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et que l'oeuvre de Dieu soit toujours pour vous la marque la plus empressée de fidélité que vous devez à Dieu même: Pascite gregem Dei, non coactè, sed spontaneè secundùm Deum. Que rien de bas et de sordide ne souille jamais le mérite et la sublimité de vos fonctions; que le prix des ames pour qui elles vous sont confiées devienne aussi votre seule vue et votre plus glorieuse récompense; que vos intérêts n'y soient jamais que les intérêts de Jésus-Christ: l'avarice dans un ancien pasteur est presque toujours plus le défaut de l'age que du cœur : c'est une grande misère, qu'à mesure qu'on touche à ce moment qui va nous montrer l'éternité et nous dé

tromper de tout ce qui est périssable, on s'y attache le plus ; et que ces liens honteux et grossiers nous enchaînent de plus près, tandis qu'on est plus près à les voir s'évanouir et à sentir pour toujours leur illusion et leur ignominie. Non turpis lucri gratia, sed voluntariè. Enfin, mes Frères, souvenez-vous que l'autorité dont nous sommes revêtus sur les peuples, n'est qu'une véritable servitude: notre autorité n'est pas une autorité de domination, mais de travail, de sollicitude et de tendresse. Les fidèles qui nous sont confiés, ont des droits bien plus rigoureux et plus étendus sur nous, que nous n'en avons sur eux-mêmes: ils ont droit d'exiger de nos soins, notre temps, nos veilles, nos forces, notre santé, notre vie même, s'il faut la sacrifier pour eux; et le seul droit que nous

nous

avons

avons sur eux, est de les édifier par nos exemples, et de les conserver dans la foi et dans la piété par nos instructions et par les secours des sacremens dont l'Eglise ne nous confie l'administration que pour eux. Le titre saint qui nous élève au-dessus d'eux, est le même qui nous assujettit à eux : tout notre seul privilége est d'être chargés de leur salut et d'en répondre au souverain pasteur; ainsi nous en devons être plus humiliés et plus effrayés, que plus fiers et plus glorieux. Il faut que nos peuples ne sentent notre autorité que par nos soins et par notre tendresse pour eux. Ils doivent retrouver en nous leurs pères et leurs pasteurs, pour que nous ayons droit de les regarder comme nos enfans et nos brebis : l'humeur, la hauteur, la rudesse que nous inspire souvent la grossièreté de leur éducation et la bassesse de leur état, nous dégradent de la sublimité de ces titres. Paroissons élevés audessus d'eux par la sainteté de nos mœurs; c'est elle seule qui assure l'élévation de notre ministère devenons pour eux des modèles de foi, de piété, de désintéressement, de sobriété, de douceur et de patience; c'est la seule supériorité que nous devons leur montrer qu'ils soient forcés d'estimer notre conduite, et ils le seront de respecter notre caractère: Non dominantes in cleris, sed formá facti gregis ex animo. A la vue de ces vérités éternelles, si grandes, si immuables, et si dignes du premier des pasteurs, que pourrois-je ajouter que de finir en vous les Tome IX, CONFÉR. 11.

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répétant? Seniores ergò, qui sunt inter vos obsecro, consenior ego: pascite qui in vobis est gregem Dei; providentes non coactè, sed spontaneè, secundùm Deum; neque turpis lucri gratiá, sed voluntariè ; neque ut dominantes in cleris, sed formá facti gregis ex animo; et cùm apparuerit princeps pastorum, percipietis immarcescibilem gloriæ coronam. (1. Petr. 5. 1 et seq.) Amen.

INSTRUCTION

SUR LE JUBILÉ.

Pœnitemini igitur, et convertimini, ut deleantur pec

cata vestra.

Faites donc pénitence et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés. Act. 3. 19.

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C'EST ce que saint Pierre, au sortir du cénacle, disoit autrefois à une multitude de Juifs consternés et tous fondant en larmes, après leur avoir reproché le sang du Juste qu'ils venoient de répandre, et exposé toute l'énormité du crimė dont ils s'étoient depuis peu rendus coupables. Il vous reste encore une ressource. mes Frères, leur disoit le premier dispensateur des graces de l'Eglise vos iniquités ont comblé la mesure de vos pères; vous avez rejeté le don de Dieu; vous vous êtes séparés comme des anathèmes de l'espérance d'Israël : mais le Seigneur vient de jeter des regards de miséricorde sur vous; il va répandre son esprit sur toute chair, sur ses serviteurs comme sur ses ennemis; sur les ames justes comme sur celles qui avoient opéré l'ini– quité le ciel va s'ouvrir sur la terre; des prodiges de grace et de miséricorde vont enfin sanctifier tout l'univers : Dabo prodigia in cœlo sur

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sùm, et signa in terrá deorsùm. Profitez donc de ce temps de visite et de propitiation : présentez des cœurs brisés de componction, à l'indulgence et à la rémission que la bonté du Seigneur vous offre; et ouvrez vos ames par les désolations d'une pénitence salutaire, aux graces abondantes dont nous allons être les dispensateurs et les ministres: Pænitemini igitur, et convertimini, ut deleantur peccata vestra.

Et voilà, mes Frères, ce que nous vous disons aujourd'hui dans une circonstance presque toutę pareille. Vous avez eu le malheur d'oublier Dieu, de violer sa loi sainte, et de crucifier Jésus-Christ dans votre corps, en faisant servir vos membres à des passions injustes mais voici un temps de salut et de réconciliation; toutes les graces de l'Eglise viennent au-devant de vous: le don de Dier, l'effusion de son Esprit va sanctifier toute chair; la rémission est offerte à tout pécheur; l'Eglise touchée de vos malheurs ouvre ses trésors pour payer elle-même le prix de votre délivrance: entrez donc dans ses vues de miséricorde et de bonté sur vos ames; détestez les crimes qui vous ont rendus son indulgence nécessaire; brisez vos cœurs par un repentir qui seul peut vous la rendre utile: plus elle paroît se relâcher de sa sévérité, plus vous devez être touchés de vos misères, et ne pas faire de ses graces mêmes, le motif de votre paresse et de votre impénitence : Pœnitemini igitur, etc.

En effet, les graces que l'Eglise va répandre

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