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l'injustice Vox Domini confringentis cedros Libani.

Cette parole tout embrasée du feu du zèle et de la charité, qui va éteindre toutes les flammes impures, et en allumer de chastes et de saintes dans vos cœurs: Vox Domini intercidentis flammam ignis.

Cette parole féconde qui va faire enfanter le nouvel homme à ces ames tardives, timides, irrésolues, et pressées depuis long-temps par les mouvemens de la grace et les douleurs de l'enfantement, de le faire naître dans leur cœur: Vox Domini præparantis cervos.

Cette parole apostolique, cette voix tonnante des enfans de Zébédée, qui va ébranler les déserts, c'est-à-dire, les ames les plus dures et les plus inébranlables dans l'iniquité, qui font une impie ostentation de leur endurcissement, et dans le sein desquelles nulle culture et nulle semence n'a jamais pu faire germer que des ronces: Vox Domini concutientis desertum.

Enfin cette voix perçante qui va creuser jusque dans la profondeur des consciences criminelles, en éclairer les ténèbres les plus épaisses, et dissiper par une sincère révélation au tribunal sacré, le noir chaos dans lequel elles étoient depuis si long-temps enveloppées: Vox Domini revelabit condensa.

Ce sera une parole bienfaisante qui ne refusera aucune sorte de malades; qui offrira des remèdes aux maux les plus incurables

son secours

et les plus désespérés ; qui n'exclura personne de ses soins et de ses bienfaits, afin que vous puissiez tous ensemble chanter dans le temple du Seigneur la gloire de sa grace, et le prodige qui a changé votre cœur: Et in templo ejus omnes dicent gloriam.

C'est donc ici, mes Frères, comme la dernière ressource que Dieu tire des trésors de sa miséricorde pour vous sauver. Quel malheur pour vous si vous alliez mettre le comble à votre endurcissement en la rendant inutile! hélas! mes Frères, je frémis en vous présageant cet anathème; vous mettriez en même temps le comble à la patience et à la miséricorde de Dieu sur vous. Oui, mes Frères, je le répète; c'est ici le moment qui doit décider de votre éternité.

Faites, grand Dieu! que ce soit aussi le moment marqué dans vos conseils éternels pour le salut de ce peuple! que l'excès de ses misères et de ses infidélités devienne pour lui le présage heureux de l'excès de vos miséricordes ! C'est l'extrémité même de leurs maux, qui nous fait espérer le succès des remèdes que votre bonté leur prépare conduisez vous-même la main des mé→ decins charitables que vous leur envoyez pour les appliquer conduisez leur langue, afin qu'ils en fassent goûter l'amertume salutaire à votre peuple, qui trouvera les délices de la paix et de la joie cachées sous cette amertume: donnez à leur ministère ce que vos ministres ne sauroient se donner eux-mêmes : adoucissez le poids de

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leurs travaux apostoliques en les rendant utiles. Ils le trouveront, ô mon Dieu, ce poids bien léger et bien doux, s'ils peuvent, revêtus de votre force et du titre honorable de vos envoyés, soulager les pécheurs qui vont les écouter, du fardeau de leurs crimes qui les accable.

Nous recommandons aux curés des paroisses voisines d'exhorter leurs paroissiens à profiter de l'avantage que leur procure le voisinage de la mission, et d'assister aussi souvent qu'ils le pourront à ses exercices.

REMERCİMENT

DE M. L'ÉVÊQUE DE CLERMONT

A L'ACADÉMIE FRANÇOISE,

Prononcé le jour qu'il y fut reçu à la place de M. l'abbé de Louvois.

23 FÉVRIER 1719.

MESSIEURS,

Il faut que l'amitié ait sur le cœur des droits plus vifs et plus intéressans que la gloire même, puisque l'honneur que vous me faites aujourd'hui, me laisse encore sensible au chagrin de ne le devoir qu'à la perte d'un ami, et d'un de vos plus illustres confrères.

Vous ne me ferez pas un crime de cet aveu: la vanité est assez flattée de votre choix; tout annonce ici ma reconnoissance et ma douleur même la rend plus digne de vous.

Au sortir presque de l'enfance, et dès que M. l'abbé de Louvois fut en état de se choisir des amis, il me fit l'honneur de me mettre de ce nombre. Dès lors il laissoit déjà voir tout ce qui lui attira depuis l'estime publique et les suffrages

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de la compagnie; une probité au-dessus de son âge, et digne d'un meilleur siècle; un goût et un amour pour les lettres né avec lui, et qu'une excellente éducation avoit cultivé; des talens auxquels il n'a manqué que des places; une fidélité dans le commerce, encore plus estimable que les talens; des mœurs douces, le fruit de sa raison et de ses réflexions, et où l'on pouvoit dire que le tempérament n'en avoit pas tout l'honneur ; une maturité d'esprit, capable de remplacer les grands hommes que sa famille avoit donnés à l'état i les vit passer devant lui comme des songes, et ne survécut à tant de pertes, que pour s'assurer par ses qualités personnelles, ces égards publics, qui ne survivent guère à la faveur. Sa modestie m'a élevé à une place, que le choix du prince lui avoit d'abord destinée (1): je ne m'attendois pas que sa mort me préparât celle que son mérite lui avoit acquise depuis longtemps parmi vous. Mais je sens que je passe les bornes; l'amitié n'en connoît point: je ne pense qu'à rendre un hommage d'estime et de tendresse à sa mémoire; et c'est un remercîment que je vous dois.

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Vous m'associez aujourd'hui, Messieurs à tout ce que notre siècle a vu et voit encore de plus illustre et de plus respectable : je disparois au milieu de tous ces grands noms : il n'est que la reconnoissance, qui puisse m'y faire remar

(1) Il avoit été nommé à l'évêché de Clermont qu'il refusa.

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