Obrazy na stronie
PDF
ePub

c'est ce qui s'appèle la loi de la nature. Il y eut toujours des Saints qui l'observèrent comme Job, Melchisedech, et quelques autres marqués dans l'Ecriture, sans ceux que nous ne connaissons pas. Job était un prince fort riche et fort vertueux. Dieu permit que le démon lui ôtât tous ses biens, ses enfans, sa santé, et le réduisit à la dernière misère, pour donner un grand exemple de patience.

LEÇON V.

m

Du patriarche Abraham. COMME le monde se corrompit toujours de plus en plus, la vraie religion, c'est-à-dire la connaissance de Dieu et l'observation de la loi de nature ne restait plus qu'en quelque peu de saints personnages (1), principalement de la postérité de Sem et de la branche d'Heber. Mais l'idolatrie gagnait même cette famille, quand Dieu y choisit un homme (2) avec qui il fit une alliance particulière, afin de s'en servir pour conserver sur la terre la connaissance de la vérité et la pratique de la vertu. Ce fut Abraham. Dieu lui commanda de quitter ses parens et le lieu de sa naissance, de passer l'Euphrate, et de venir dans la terre de Chanaan, et lui promit de faire sortir de lui un grand peuple, dont la multitude serait aussi innombrable que étciles du ciel et les grains de sable de la mer. (2) Gen, XII,

[ (1) Jos. XXIV.

les

En ta race, ajouta-t-il, seront bénites toutes les nations de la terre; ce qui signifiait que de sa postérité devait naître le Sauveur du genre humain (1), ce Fils de la femme, qui écraserait la tête du serpent. Abraham crut aux promesses de Dieu, et obéit à ses ordres (2). Aussi Dieu lui tint compte de sa foi, le protégea en toutes occasoins, le combla de biens, et fit avec lui une alliance solemnelle (3), et lui réitéra plusieurs fois les mêmes promesses que de lui viendrait un grand peuple qui posséderait la terre de Chanaan, et que par lui la bénédiction et la grace se répandrait sur toute la terre. Dieu lui ordonna la circoncision pour marque de son alliance, parce que cette alliance était attachée au sang et à la génération. Enfin, après que la foi d'Abraham eut été long-tems exercée, lorsqu'il avait déjà cent ans, et que sa femme Sara était aussi hors de l'âge d'avoir des enfans, et naturellement stérile (4), Dieu lui donna un fils qu'il nomma Isaac, et sur qui Dieu lui déclara que tomberait l'effet de ses promesses, pas sur Ismaël, qu'Abraham avait déjà eu d'une autre femme. Quand Isaac fut devenu grand, pour éprouver davantage la foi d'Abraham, Dieu lui commanda de sacrifier ce cher fils. Il obéit sans réplique (5), et il avait déjà le bras étendu pour l'égorger, quand un Ange l'arrêta de la part de Dieu, lui déclarant qu'il était content de son obéissance (6), et lui renouvelant toutes ses promesses. Du tems

et non

(1) Gen. XV. IV. (2) Ps. CIV, 14. (3) Gen. XVII, 108 (4) Gen. XXI. (5) Gen, XXII. (6) Gen. XIV, 18.

d'Abraham vivait Melchisedech (1), Roi de Salem, dont on ne sait ni le père ni la famille, mais seulement qu'il était sacrificateur du Dieu très-haut, et qu'Abraham revenant un jour victorieux d'une guerre où il avait défait quatre Rois, cet homme extraordinaire vint au-devant de lui, lui donna sa bénédiction, et offrit pour lui du pain e du vin. C'était une figure du Sauveur du moi devait être plus grand qu'Abraham I dût naître de lui.

[graphic]

Des autres Patriarches.

