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pour l'obtenir des moyens que les lois de l'Eglise condamnent, puisque toute recherche et tout desir même sont contraires à son esprit, et qu'elle les a toujours regardés comme une intrusion. Quiconque s'appelle lui-même, est un intrus'; il n'est pas entré par la porte: il n'y a de véritablement appelés que ceux que l'Eglise appelle; et la plus sûre marque de leur vocation, est une sainte frayeur de succomber sous le fardeau qu'elle leur impose. Hélas! mes Frères, nous ne regardons dans les places du ministère que des avantages terrestres et temporels; nous ne les souhaitons que comme des situations qui nous assurent enfin un état fixe et commode, et le terme d'un travail toujours subordonné, et toujours incertain : nous ne faisons pas attention à quoi nous nous engageons, et quelles obligations -nous contractons envers les peuples que l'Eglise confie à nos soins. Nous devenons comine les dépositaires du salut de toutes ces ames que Jésus-Christ met entre nos mains: si une seule vient à périr, il nous en demandera un compte rigoureux, et ce sera à nous à lui prouver qu'il n'a tenu ni à nos soins, ni à nos instructions, ni à nos exemples, ni à nos prières, que cette ame dont il nous avoit confié le dépôt n'ait pas péri: nous tenions sa place au milieu de ce troupeau; et pourrions-nous lui dire comme il le disoit à son Père, que de tous ceux qu'il nous avoit confiés, il n'en est péri aucun par notre faute?

Souffrez donc, mes Frères, que je finisse en

vous disant avec l'Apôtre Cela étant ainsi 9 mes Frères, et vos exemples devant décider et du succès de vos fonctions, et de tout le fruit de votre ministère, et du salut de vos peuples et du vôtre: Itaque, fratres mei dilecti, stabiles estote et immobiles ; ( 1. Cor. 15. 58. ) vous surtout, mes Frères, qui remplissez avec édification les devoirs de votre ministère, ne vous relachez jamais de cette première ferveur : que les exemples de la négligence, et de la conduite. peu sacerdotale de quelques-uns de vos confrères, n'ébranle point la solidité de votre foi, et ne vous fasse rien rabattre du zèle et de l'exactitude de vos fonctions; que les abus autorisés souvent par le plus grand nombre de ministres, ne prévalent jamais auprès de vous contre les règles saintes qui les condamnent; que la tiédeur, la dissipation, la nonchalance, l'attachement aux biens périssables, qui semblent infecter presque partout le ministère, loin de vous faire oublier la sainteté de votre état vous la rappellent sans cesse; que les abus dont vous êtes témoins, vous rendent les règles plus présentes, plus chères, et plus respectables. Loin de regarder autour de vous, où vous ne voyez souvent dans vos confrères que des sujets de douleur ou de séduction, ne perdez jamais de vue ces premiers ministres qui vinrent nous annoncer JésusChrist; ces anciens et vénérables modèles, au zèle, au travail, et à la vertu desquels nous sommes encore si loin d'oser nous flatter d'at

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ne

tein Ire: Itaque, fratres mei dilecti, stabiles estote et immobiles; abundantes in opere Domini semper. Ne regardez jamais dans quelque temps que ce soit, votre ministère comme le terme heureux de votre travail, et comme une place d'un honorable repos: souvenez-vous que vous ne perdez pas un moment, où vous n' pu gagner une ame à Jésus-Christ: ne vous contentez pas même de remplir ces fonctions publiques et ordinaires, après lesquelles un pasteur se croit quitte de tout le reste; tant que vous verrez dans votre peuple des pécheurs à ramener, des abus à corriger, des foibles à soutenir croyez pas vos obligations acquittées : que le zèle et la charité vous imposent des soins, que la lettre grossière de la loi ne semble pas exiger, mais que son esprit exige: ne mesurez pas votre sollicitude pastorale sur les règles communes, mais sur les besoins des peuples qui vous sont confiés: Abundantes in opere Domini semper Que l'àge lui-même; que la longue durée des fonctions, où vous avez vieilli, ne vous paroisse pas une raison légitime de cesser le combat, et de goûter enfin le repos que tant d'années de travail semblent vous accorder: renouvelez plutôt votre jeunesse comme celle de l'aigle; la charité donne les forces que la nature semble refuser; ces restes précieux de votre caducité sont honorables au ministère: soyez les Eléazars de la nouvelle loi; et que votre vieillesse elle-même vous devienne un motif de ne vous rien permetre

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DE LA NÉCESSITÉ DU BON EXEMPLE.

qui puisse paroître indécent à une longue vie consommée dans les fonctions, et devenir un exemple de négligence et de relàchement aux jeunes ministres, qui n'ayant pas été témoins de votre fidélité passée, ne prendroient pour modèle que votre relâchement présent: Abundantes in opere Domini semper. Ainsi plus vous approchez du terme, plus votre zèle doit se ranimer: nous touchons vous et moi, mes Frères, au moment qui va consommer notre course; quel malheur si vous manquiez de forces et de courage sur le point d'arriver, et si vous alliez perdre par un repos prématuré le fruit d'une vie entière de travail et d'assiduité à vos fonctions!

DISCOURS

SUR

LA MODESTIE DES CLERC S.

Modestia vestra nota sit omnibus hominibus.

Que votre modestie frappe et édific tous les hommes. Philip. 4. 5.

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PENSEZ que le Seigneur, dont nous sommes les ministres, nous regarde, nous observe, est sans cesse près de nous; et comme nous sommes chargés des intérêts de sa gloire, ses regards sont continuellement sur nous, de peur que la plus légère indécence ne l'avilisse et ne la déshonore. Aussi, mes Frères, rien n'est plus recommandé. et dans les livres saints et dans les règles de l'Eglise, que la modestie des ministres consacrés au Seigneur. La même décence, la même circonspection, la même majesté qui les accompagne à l'autel, doit les suivre partout; et comme ils sont partout les envoyés de JésusChrist, et que partout ils représentent sa personne, ils doivent partout soutenir la dignité de ce caractère, dans la sagesse de leurs discours dans la décence de leurs vêtemens, dans le sérieux de toutes leurs actions.

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