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voulut même faire périr tous les enfans mâles, et il en fit jeter un grand nombre dans le fleuve du Nil. En cette misère, ils eurent recours à Dieu, qui écouta leurs cris et leurs plaintes, et résolut de les sécourir en mémoire de l'alliance qu'il avait faite avec Abraham, Isaac et Jacob. Cette servitude était une image de la servitude du péché (1), où tout le genre humain gémissait sous la puissance du démon, et qui ne devait finir que quand Dieu enverrait le Sauvenr du monde. Cependant (2), pour délivrer les Israélites, il se servit de Moïse, un grand personnage de la tribu de Lévi (3), qui avait été nourri en Egypte par les soins de la fille du roi et instruit dans toutes sortes de sciences puis s'était retiré dans l'Arabie déserte. Là Dieu lui apparut sur le mont Oreb, dans un buisson qui brûlait sans se consumer. Et pour se faire connaître plus qu'il ne l'avait encore été, il lui dit: je suis celui qui est (4), parce qu'en effet il n'y a que Dieu qui soit, à proprement parler; toutes les créatures n'ont qu'un être emprunté, et ne le tiennent que de lui. Moise fit ce qu'il put pour ne point se charger de cette importante commission de délivrer le peuple. Mais enfin Dieu le voulut et le renvoya en Egypte Egypte, avec le pouvoir de faire de grands miracles.

(1) Exod. II, 29. (2) Exod. II, (3) Act. VII, 22. (4) Exod. III.

LEÇON VIII.
De la Páque.

Moise, OisE, accompagné de son frère Aaron, vint trouver Pharaon (1) ( c'était le nom des Rois d'Egypte ) et lui commanda de la part de Dieu de laisser aller son peuple (2); Pharaon le refusa avec mépris, et Moïse fit plusieurs miracles terribles pour l'y contraindre. Premièrement il frappa de sa verge l'eau du fleuve, et elle devint du sang. Il fit venir une multitude innombrable de grenouilles (3) par tout le pays, et jusques dans le palais du Roi, qui promit alors de laisser aller les Israélites: mais sitôt que Moïse eut ôté les grenouilles, il se dédit (4). Moïse fit donc venir à diverses fois des mouches des cousins, des sauterelles et d'autres insectes qui incommodèrent terriblement les Egyptiens; et à chaque plaie, Pharaon promettait d'obéir pour être délivré, mais il n'exécutait rien. Moise (5) fit encore venir une peste sur les animaux, des ulcères sur les hommes (6), une grèle épouvantable, et enfin des ténèbres très-épaisses pendant trois jours. Tout cela ne servit de rien, et Pharaon demeura toujours endurci, Dieu le permettant ainsi pour faire éclater sa puissance par tant de miracles. A la fin (7), quand Dieu voulut délivrer son peuple, il leur commanda de prendre un (1) Exod. V. (2) Exod. VII, 20. (3) Exod. VII, 6. (4) Ibid. VIII, 17. (5) Exod. IX. (6) Exod. X, 2. (7) Exod. XII, 3.

agneau dans chaque famille, à un certain jour, de le sacrifier vers le soir, le faire rôtir et le manger la nuit, après avoir marqué de son sang la porte de chaque maison. Il voulut que ce souper et ce sacrifice fût nommé la Pàque, c'est-à-dire, le passage, et que les Israélites le renouvelassent tous les ans en mémoire de leur délivrance. La même nuit (1) qu'ils firent Pàque, Dieu envoya un Ange qui fit mourir tous les premiers nés des Egyptiens, depuis le fils de Pharaon jusqu'au fils de la plus misérable esclave: mais l'Ange ne toucha point aux maisons marquées du sang de l'agneau. Tout cela était mystérieux. L'agneau signifiait le Sauveur, qui devait être un jour immolé pour le salut des hommes, dont le sang devait sauver ceux à qui il devait être appliqué en particulier, et dont la chair devait ètre la nourriture des fidèles. Cette dernière plaie de la mort des premiers nés, épouvanta tellement les Egyptiens, qu'à l'heure même, et sans attendre qu'il fût jour, ils pressèrent les Israélites de sortir, et les mirent hors de l'Egypte, chargés de biens.

LEÇON I X.

Du voyage dans le désert. PHARAON (2) s'opiniàtra jusques à la fin à résister à Dieu. Sitôt qu'il eut congédié les Israélites, il s'en repentit, et les poursui(1) Exod. XII, 4. 23. (2) Exod. XIV, 5.

vit avec une armée. Il les joignit sur les bords de la mer Rouge; et ils croyaient être perdus, quand Dieu fit ouvrir la mer (1), en sorte que l'eau se retira des deux côtés, s'arrêta comme un mur, à droite et à gauche, et laissa un grand espace au milieu, où les Israélites passèrent à pied sec. Les Egyptiens voulurent les suivre, mais Dieu fit rejoindre la mer qui les noya tous avec Pharaon. Ainsi Dieu tira son peuple d'Egypte, avec hauteur et par la force de son bras, c'est-à-dire, par sa toutepuissance, montrant qu'il est le maître de toutes les créatures, et qu'il punit sévèrement les hommes qui osent lui résister. Pendant le voyage, il fit paraître principalement sa providence et sa bonté sur les Israélites (2). 11 les mena par un grand désert, afin d'éprouver leur fidélité, de les exercer à la patience (5), et leur faire voir qu'ils ne pouvaient subsister que par ses graces (4). Ils furent toujours conduits (5) par un nuage qui leur faisait ombre le jour contre l'ardeur du soleil, et se changeait la nuit en feu pour les éclairer. Dieu leur donna pour nourriture la manne (6). C'était (7) une espèce de rosée qui tombait du ciel les matins en abondance, et qui s'épaisissait; en sorte que l'on en faisait des pains suffisans pour chaque jour, et d'un goût fort agréable. Il leur donna (8) par deux fois, une très grande quantité de cailles. Quand ils manquèrent d'eau, Moïse en fit

(1) Exod, 21. (2) Exod. XIII, 17. (3) Deut. VIII, 2. (4) Ex. XIV, 21. (5) Num. XI, 7. (6) Exod. XVII, 15. (7) Num. IX, 7, 51. (8) Exod. XVII, 6.

sortir d'un rocher, en le frappant de sa verge. Leurs habits ne s'usèrent point pendant qua

rante ans que dura ce voyage Enfin (1) Dieu les conduisit avec autant d'affection qu'un père qui porte ses enfans entre ses bras. Toutefois ils furent si ingrats, qu'ils murmurèrent souvent contre Dieu (2); ils regrettèrent souvent l'Egypte (3) et les viandes grossières dont ils étaient nourris: ils voulurent y retourner et s'emportèrent plusieurs fois contre Moïse jusqu'à le vouloir tuer. Ce voyage était l'image de la vie présente, où Dieu nous exerce par diverses tentations, et souffre avec une patience merveilleuse des ingratitudes et nos désobéissances, ne laissant pas de nous faire du bien continuellement.

LEÇON X.

Des dix commandemens.

A v U commencement du voyage et le troisième mois (4) après la sortie de l'Egypte, les Israélites arrivèrent au mont Sinaï, où Dieu les fit séjourner pour leur donner sa loi. Moïse les fit laver et purifier, et leur défendit d'approcher de la montagne. Le jour venu, qui était le cinquantième après la Pàque, ils virent le haut de la montagne tout en feu, et couvert d'un nuage épais, d'où sortaient des éclairs et des tonnerres épouvantables. Ils entendaient

(1) Num. XX, 11. (2) Deut. VIII, 4. (3) Deut. I, 3. (4) Ex, XIX.

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