Obrazy na stronie
PDF
ePub

catur passione amoris pecuniæ; decidit a lumine, obscuratus est ille. Quomodo namque videre poterat ille qui Luminare vendidit triginta argenteis ? Sed nobis exortus est ille, qui passus est pro mundo. Ad quem clamemus: Qui passus, et compassus es hominibus, gloria tibi.

la passion de l'argent l'a aveuglé; ébloui par la lumière, il est tombé. Peut-on dire qu'il avait encore l'usage de la vue, celui qui a vendu pour trente pièces d'argent la Lumière du monde ? Mais celui qui a souffert pour le monde s'est levé sur nous comme un soleil. Crions vers lui et disons Vous qui avez eu compassion des hommes, et avez souffert pour eux, gloire à vous!

Quænam te ratio, Juda, Qui t'a porté, Judas, à Salvatoris proditorem trahir le Sauveur? T'a-t-il effecit? Numquid ille ab retranché du collège des Apostolorum te choro Apôtres ? T'a-t-il privé du segregavit? Numquid don de guérir les maladies? sanitatum te gratia pri- Dans la cène qu'il faisait vavit? Numquid cum cœ- avec les autres, t'a-t-il chassé naret una cum illis, a de la table? Quand il a lavé mensa te expulit? Num- les pieds des autres, a-t-il quid aliorum cum lavis- négligé les tiens? Que de set, pedes tuos neglexit? bienfaits envers toi! et tu O quantorum factus es les as tous oubliés. Ton inimmemor beneficiorum! grat complot t'a rendu inet tuum sane consilium fâme. Son incomparable ingratum infamia nota- patience, son immense mitur illius autem prædi- séricorde sont connues de catur incomparabilis tous. patientia et misericordia magna.

Dicite iniqui quidnam a Salvatore nostro audistis? Nonne Legem ac documenta Prophetarum exposuit?Quomodo ergo Verbum quod ex Deo est, et nostras animas redimit, Pilato tradere cogitatis?

Hommes injustes, dites, qu'avez-vous entendu de la bouche de notre Sauveur? N'a-t-il pas exposé la Loi et les enseignements des Prophètes? Pourquoi donc ce Verbe, qui est de Dieu et qui vient racheter nos âmes, voulez-vous le livrer à Pilate?

Ceux-là mêmes, ô Christ, qui avaient été comblés de VOS continuelles faveurs, criaient : Qu'il soit crucifié! Ces meurtriers des justes demandaient que celui qui avait fait le bien fût traité comme un malfaiteur : mais vous gardiez le silence, et vous supportiez leur méchanceté; vous vouliez souffrir et nous sauver, ô ami des hommes.

Nos péchés nombreux nous enlèvent la hardiesse de parler; nais vous, Vierge Mère de Dieu, suppliez pour nous celui qui est né de vous. La prière d'une mère a un grand pouvoir sur la clé mence du Seigneur. Ne mé- | prisez pas l'humble demande des pécheurs, ô très chaste! car il est miséricordieux et puissant pour sauver, celui qui est allé jusqu'à souffrir pour nous.

ut

Crucifigatur, clamabant hi qui tuis semper muneribus fuerant defectati; petebantque malefactorem acciperent pro benefactore interfectores illi justorum. Sed tacebas, Christe, eorum proterviam sustinens volens pati, nosque salvare, ut hominum amans.

Loquendi libertatem non habemus propter multa peccata nostra; tu ex te genitum exora, Virgo Deipara multum enim valet deprecatio Matris apud clementiam Domini. Ne despicias peccatorum supplicationes, o castissima; quia misericors est et potens ad salvandum, is qui pro nobis etiam pati sustinuit.

Nous ajouterons cette belle Préface du Missel Ambrosien, qui exprime d'une manière si touchante les sentiments que doit éprouver le chrétien en cette veille de la Cène du Seigneur.

PRÉFACE.

