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nous; et nous ajouterions à nos crimes celui d'avoir abusé du remède qui devoit les expier.

Mais nous avons de vous, mes chers Frères, des espérances plus consolantes: Approchons donc avec confiance de ce tróne de grace pour y trouver la miséricorde et le salut que nous attendons; (Hebr. 4. 16.) offrons à Dieu les gémissemens d'un cœur touché : ne bornons pas même nos prières et nos supplications à nos propres besoins; que les maux de l'Eglise nous touchent; que les périls de la foi et les tristes divisions qui l'affoiblissent, raniment notre zèle et affermissent notre soumission; que les calamités de la guerre, dont nous sommes menacés, et que nous n'avons déjà que trop long-temps éprouvés, réveillent encore nos voeux et nos soupirs. Désarmons le bras de la colère de Dieu, prêt à tomber sur nous; demandons-lui cette paix que le monde ne veut et ne peut pas donner : attirons sur les princes et sur les rois cet esprit de concorde qui lie les cœurs, qui réunit les intérêts, qui calme les animosités, qui prévient les dissensions et les troubles.

Demandons pour le Roi surtout, cette sagesse qui prévient les années; ce cœur docile aux bons conseils; cette sensibilité aux misères publiques, que de sages instructions lui ont de bonne heure inspirée, et lui inspirent encore tous les jours; la fécondité de son auguste mariage, et un règne qui soit plutôt le règne de la paix, de l'abondance et de la justice, que des guerres et des victoires.

Secondons les pieuses intentions, et les desirs fervens du saint pontife, que le Seigneur dans sa miséricorde a donné à son Eglise, et qui ne cesse de lever les mains au ciel, pour détourner les fléaux que la justice de Dieu semble nous préparer. Nous obtiendrons ce que nous demandons, si nous le demandons avec foi : les prières communes de l'assemblée des fidèles, ont un accès privilégié auprès du trône de la majesté divine; et l'Esprit-Saint qui les inspire et qui les forme dans les cœurs, est toujours exaucé.

MANDEMENT

Pour faire chanter le Te Deum en actions de graces de l'heureux accouchement de la Reine.

2 SEPTEMBRE 1727.

DIEU IEU répand la fécondité sur la maison royale, mes chers Frères: il nous ouvre des espérances qui, en assurant un jour la succession du trône assureront la tranquillité de la monarchie. La piété de notre auguste Reine vient déjà d'être récompensée par la naissance de deux princesses: le ciel achevera d'exaucer ses vœux et les nôtres; et d'elle naîtra le successeur de tant de grands rois, et l'héritier d'un si vaste et si florissant royaume. Les faveurs dont la bonté de Dieu

vient de nous combler, en éloignant de nous le fléau de la guerre, nous répondent de celles qu'il nous prépare hâtons-les mes chers Frères par nos prières et par nos actions de graces; demandons-lui qu'il nous conserve un Roi qu'il nous a donné dans sa miséricorde; qu'il continue à répandre ses bénédictions sur la Reine; et qu'il prolonge les jours du ministre respectable qui préside à leurs conseils, et qui ne fait usage de l'autorité qui lui est confiée, que pour le bonheur de la France, et pour le soulagement et la consolation des peuples.

MANDEMENT

Pour ordonner une procession générale, et faire chanter le Te Deum en actions de graces de la naissance d'un Dauphin.

14 SEPTEMBRE 1729.

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LES Les vocux de la France, mes très-chers Frères, sont enfin exaucés. Dieu, qui pour nous faire sentir l'instabilité des choses humaines, se plaît ce semble, à faire passer sans cesse les sceptres et les empires d'une race à une race nouvelle, continue par une miséricorde singulière à perpétuer depuis un nombre étonnant de siècles, l'empire françois dans la maison royale. Il vient enfin d'accorder un successeur au trône; un nouveau

soutien

soutien à la monarchie; un gage de la paix et de la tranquillité à toute l'Europe. Le sang de saint Louis ne cessera pas de couler; la race des justes ne manquera pas; et leurs neveux posséderont jusqu'à la fin l'héritage que le ciel accorda dès le commencement à la piété et à la valeur de leurs augustes ancêtres. Toutes les nations qui nous sont connues, après une certaine révolution de temps et d'années, ont plus d'une fois changé de maîtres; de nouveaux noms y sont montés sur le trône à la place des anciens, dont la postérité étoit ou éteinte, ou chassée par des usurpateurs de l'héritage de ses pères. Les guerres, les dissensions domestiques, le renversement même de la foi; en un mot, la désolation des peuples et des empires, a presque toujours été le fruit de ces tristes mutations. La France seule conserve encore ses anciens maîtres; et avec eux, elle con serve encore la foi de ses pères, les lois primitives de la monarchie, les maximes anciennes et respectables de l'Eglise et de l'état. Si les vices de la nation la rendent indigne d'une faveur si sigualée; Dieu l'accorde sans doute à la fidélité et à l'amour qu'elle a toujours eu pour ses rois. Oui, mes très-chers Frères, le nouveau prince, le ciel vient d'accorder à nos desirs, assure nos fortunes, la tranquillité de nos villes, l'état de chaque citoyen, et fournit au ministre sage qui semble tenir en ses mains la destinée de toute l'Europe, des moyens sûrs de pacifier les rois et les nations, et de soulager les peuples à qui le

que

Tome IX. CONFÉR. 11.

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malheur des temps, les soupçons et les préparatifs d'une guerre incertaine, n'ont pas encore permis de respirer de leurs calamités passées, et de jouir des douceurs et des avantages de la paix.

Il seroit inutile, mes Frères, de vous exhorter dè joindre vos actions de graces à celles de l'Eglise, pour le don inestimable dont la bonté de Dieu vient de nous favoriser. Vous l'aviez souhaité et demandé au ciel avec trop de zèle, pour ne lui en pas marquer la plus vive reconnoissance. Attirons donc non-seulement par nos actions de graces, mais encore la sainteté de nos mœurs, sur cet enfant précieux toutes les bénédictions qui peuvent en faire un jour un prince selon le coeur de Dieu. Les bons rois sont toujours la récompense de la piété des peuples: rendonsnous dignes des faveurs du ciel; il ne cessera pas de nous protéger, tandis que nous ne cesserons pas de lui être fidèles,

par

MANDEMENT

Pour la seconde visite générale du diocèse.

er

I FÉVRIER 1730.

Nous venons de terminer, mes très-chers Frères, la première visite générale de ce vaste diocèse. Si nous y avons trouvé de la consolation dans le zèle de beaucoup de ministres, qui partagent

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