pour la placer et faire les sacrifices. Car depuis que le peuple était entré dans la terre promise, il n'y avait point encore eu de lieu fixe pour le service divin; mais Dieu déclara à David que cet honneur de bàtir un temple était réservé à son fils, et lui promit en mêmetems que sa postérité régnerait éternellement sur le peuple fidèle. C'est donc un renouvellement d'alliance que Dieu fit (1) avec ce saint roi. Car il promit aussi de donner un repos éternel à son peuple, et de prendre Jérusalem pour sa demeure, c'est-à-dire, pour le lieu où il voulait que son nom fût honoré, et sa présence au milieu de son peuple particulièrement reconnue. Ainsi, cette sainte cité devint l'image de l'Eglise, qui est l'assemblée des fidèles et du Ciel, qui est le séjour des bienheureux. Dieu découvrit en même-tems à David (2) de plus hauts mystères. Il lui révéla que le Sauveur des hommes serait de sa race; qu'il serait roi, qu'il régnerait non seulement sur la maison d'Israël, mais encore sur toutes les nations de la terre que son règne n'aurait point de fin. Qu'il serait Pontife (3), non selon l'ordre d'Aaron, mais selon l'ordre de Melchisedech, plus ancien que la loi écrite qu'il serait fils de Dieu (4), et Dieu lui-même. Tout cela fut révélé à David. Mais il lui fut aussi révélé que le Sauveur, avant que d'arriver à sa gloire, souffrirait de grandes afflictions, dont celles de David n'étaient qu'une légère pein

(1) Ps. CXXXI. (2) Ps. LXXI. (3) Ps. CIX. (4) Ps. XI, 7, LXIV, 8. Ps. XXXI, VIII.

[ocr errors]

et

ture. Depuis ce tems les Israélites nommèrent le Sauveur qu'ils attendaient Messie ou Christ, c'est-à-dire, oint ou sacré avec de l'huile sainte dont on avait accoutumé de sacrer les rois et les sacrificateurs. Ils l'appelaient aussi fils de David.

LEÇON XVII.

De Salomon et de la sagesse. ENTRE les enfans de David, Salomon fut choisi de Dieu (1) pour régner après lui, et pour être l'image du Messie dans sa gloire car il régna toujours en paix. Ce fut lui qui batit le temple dont son père lui avait laissé le dessin et tous les préparatifs. C'était un superbe bâtiment, tout revêtu d'or en dedans et divisé en deux parties, dont la plus secrette était le sanctuaire (2) où reposait l'arche d'alliance sous les Chérubins. Le souverain Pontife était le seul à qui l'entrée en fut permise, encore n'y entrait-il qu'une seule fois l'année, y portant le sang des victimes. Aussi ce sanctuaire était la figure du ciel, qui était fermé pour les hommes, jus

,

qu'à ce que le Christ y entrât couvert de son sang (3) Devant le temple était l'autel pour les holocaustes et les autres sacrifices, dans une grande cour environnée de galeries, avec plusieurs salles et divers appartemens, pour (1) Para}. XXVIII, 5. (2) 1, Reg. VI, etc. (3) Heb. IX, 11.

« PoprzedniaDalej »