Lest digne et juste, équita

I ble et salutaire, que nous

vous rendions grâces, sans cesse, ici et en tout lieu, Seigneur saint, Père toutpuissant, Dieu éternel, par Jésus-Christ notre Seigneur qui a daigné souffrir, quoi

DIGN

IGNUM et justum est, æquum et salutare, nos tibi semper hic et ubique gratias agere, Domine sancte, Pater omnipotens, æterne Deus, per Christum Dominum nostrum, qui

:

innocens pro impiis vo- que innocent, pour les im

luit pati, et pro sceleratis indebite condemnari. Cujus mors delicta nostra detersit, et resurrectio Paradisi fores nobis reseravit. Per quem tuam pietatem suppliciter exoramus: ut nos hodie a peccatis emacules; cras vero venerabilis Coenæ dapibus saties; hodie acceptes nostrorum confessionem delictorum: cras vero tribuas spiritualium incrementa donorum; hodie jejuniorum nostrorum vota suscipias: cras vero nos ad sanctissimæ Cœnæ convivium introducas. Per eumdem Christum Dominum nostrum. Amen.

pies, et être injustement condamné pour les coupables. C'est sa mort qui a effacé nos péchés, et sa résurrection qui nous a ouvert les portes du Paradis. C'est en son nom que nous supplions votre miséricorde de nous purifier aujourd'hui de la tache de nos péchés, et demain de nous rassassier du mets sacré de l'auguste Cène. Acceptez aujour d'hui la confession de nos fautes: demain accordeznous l'accroissement des dons spirituels. Aujourd'hui vous recevez le sacrifice de nos jeûnes: demain introduisez-nous dans la salle du divin festin. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

LE JEUDI SAINT.

A L'OFFICE DE LA NUIT.

'OFFICE des Matines et des Laudes des trois derniers jours de la Semaine sainte diffère en beaucoup de choses de celui

autres jours de l'année. Tout y est triste et sombre, comme à des funérailles; et rien n'est plus propre à nous donner une idée de la tristesse à laquelle l'Eglise est en proie, en ces jours de deuil. Elle s'interdit, à tous les Offices du Jeudi, du Vendredi et du Samedi, ces cris de joie et d'espérance par lesquels elle commence la louange de Dieu. On n'entend plus retentir: Domine, labia mea aperies: Seigneur, ouvrez mes lèvres pour votre louange; ni Deus, in adjutorium meum intende: O Dieu, venez à mon aide; ni Gloria Patri, à la fin des Psaumes, des Cantiques et des Répons. Les Offices divins ne conservent plus que ce qui leur est essentiel dans la forme, et ils ont perdu toutes ces aspirations vives que les siècles y avaient ajoutées. Une psalmodie sévère, des lectures lamentables, des chants lugubres voilà ce qui leur reste. Chacune des Heures Canoniales se termine par le Psaume Miserere, et par une mention de la Mort et de la Croix du Rédempteur.

On donne vulgairement le nom de Ténèbres à l'Office des Matines et des Laudes des trois derniers jours de la Semaine sainte, parce que cet Office se célébrait autrefois la nuit, comme dans

les autres jours de l'année. Ce nom lui appartient encore pour une autre raison; c'est qu'on le commence à la lumière du jour, et qu'il ne se termine qu'après le coucher du soleil. Un rite imposant et mystérieux, propre seulement à ces Offices, vient aussi confirmer cette appellation. On place dans le sanctuaire, près de l'autel, un vaste chandelier triangulaire, sur lequel sont disposés quinze cierges. Ces cierges, ainsi que les six de l'autel, sont en cire jaune, comme à l'Office des Défunts. A la fin de chaque Psaume ou Cantique, on éteint successivement un des cierges du grand chandelier; un seul, celui qui est placé à l'extrémité supérieure du triangle, reste allumé. Pendant le Cantique Benedictus, à Laudes, les six cierges qui brûlaient sur l'autel sont pareillement éteints. Alors le Cérémoniaire prend l'unique cierge qui était demeuré allumé sur le chandelier, et il le tient appuyé sur l'autel durant le chant de l'Antienne qui se répète après le Cantique. Puis il part et va cacher ce cierge, sans l'éteindre, derrière l'autel. Il le maintient ainsi loin de tous les regards pendant la récitation du Miserere et de l'Oraison de conclusion qui suit ce Psaume. Cette Oraison étant achevée, on frappe avec bruit sur les sièges du choeur, jusqu'à ce que le cierge qui avait été caché derière l'autel reparaisse et annonce par sa lumière toujours conservée que l'Office des Ténèbres est terminé.

Expliquons maintenant le sens de ces diverses cérémonies. Nous sommes dans les jours où la gloire du Fils de Dieu est éclipsée sous les ignominies de sa Passion. Il était « la lumière du monde », puissant en œuvres et en paroles, accueilli naguère par les acclamations de tout un peuple; maintenant le voilà déchu de toutes ses

« PoprzedniaDalej »