ISAAC imita la foi et la vertu de son père (2), et Dieu lui renouvela les mêmes promesses. Il vécut paisiblement dans une noble simplicité. Il eut deux fils jumeaux. Esau et Jabob, dont Dieu choisit le dernier, et le prit en affection, laissant Esau dans la malédiction générale des enfans d'Adam: aussi fut-il méchant et impie (3): Jacob au contraire fut fidèle à Dieu, vertueux et laborieux, doux et patient. Son père Isaac lui donna sa bénédiction, à laquelle les promesses de Dieu étaient attachées. Il voulut la donner à Esau, mais Jacob usa d'artifice pour se l'attirer; et Isaac, quoiqu'il eût été surpris; la confirma, après s'en être apperçu, voyant que c'était l'ordre de Dieu. Jacob ayant reçu sa bénédiction si importante, se maria, et eut douze fils qui (1) Heb. VII. (2) Gen. XXV, 2. (3) Rom. IX, 11.

sont les douze Patriarches; savoir, Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Dan, Nephtali, Gad, Aser, Joseph et Benjamin. On appèle aussi Patriarches tous les anciens Pères et tous les Saints qui vécurent sous la loi de nature, comme (1) Adam, Abel, Seth, Henoch, Noé, Sem, Abraham. Dieu fit encore à Jacob les mêmes promesses qu'il avait faites à son père et à son aïeul, et le nomma Israël (2). Joseph lui était plus cher que tous ses autres enfans. Ils en furent envieux (3), et le vendirent à des marchands. qui le menèrent en Egypte (4), où Dieu prit soin de lui, et, par une aventure merveilleuse, le fit devenir favori du roi, qui lui donna tout son royaume à gouverner. Ses frères furent contraints, par la famine, de venir en Egypte chercher des vivres (5), et Joseph, après les avoir mis en peine quelque tems, se fit connaître à eux, leur pardonna leur crime (6), et les fit venir en Egypte avec leur père et toute leur famille qui était de soixante et dix personnes. Jacob (7), en mourant, donna sa bénédiction à tous ses enfans, et leur prédit ce qui devait arriver de plus considérable à leur postérité. Il dit à Juda (8), qu'il commanderait à tous ses frères, et que le commandement demeurerait dans sa race, jusqu'à ce que vint celui qui devait être envoyé, et qui serait l'attente des nations, c'est-à-dire, le Sauveur du

(1) Gen. XXVIII, 21. (2) Gen. XXXII, 28.
(3) Gen. XXVII. (4) Ibid, 29.
(6) Gen. XLIX. (7) Gen. LIX.

(5) Gen. XIIII. (8) Ibid, 19,

monde. Ainsi on commença à connaître qu'il descendrait non seulement de la race d'Abraham, par Isaac et par Jacob, mais encore de la famille de Juda.

DIEU

LEÇON VII.

De la servitude d'Egypte.

IEU n'accomplit les promesses qu'il avait faites à Abraham (1), qu'après plus de quatre cents ans car ni lui ni les autres Patriarches ne possédèrent point de terre dans le pays de Chanaan ; ils n'y vécurent que comme des passagers, sous des tentes et des pavillons. Et quoique leurs enfans ne dussent pas demeurer en Egypte, ils y habitèrent plus de deux cents ans. C'est ainsi que Dieu exerçait leur foi, et qu'eux-mêmes faisaient voir qu'ils attendaient un meilleur héritage que cette terre sensible (2). Pendant ce séjour d'Egypte, les enfans d'Israel multiplièrent prodigieusement, comme Dieu l'avait promis à Abraham. Le roi d'Egypte craignit qu'ils ne se rendissent trop puissans. Pour les affaiblir et les empêcher de rien entreprendre, il résolut de les accabler de travaux; il leur faisait faire de la brique et d'autres ouvrages de terre fort pénibles; il les faisait travailler à de grands bâtimens et il avait mis sur eux des intendans qui ne leur donnaient point de relache, et les maltraitaient cruellement; il

(1) Act, VII, 5. Heb. XI, 6. 13. (2) Exod. XXV.

« PoprzedniaDalej »